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4.33/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1987
Biographie :

Journaliste née dans le Pas de Calais.
Vit et travaille en Turquie depuis plus de 10 ans.
Correspondante à Istanbul pour plusieurs radio francophones, dont Radio France, RFI, la RTS et la RTBF...

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La génération Erdogan grandit dans une école sous emprise idéologique, instrumentalisée à des fins politiques. Cela n'a rien de nouveau. Bien d'autres, à commencer par les militaires, s'y sont essayés autrefois, et l'enseignement turc n'a jamais eu pour ambition de forger des esprits critiques.
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Comme souvent en Turquie en matière de violations des droits et libertés, ceux qui en souffrent le plus et ont l'âge des comparaisons posent et se posent la question: était-ce pire ou mieux avant?
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« Il y a deux choses qui menacent l’indépendance nationale de la Turquie : une grande guerre, et un tremblement de terre de magnitude 7,5. » Ces propos ne sont pas ceux d’un expert alarmiste, mais du ministre de l’Intérieur en novembre 2020. Le chaos et les destructions causés par une secousse massive dans une ville qui représente près du tiers du PIB auront un impact majeur sur l’économie du pays. L’Agence de planification d’Istanbul s’attend à des pertes de l’ordre de 120 milliards de livres turques, au bas mot.
Le désastre est inéluctable. Il aura également des conséquences sociales, politiques, sociologiques et psychologiques. Quand ? Aucun chercheur ni aucune machine n’est capable de le dire. « Je me lève chaque matin en me disant qu’aujourd’hui sera peut-être le jour J et qu’il faut se réjouir de chaque vie sauvée par les efforts de préparation », confie Tayfun Kahraman. Qu’il survienne en plein jour ou surprenne en pleine nuit, ce « séisme du siècle » sera le souvenir d’enfance d’une génération de Turcs.
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"La Turquie éveillait l'intérêt du monde tant qu'elle incarnait, malgré tout, une image multi-identitaire et multiculturelle héritée de l'Empire. Le pouvoir est en train de ruiner cette image. Il a ruiné l'image d'un pays qui prend en compte les sensibilités de ses minorités chrétiennes, aussi peu nombreuses soient-elles. Or, une Turquie uniformisée n'intéresse personne. Elle devient un pays banal, qui se soucie uniquement des sensibilités des musulmans." Garo Paylan
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Parce qu'il a existé pendant plus de six siècles, l'empire des Ottomans occupe une place particulière dans la rhétorique et l'imaginaire de Recep Tayyip Erdoğan. Il fournit le récit de puissance et de stabilité que le président veut incarner, en plus de foisonner d'épisodes glorieux à célébrer une fois par an et d'illustres ancêtres auxquels s'identifier. Car il s'agit bien sûr, en Turquie comme ailleurs, d'instrumentaliser l'histoire.
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Elle est là, l’ambition obstinée de Recep Tayyip Erdoğan. Celle d’un homme politique, ni démocrate ni sultan, mais plus puissant que tous ceux que la Turquie a connus en sept décennies de multipartisme. Un président qui sait que le plus long est derrière lui et qui pense de plus en plus à l’héritage qu’il laissera, tout en s’agrippant au pouvoir et à la prétention flatteuse de guider une puissance de l’ordre des États-Unis ou de la Russie (capable d’imposer ses plans, de jouer les uns contre les autres et de remodeler sa région en fonction de ses intérêts) alors que, dans les faits, la Turquie reste une puissance moyenne – politiquement, économiquement, militairement – et assez isolée.
Ils sont là, les rêves de grandeur auxquels Tayyip Erdoğan essaye de faire croire les Turcs. « C’est bien ça le problème ! Nos moyens ne sont pas à la hauteur de nos ambitions », résume un universitaire. Et de citer un dicton turc qui nous ramène, ironiquement, au passé ottoman : « Quand quelqu’un se berce d’illusions, on dit qu’il fait des rêves de sultan dans sa cabane de berger. Cela s’applique aujourd’hui, peut-être plus qu’ailleurs, à notre politique étrangère. »
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La Turquie ne se résume pas à ce que dit, fait ou veut celui qui la dirige. Recep Tayyip Erdoğan n'est pas le chef omnipotent qu'on se représente souvent. Tout "hyperprésident" qu'il soit, sa popularité est friable et son assise, fragile.
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« La Turquie n’a jamais été laïque. La Turquie moderne a toujours mené une politique fondée sur l’islam et sur la turquisation », soutient Garo Paylan, député du Parti démocratique des peuples (HDP), d’origine arménienne. L’élu rappelle que la Diyanet, créée par Atatürk en 1924, n’a jamais eu d’autre mission que le contrôle de l’islam sunnite, à l’exclusion des autres cultes. Les imams sont des fonctionnaires, les prêches du vendredi sont rédigés à Ankara, les mosquées sunnites et elles seules sont entretenues par l’État. La laiklik n’est pas l’équivalent d’une séparation de l’Église et de l’État, et rien de cela ne date de Recep Tayyip Erdoğan. Les outils étaient là, l’actuel président s’est contenté de les mettre à profit. La Diyanet jouit grâce à lui d’une montée en puissance inédite, joue un rôle de contrôle social au-delà du contrôle du culte, et s’invite désormais dans le débat politique. Son budget est passé de 550 millions de livres turques en 2002 à 13 milliards en 2021, soit plus du double du budget du ministère des Affaires étrangères. La prière d’inauguration de la grande mosquée Sainte-Sophie était aussi la mise en scène du pouvoir de cette Diyanet et de son président, Ali Erbaş, grimpant le minbar pour le prêche en s’appuyant lourdement, ostensiblement, sur un cimeterre ottoman.
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Le paradoxe est saisissant. La Turquie, après s’être considérée pendant des décennies comme un pays de transit ou de travailleurs clandestins expulsables au besoin, après avoir fermé ses procédures d’asile aux non-Européens, est devenue en un temps record la première terre d’accueil de réfugiés au monde. Des camps subsistent çà et là, mais ils hébergent à peine 50 000 personnes. Les Syriens vivent dans les villes, sur tout le territoire, surtout à Istanbul (plus d’un demi-million selon les estimations basses) et dans les centres urbains du sud et du sud-est, proches de la frontière. Ils naissent et meurent, grandissent et vieillissent, travaillent et se divertissent parmi les Turcs, à côté d’eux.
C’est une cohabitation forcée, très imparfaite, parfois tendue, mais – il faut l’écrire avant d’écrire quoi que ce soit d’autre – une cohabitation largement pacifique.
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Ainsi présentées, les interventions turques deviennent légitimes non pas dans l’espoir vain de ressusciter l’Empire, mais pour éviter à la République de subir le même sort. Dans l’imaginaire collectif, les puissances qui chercheraient à « enfermer la Turquie à l’intérieur de ses côtes » (une image souvent agitée pour justifier l’activisme en Méditerranée) se confondent avec celles qui, cent ans plus tôt à Sèvres, avaient tenté de « rayer la Turquie de la carte ». Le soutien des États-Unis et de l’UE à la Grèce et, plus encore, l’aide financière et militaire que certains de ces pays, États-Unis en tête, fournissent aux forces kurdes (YPG) en Syrie depuis 2014 sont vus comme la preuve indéniable des projets de l’Occident pour affaiblir la Turquie.
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