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Citation de Henri-l-oiseleur


"Le système de crédit social ou la gestion technocratique de l'ordre public" (Séverine Arsène)

Le recours à un système de récompenses et de punitions, destiné à renforcer l'application universelle de la loi, ne manque pas d'évoquer les principes fondateurs de la pensée légiste de l'Antiquité chinoise. Le principe même de gouvernement par la loi ("Rule by law", qui traduit mieux que "Etat de droit" la notion de yi fa zhi guo) évoque ce courant de pensée, moins connu aujourd'hui que le confucianisme, mais qui a influencé les méthodes de contrôle social en Chine depuis la période des Royaumes Combattants (IV°-III°s av. J.C.) et qui est très présent aujourd'hui dans la pensée politique de Xi Jinping.

Partant d'une conception de la nature humaine comme étant animée seulement par des intérêts égoïstes, la pensée légiste conçoit le gouvernement efficace comme la manipulation de ces intérêts à travers des châtiments et des récompenses. Cette pensée, plus préoccupée d'efficacité que de justice, exige que la loi s'applique à tous les sujets de la même manière, et non selon leur rang...

On retrouve cette conception presque mécanique du comportement humain dans le système de Crédit social, avec l'idée que le (non-) respect des lois est seulement le produit d'un calcul d'intérêts, et qu'en augmentant le coût de la transgression, alors les sujets sont automatiquement amenés à rentrer dans le rang. La propagande, qui insiste sur le nombre de personnes sorties des listes noires après avoir corrigé leur comportement, abonde dans ce sens (sans qu'il soit possible de juger du lien de cause à effet).

pp. 339-340
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