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Citation de RubisR


Des années qu’elle côtoie les résidents de la maison de retraite, bientôt onze. Cela l’apaise de les regarder vivre, leurs manières lentes, leurs silences qui en disent plus qu’un long discours, leurs mémoires comme des passoires qui filtrent la vie séculaire pour donner un nectar dont elle tire les plus belles leçons.
Leur façon surtout de laisser leur âme glisser, avec philosophie, vers le crépuscule, cette lumière céleste qu’ils sont les seuls à entrevoir, le grand mystère de la mort dont personne ne prononce le nom ici, qui les effraie et les attire à la fois. Vanessa les aime, ils sont en quelque sorte un trait d’union entre la terre et le ciel, entre Sylvain et elle.
Depuis le réveil à six heures, c’est la vie à cent à l’heure. Et dans cette vie à cent à l’heure, il est un fait étrange : Vanessa retarde.
Cela a commencé un peu après la mort de Sylvain, puis c’est allé de mal en pis. Le temps lui échappe totalement, elle a beau courir sur les jambes immenses qu’on lui connaît, se faire violence, elle n’arrive jamais à l’heure, nulle part. Aucune mauvaise volonté de sa part, vraiment, sa façon d’être, comme déréglée, voilà tout.
Au Vert Pré, ils s’y sont faits. Et quand ils lui trouvent des excuses, comme celle d’élever seule son enfant, elle a l’habitude de répondre n’allez pas chercher midi à quatorze heures, la ponctualité n’est pas dans ma nature.
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