Citations de Anne Martinetti (97)
- Depuis quand êtes-vous à notre service, Beth ?
- Deux cent trente-sept jours, Madame.
Elle paraît surprise de ma précision. Le temps passé à servir ne doit pas avoir la même valeur que le temps passé à se faire servir.
La loi n'est pas la même pour tous, je le sais bien.
Bien né, bien jugé.
Mal né, condamné.
Nos patrons sont d'excellents donneurs de leçons, mais il est rare qu'ils se les servent.
Une lady n'attend jamais la vérité. Une lady attend la vérité qui l'arrange.
Jasper est de ces domestiques qui pensent que la demeure de leurs patrons est aussi un peu la leur. Je n'essaie pas de lui expliquer qu'il se fourvoie complétement... à quoi bon ?
Où qu'elle fut, Agatha Christie promenait autour d'elle un œil scrutateur, analytique en diable, généralement trompeur pour ceux qui la croyaient indécrottablement rêveuse et romantique.
Mais toute la maisonnée, sauf sans doute Madame, est au courant que Monsieur ne rêve que de femmes indiennes. Même la petite Kathryn le sait ; il parait qu'elle dévore les rayons de la bibliothèque, et Rajiv m'a dit que Monsieur y rangeait des livres très osés venus d'inde, illustrés de gravures très suggestives. Il m'a montré quelques pages et... , ma foi , en Inde, on sait aimer...
Il est des informations qu'un domestique se doit de garder pour lui. Si nous racontions toutes les frasques de nos employeurs, toute la bonne société anglaise se déliterait en un clin d'oeil. Nos patrons sont d'excellents donneurs de leçons, mais il est rare qu'ils se les servent.
Je ne connais rien au maniement des armes à feu. C'est la raison pour laquelle je tue mes personnages avec des poisons, car ceux-ci possèdent l'avantage d'être propres et c'est cela qui excite mon imagination.
Chaque femme possède un atout, rétorque Eleanor. J'aurais préféré que ce soit mes seins, mais la nature m'a donné de bons yeux ...
« Tu agis comme un de tes personnages. Tu ne peux pas t'empêcher de romancer ta vie… – Et vous de croire que vous existez ailleurs que dans mes livres »,
Qui connait mieux la bonne société que ceux qui la servent ?
- Il n'y a donc pas de justice ?
- En vérité ? Non, Beth. La justice, ça n'existe que dans les romans...
Depuis mon plus jeune âge, je déteste choisir. Peut-être parce que jusqu'ici la vie ne m'a formulé que de piètres propositions, du bout de ses lèvres gercées...
Hercule Poirot : J'ai une requête...
Agatha Christie : Je vous écoute.
Hercule Poirot : Pourrais-je convoler avec la comtesse Véra Rossakov ?
Agatha Christie : Ne me dites pas que vous êtes épris de cette voleuse de bijoux ?
Hercule Poirot : Ne sois pas cruelle...
Agatha Christie : Les hommes de petite taille sont toujours attirés par les grandes femmes extravagantes...
Hercule Poirot : Que dire des femmes de cinquante ans atteintes de surcharge pondérale ?...
Agatha Christie : Poirot, un de ces jours, vous enquêterez sur votre propre mort.
- Savez- vous pourquoi on se serre la main ? (…)
- Cela remonte à très loin. jadis, quand deux hommes se rencontraient, chacun tendait à l'autre sa main droite vide, ce qui impliquait qu'aucun des deux ne poignarderait l'autre , (…).
- Walter, je croyais que l'alcool , c'était fini ?
L'autre répliqua, avec un sourire désabusé.
- C'est ce que croyait l'alcool. Mais il se trompait...
En vérité, les recettes qu'elle nous donne sont celles d'une femme rompue à toutes les roueries de la vie domestique. Elle fera toujours preuve d'une parfaite bonhomie lorsque, par exemple, son valet de chambre parisien s'en ira distribuer dans le faubourg Saint-Germain les cartes d'un jeu de whist au lieu de cartes de visite ou quand, aux Nouettes, un domestique encore plus obtus à qui elle demandait de "mettre un moine*" dans le lit d'un de ses invités, obligera un curé à s'installer - tout heureux- dans la chambre de l'hôte...
*moine : bouillote métalique enfermée dans un panier d'osier.
- Une dernière question, Mr Lane. Dois-je écrire sous pseudonyme ?
- Surtout pas. Agatha, c'est peu courant. Ça reste gravé dans la mémoire.
- Je pensais qu'un nom féminin pourrait constituer un handicap pour un roman policier, et que Martin West ferait plus viril...
(…), Rajiv aide Lord Hewes à s'habiller, lui passe son veston, lui cire ses chaussures , lui attache son col. Quel animal dans la nature dispose ainsi d'un autre pour l'assister dans les gestes les plus ordinaires ? Et que deviendraient ces gens si, du jour au lendemain, plus personne ne se souciait de nouer leurs lacets ? Seraient-ils condamnés à errer nu-pieds ?