Un livre à viser scientifique, qui est accessible au grand public, détient néanmoins certains termes difficiles à cerner qui nécessitent une certaine connaissance des sciences de l'information, de la communication, de la documentation et des archives.
Ce livre est aussi passionnant qu'instructif. Le thème principal traite des changements du rapport du public et des professionnels qui les guident dans les recherches et la consultation des archives face à la numérisation de ces dernières. La succession des voix des auteurs au fil des chapitres apportent différentes informations qui se complètent et s'imbriquent les unes aux autres.
Au fil de la lecture, le lecteur passe de surprises en surprises sur le déploiement de moyens qui a été mis en place pour faciliter son accès à l'information au fil des années. Au delà de la simple question de la transformation des archives physiques en ressources numériques, une véritable réflexion est portée sur les besoins, les attentes, les demandes et les habitudes des différents publics qui utilisent régulièrement, temporairement ou même occasionnellement les ressources disponibles tant dans les espaces d'information (archives, bibliothèques, musées) comme la BNF que sur les sites numériques comme Gallica.
Des découvertes attendent le lecteur au fil des témoignages, des rapports de recherches : des différents portails documentaires (Persee, etc.) auxquels il peut avoir accès, en passant par les revues scientifiques (L'Encéphale, Hypothèses, etc.) ou encore les musées virtuels. Cette synthèse scientifique est une mine de ressources auxquels les amateurs de documents anciens, de collections documentaires archivés ou les simples curieux pourront y assouvir leur soif de connaissance.
L'organisation de la réflexion, des parties, des chapitres donnent un certain rythme à la réflexion qui est menée au cours de ce livre. L'introduction et la conclusion permettent de reprendre les idées directrices du livre en montrant que les avancées, tant numérique, physique que sur les offres que proposent les archives, les bibliothèques, les musées et autres institutions patrimoniales.
Si l'ouvrage offre à chaque fin de chapitre une bibliographie et en annexe une brève présentation des différents auteurs, il aurait été judicieux de mettre à la disposition des lecteurs un glossaire avec certains termes scientifiques, pour qu'il soit plus accessible au plus grand nombre, pour des termes tels que : "ptoléméen", "xml", "social bookmarking" ou encore "artefacts".
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Merci à Babelio/Masse Critique et les Presses de l’ENSSIB ! Et merci au petit mot manuscrit de Catherine Jackson !
Dès que j’ai vu ce livre lors de la Masse Critique, j’ai su que je voulais l’avoir (que ce soit grâce à la MC ou par achat personnel). Cependant lors de ma lecture, je me suis longtemps demandé « quelle critique pourrais-je écrire de ce livre ?! » Je vais tenter de faire simple.
L’ouvrage réunit différents écrits de quelques acteurs de grandes institutions patrimoniales françaises (Archives Nationales, BNF, Louvre, la Cinémathèque française) Donc, divers milieux culturels qu’on pourrait croire être des mondes à part, au vue de leurs fonds/collections : les archives, les livres, les collections muséales, les films. Et pourtant, leurs réflexions se rejoignent. Mettre en place une politique de numérisation est une bonne chose pour approcher un plus grand public, protéger des documents de formes et supports divers (papiers, livres, plans, photographies, objets d’art, …), gagner du temps aussi !
Pour autant, cela n’est en rien une politique aisée. Il faut créer des instruments de recherche autant pratique pour les professionnels que pour les chercheurs. Savoir jongler entre différents « moteurs » de recherches, les comprendre et savoir les utiliser ainsi que restituer son expérience en tant que médiateur avec le public. Lire pour cela le très intéressant chapitre 2, « Renseigner, orienter le chercheur. Expériences de service public ». Où comment trouver une solution en usant différents moteurs de la BNF, ce qui peut noyer le chercheur sous un amas de réponses, tout en ayant une réflexion sur l’idée de créer un outil qui garderait en mémoire les mots-clés utilisés qui ont permis de trouver le bon ouvrage ainsi que ceux ayant mené sur une mauvaise piste. Idée que j’espère voir en œuvre.
Ces différents textes sont tous intéressants à lire. Certains sont même tout bonnement passionnants. Les auteurs témoignent des réflexions, des opérations mises en œuvres, des avantages et des défauts passés ou actuels des recherches numériques, de la numérisation. L’approche du public (amateur, chercheur, érudit) n’est plus la même. Idem pour l’accès/l’approche du document. Le chercheur va passer moins de temps dans les locaux des institutions, être moins en contact avec les professionnels ? Avec le numérique, il y a l’avantage d’avoir à disposition immédiate une grande partie de documents importants (et pour certains, fragiles) mais il existe le défaut de ne plus avoir le contact avec l’original qui peut apporter des renseignements supplémentaires. Par exemple, sur des films : étudier le contenu mais plus le support qui peut apporter des informations supplémentaires aux chercheurs.
Pour autant, cette dématérialisation permet de rassembler divers cœurs de métiers (archiviste, conservateur, médiateur, etc.) autour d’un même thème et mettre en commun les connaissance de chacun. Et ainsi de repenser les métiers. Et les approches avec les chercheurs.
Un livre à conseiller aux étudiants, aux utilisateurs de ces institutions patrimoniales.
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La recherche dans les institutions patrimoniales : Sources matérielles et ressources numériques :
Cet ouvrage concerne, tout d'abord les professionnels de l'archivage patrimonial, qu'ils officient dans le domaine privé (études notariales, généalogistes, grandes entreprises…) ou public (archives nationales, départementales, bibliothèques, musées, ministères …)
Il intéresse bien évidemment d'autres catégories, celles qui « consomment » régulièrement les ressources : universitaires, chercheurs …, qu'ils soient, selon Sylviane Tarsot-Gillery, Directrice générale de la Bibliothèque nationale de France, « affineur » (« celui qui vient travailler de manière approfondie sur un nombre limité de documents ») ou « moissonneur » (« qui vient reproduire en masse des documents afin de les étudier chez lui »).
Mais tout individu, même s'il fait figure de béotien au regard de la masse d'informations techniques, pratiques quelques fois hermétiques dispensées dans ce livre, passionné par la collecte , le classement, la conservation, la valorisation de documents relatifs à l'histoire d'une institution, d'une ville, d'une région… ou tout simplement curieux de ces pratiques va trouver dans ce recueil matière à découverte, connaissance, enrichissement, réflexion. Et puis, lui aussi peut devenir, un jour ou l'autre un « usager », un amateur, voir même un familier de la recherche Et c'est, un peu mon cas.
Chaque service administratif doit, périodiquement archiver, et verser, après sélection, certains documents aux archives départementales. Pour illustrer ce principe, un témoignage personnel : j'ai été soumise à cet impératif, et, j'ai bénéficié d'une formation pour mener à bien ce travail de tri .
Par exemple, J'ai sélectionné les documents les plus pertinents dans des dossiers d'entreprises (conservés par l'Inspection du travail ) rayées du paysage économique du département à la suite d'une catastrophe (inondation de Vaison-la-Romaine en septembre 1992,) Ainsi par ce premier travail , j'ose espérer, qu' un pan de l'histoire socio-économique locale subsiste grâce à ces documents si modestes soient-ils, conservés aux archives départementales de Vaucluse et peut-être participent ils à étayer et enrichir la thèse d'un étudiant, d'un historien, d'un écrivain …
Mais comment ces archives ont-elles été administrées, classées, gérées, comment, au final, sont-elles réellement mises à disposition pour être utilisées, exploitées, partagées par l'usager ? …
Cette publication est la synthèse d'une journée d'étude organisée par la Bibliothèque nationale de France et reprend les 13 communications des différents intervenants. Elle se divise en trois grandes parties :
- La gestion et les méthodes d'archivage ont évolué, grâce à la numérisation des documents, l'expérience des usagers travaillant avec ces nouveaux outils, dans des espaces différents est exposée dans cette première partie.
- Dans une société en pleine mutation ou tout ce qui touche au patrimoine devient exponentiel, les pratiques dans le domaine de l'archivage impliquent une adaptation constante, les méthodes de travail pour valoriser l'accès et l'offre de service afin de les rendre plus pertinents et plus fonctionnels, doivent s'adapter. Mais les enjeux et les moyens dépendent, bien sûr, de la volonté des politiques institutionnelles et étatiques mises en oeuvre,
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-Enfin, l'ultime partie est consacrée aux pratiques, échanges interculturels élargis en matière de pensée, de conservation du patrimoine et de recherche académique. Ainsi, grâce à des logiciels, chacun peut devenir plus participatif et enrichir les données en laissant un commentaire, ajouter des informations…
J'ai lu avec un grand profit ce livre, un peu ésotérique pour une néophyte.
Cette lecture va me permettre de m'immiscer, avec plus de sagacité dans les coulisses des archives, de mieux comprendre ce travail d'archivage patrimonial en pleine et constante mutation, de me hasarder, me lancer à travailler sur des données numérisées ( je ne fréquentais, jusqu'à présent que la bibliothèque d'études mettant à disposition des dossiers « papier ») et surtout de pouvoir discuter avec plus de pertinence avec Océane, ma petite fille étudiante en ethnologie et peut être de susciter, chez elle une vocation dans ce domaine , ce n'est pas le moindre intérêt !
Résidente à Avignon et m'intéressant de près à l'histoire de la papauté , j'ai aussi grandement apprécié le sous-chapitre consacré à l a Bibliothèque pontificale d'Avignon .
Mes sincères remerciements à Catherine Jackson, directrice des Presses de l'ENSSIB et à BABELIO pour l'envoi de ce livre particulièrement instructif.
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