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Citation de Charybde2


TROISIÈME SEMAINE – DES ODEURS
Lundi – Une de ces fenêtres donnant sur les voies de la gare du Nord, là où les immeubles se serrent, se ressemblent et manquent de tomber brisés sur les rails. Leurs habitants, des plongeurs en apnée dans le tremblement, forcés d’aimer ou de haïr les trains dès la naissance. Quels rêves s’y fabriquent, où sont leurs chambres ?
Lundi bis – Fenêtre incrustée dans la pierre, rurale, de gagne, fenêtre de Monte Cristo donnant à son tour sur la gare face aux immeubles cloués plus haut.
Mardi – De la voiture, 8 mai oblige, mais le trajet est le même. Une femme de profil se penche pour boucler sa valise dans une pièce sombre du premier étage. Souvenirs assourdis de Béziers, rideaux, voilages, voitures faisant vibrer les vitres.
Mercredi – Un monde fou ce matin. Quelle fenêtre va apparaître au-delà des visages, des métros que l’on croise ? Une ligne pure, aquatique puis un panier d’osier, le reflet file et je ne retiens rien. Une voisine du haut de l’œil me scrute. Fesse à demi sur le siège, vite, la gare.
Jeudi – Trouver une fenêtre transversale alors que l’air sent le savon, le muguet. Un vitrail noir domine l’eau placide du canal, une église du 10e jamais vue sous cet angle.
Vendredi – Comme le narrateur de la Recherche, courir des deux côtés du train sans pouvoir choisir. C’est le premier très beau jour de l’année et les Orgues se volatilisent sous les arbres. Même les immeubles de Stalingrad ont des accents romains. Les gares se joignent dans un seul mouvement du rail.
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