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EAN : 9782915378375
86 pages
Le Mot et le reste (06/04/2007)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Tous les jours, le métro parisien - ainsi que dans toutes les grandes villes du monde - transporte par milliers, son flot de voyageurs. Parmi eux, sur la ligne 2, en partie aérienne, une femme note sur son carnet, quotidiennement, des bribes du paysage urbain qui défile continuellement derrière les vitres. Ce trajet rythmé par des séries de fenêtres d'habitation ou de bureaux lui permet de saisir une part d'humanité : une femme sur son balcon entre la lessive et une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Au long d'un parcours aérien entre cinq stations de métro parisiennes, la poésie intime et politique de ce qui se dévoile dans les espaces entrevus et imaginés derrière les vitres.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/04/24/note-de-lecture-fenetres-anne-savelli/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
TROISIÈME SEMAINE – DES ODEURS
Lundi – Une de ces fenêtres donnant sur les voies de la gare du Nord, là où les immeubles se serrent, se ressemblent et manquent de tomber brisés sur les rails. Leurs habitants, des plongeurs en apnée dans le tremblement, forcés d’aimer ou de haïr les trains dès la naissance. Quels rêves s’y fabriquent, où sont leurs chambres ?
Lundi bis – Fenêtre incrustée dans la pierre, rurale, de gagne, fenêtre de Monte Cristo donnant à son tour sur la gare face aux immeubles cloués plus haut.
Mardi – De la voiture, 8 mai oblige, mais le trajet est le même. Une femme de profil se penche pour boucler sa valise dans une pièce sombre du premier étage. Souvenirs assourdis de Béziers, rideaux, voilages, voitures faisant vibrer les vitres.
Mercredi – Un monde fou ce matin. Quelle fenêtre va apparaître au-delà des visages, des métros que l’on croise ? Une ligne pure, aquatique puis un panier d’osier, le reflet file et je ne retiens rien. Une voisine du haut de l’œil me scrute. Fesse à demi sur le siège, vite, la gare.
Jeudi – Trouver une fenêtre transversale alors que l’air sent le savon, le muguet. Un vitrail noir domine l’eau placide du canal, une église du 10e jamais vue sous cet angle.
Vendredi – Comme le narrateur de la Recherche, courir des deux côtés du train sans pouvoir choisir. C’est le premier très beau jour de l’année et les Orgues se volatilisent sous les arbres. Même les immeubles de Stalingrad ont des accents romains. Les gares se joignent dans un seul mouvement du rail.
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Samedi soir – Métro La Chapelle, sur le quai. Expérience inédite, je sors du cinéma et me retrouve de nuit sur ma ligne de jour. À travers la verrière, en attendant la rame qui ne vient pas, je surprends les pièces éclairées dont je ne distingue rien le matin. Salon chatoyant, jouets, rideau jaune. Tentures au mur, ficus, tableaux. À ma gauche, la pointe illuminée du Sacré-Cœur. Devant moi, les arbres aux dents jaunes flashés par les spots. Nous attendons toujours. Et que suis-je allée voir pour la quatrième fois, délaissant les films de la rentrée qui pourtant me tentaient ? Fenêtre sur cour, sans blague, c’est maintenant que le lien se fait.
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Le seul endroit où l’on était chez soi finalement, c’était là, dans le balancement, d’un côté du wagon ou de l’autre, entre Colonel Fabien et Courcelles. Le seul moment de la journée où l’on pouvait lire c’était sur la banquette, à côté de la vitre, durant les vingt minutes que durait le trajet. Alors, écrire… Décider de faire la part en se calant sur le métro lui-même, écrire tant qu’il est aérien, dans la descente ouvrir son livre.
Dix minutes que la saleté de la vitre et la clarté du ciel solidifient : tant mieux. S’y recroqueviller dans ces recoins où la rue n’a plus prise. On n’a plus devant soi ni genoux ni visages ; fenêtres, bow-window, open space, des noms viennent entre les deux langues, sans raison, qu’il faut laisser filer ; aux balcons s’entasse ce que les autres veulent montrer, ce qui gêne. Briques, vélos, une femme apparaît en maillot ; ailleurs on préfère les lignes de fuite, le miroitement, l’espace perdu.
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Mardi – Un ciel blanc de chaleur, déjà, des jointures que l’on serre. Dans le virage qui mène à Stalingrad un store enrouleur me fait de l’œil (c’est possible). Je prends ce vélo suspendu au balcon du cinquième et hop, à la mer. J’emporte la gare et les rails au cas où et cette cheminée de nickel. La superposition des façades opposées dans un reflet de vitre est encore balnéaire.
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Mardi – Les terrains vagues sont couverts de glycine, le rideau de photos, ou carrés de papiers, flotte toujours sur son fil et la rue de Tanger promène déjà – il doit être neuf heures – sa traîne de reine du crack. Quelle fenêtre possède encore la grâce ? Qui peut lutter contre un jardin ? Mon oeil est sec et mon oreille pleine à raz bord de marteaux-piqueurs, de couinements. Le corps gêne dans le métro, il a trop de coudes et d’orteils.
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Videos de Anne Savelli (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Savelli
Avec Husnia Anwari & Belgheis Alavi accompagnées de Kengo Saito (rubâb)
Nous, femmes poètes, nous n'avons d'armes que nos mots, de moyens de résistance et de liberté de parole que par nos poèmes, le plus souvent. Pour soutenir dans un élan solidaire les femmes afghanes qui sont, depuis longtemps déjà mais particulièrement dans le contexte actuel, réduites au silence dans leur pays, nous souhaitons faire entendre leurs voix : des landays de femmes pachtounes exilées ou appartenant au cercle littéraire clandestin de Kaboul, le Mirman Baheer, aux poèmes en dari de femmes souvent assassinées d'avoir écrit comme Nadia Anjuman à qui Atiq Rahimi a dédié son livre Syngué sabour. Pierre de patience. Pour que sur la scène emblématique de la Maison de la Poésie, toutes accueillies, nous puissions dire la force qui nous unit en poésie à travers le monde, un ensemble de femmes poètes françaises est en train de se constituer autour d'Husnia Anwari, journaliste franco-afghane et poétesse féministe, et Belgheis Alavi, enseignante chercheuse à l'Institut national des langues et civilisations orientales, qui liront sur scène accompagnées au rubâb par le musicien Kengo Saito.
Avec : Laure Gauthier, Laurence Werner David, Sophie Loizeau, Judith Chavanne, Véronique Pittolo, Rim Battal, Zoé Besmond de Senneville, Marie-Hélène Archambeaud, Sanda Voïca, AC Hello, Julia Lepère, Orianne Papin, Virginie Poitrasson, Anne Savelli, Marcelline Roux, Lika Mangelaire, Séverine Daucourt & Maud Thiria
Manifestation à l'initiative de Maud Thiria, organisée avec l'aide de Séverine Daucourt
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