Je vais à la fois en dire du bien, parce que Monet c'est Monet, il faut être conscient de ce qu'il a apporté à la peinture de moderne et de neuf à un niveau mondial et à la fois ne pas trop se prendre la tête avec des formules comme « précurseur de l'abstraction ».
Ce n'est pas parce Monet va vers la lumière, les séries invoquant les effets du matin, du midi et du soir que ça fait de lui un précurseur de l'abstraction. Ce qu'il a fait est déjà révolutionnaire pour l'époque, je ne vais pas ici énumérer en quoi consistent toutes ses trouvailles, mais justement est- il utile d'en rajouter. Bien des peintres ont après lui optimisé le genre, l'ont dépassé pour encore plus libérer la peinture de tous ses carcans académiques. Je pense à De Stael en particulier qui est probablement allé le plus loin dans le figuratif et ses limites. Et on ne peut pas ici non plus ignorer à ce point l'influence qui fut japonisante, qui fut Barbizon, qui fut Jondking, Daubigny..
Alors pour justifier cette surenchère on va chercher ses nymphéas, Giverny, mais Giverny fut clé en main l'objet de ses fantasmes qui aboutissent à une tentative de sortie de champ de l'impressionnisme de ses débuts mais restent à mon sens impressionnistes et non abstraits. Ce qui compte c'est la représentation du peintre vers autre chose que le figuratif qui devient des formes imaginaires cassant l'esthétique ou les canons de la beauté qui apparaissent naturellement ( voir ce qu'en dit Matisse). Monet fut incapable de se projeter dans l'abstrait parce qu'il a toujours eu à l'esprit la représentation figurative des choses et des étres, fût- elle exacerbée. C'est l'objet ou le sujet ici qui se prête au vagabondage artistique s'affranchissant du classique, ce n'est pas le pinceau du maître. Ça me fait penser à Morandi qui disposait en atelier des bibelots et ustensiles de récupération réputés beaux, opérant un charme pour donner une tonalité tactile, malaxée, sensuelle, à l'objet en perspective et ainsi comme on l'a dit donner une deuxième vie à l'objet plutôt que la mort par l'usure du temps. C'est un procédé très moderne, mais reste moderne.
Une énigme ou ai-je rêvé ?
À mes yeux dans ce catalogue des prouesses de Monet à partir de photos d'une qualité incroyable des florilèges de sa production, j'y ai vu par exemple un tableau : les falaises de Pourville peint en 1896 qui est un détail en fait mais qui est résolument une main tendue au futur, dépassant à mon avis les nymphéas en ingéniosité. Il se situe réellement dans un néo-impressionnisme où c'est carrément le pinceau du peintre qui, imaginatif, projette la nature dans une dimension décorative, transgressant les codes et ouvrant la voie aux écoles d'art moderne qui vont suivre .. et non l'inverse une nature prépondérante qui s'impose par sa beauté intrinsèque et son caractère, que le peintre décline.
Le problème, dans mes recherches je suis incapable de recoller ce détail à la peinture originale et sériale de Monet qui ne figure pas dans le catalogue-beau livre ? Je n'ai pas assez cherché !..
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Un magnifique bouquin à offrir, ici, pas de texte, juste des estampes, des oeuvres d'art toutes regroupées sous une seule thématiques l'automne. Le bouquin est contenu dans un coffret en dur, il s'ouvre en accordéon, à manipuler avec délicatesse et bonne dégustation :D
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Ce livre est un bijou printanier.
Avec une jolie robe en tissu rouge
qui se déplie en accordéon,
sur des estampes à l'élégance folle
qui caractérise le raffinement japonais.
Ce precieux livre-objet nous
propose de délicats portraits d'oiseaux.
Les éditions Hazan ont consacré
une belle collection autour de plusieurs thèmes
les femmes, les fleurs, les saisons...
C'est un merveilleux cadeau
à se faire, à offrir pour moins de 23€.
Un petit livret, nous renseigne en annexe
sur chacun des soixante oiseaux présentés
Un moment de plaisir délicieux
où on entendrait presque ces oiseaux chanter
sur leur branche de cerisier en fleurs.
Un luxe inouï, que chacun de nous devrait mériter.
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très joli livre sous coffret : 80 estampes de 26 maîtres différents (de 1724 à 1976) autour du thème des jardins présenté en "accordéon" sans commentaires et avec une reproduction soignée. Un petit livret explicatif signé Anne Sefrioui présente les grands maîtres de cet exercice entre autres Utamaro et Hiroshige.Un régal pour les yeux.
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Comblée par ce magnifique livre qui nous présente sous forme d’accordéon les célèbres stations du Kisokaido.
On reconnaîtra les plus célèbres d’entre elles’, tout en découvrant d’autres merveilles.
Elles peuvent sérvir de modèles pour les peintres ou les amateurs
Certains pourront même les découper et les mettre sous verre !
Un petit fascicule est livré avec des explications pour mieux comprendre.
Qualité du papier exceptionnelle, vraiment je ne regrettera pas cet achat.
Il n’y a pas pas d’information sur la quatrième de couvertures puisque c’est en fait un coffret coffret et la discrétion s’imposait pour mettre en valeur l’esthétique de ce magnifique produit
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Le 6 décembre 2013 s'ouvrait à Bruxelles un Musée Fin de Siècle.
A cette occasion, parut ce superbe catalogue. Sa lecture invite à la visite ou permet de la prolonger.
Les grands noms de la peinture (Khnoff, Ensor...), de la sculpture (Lemonnier...), de la photo (Misonne...), de l'architecture et des Arts Décoratifs (Horta...) y sont évoqués sans oublier le cinéma et la littérature.
On se prend à rêver sur le Bruxelles d'alors (quelques reproductions de cartes postales nous en font ressentir l'atmosphère à la "c'était au temps ou Bruxelles brusselait...").
L'ouvrage est riche de renseignements sur l'époque, d'informations biographiques et d'histoire de l'art.
On y comprend bien les différents mouvements, l'esprit novateur de ces années et l'évolution en découlant.
Symbolisme et mystère. Beauté pure et végétale de l'art nouveau mais aussi réalisme social d'un pays en plein essor industriel (le deuxième après l'Angleterre).
On perçoit le bouillonnement artistique d'une période riche où les artistes inventèrent un nouveau langage.
Un très beau livre.
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Belle idée, réalisation calamiteuse.
À priori, c'est là une belle idée, à un tarif abordable : un classique de l'estampe, accessible, en fac-similé, accompagné d'un livret explicatif.
Autant je n'ai que des louanges à faire sur le livret écrit par Anne Sefrioui, autant je me dois de déplorer la qualité déplorable des reproductions des estampes : sur nombre de ces dernières, les couleurs sont soit absentes, soit fausses. Ainsi, on cherchera en vain le "ciel orangé et des nuages violet" de Shinmachi (vue 12). On sera aussi surpris par le manque de contrastes et les couleurs absentes des vues 16 à 18, 21, 26 et tant d'autres... Je passe aussi sur la saturation variable des couleurs, sur l'aspect "crayonné" de certaines... Je précise que j'ai comparé les reproductions de Hazan avec d'autres éditions, musées ou accessibles sur wikimedia. J'ignore si cela ne touche que mon exemplaire, défectueux, ou bien si cela est général, mais même dans ce cas cela reflète le peu de sérieux de cet éditeur. Parfois, j'ai l'impression pénible que c'est au lecteur de prendre ses crayons et de colorer les estampes fournies...
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