Antoine Albalat

Il y a quelques temps encore, je n'avais jamais entendu parler d'Antoine Albalat, écrivain et surtout critique littéraire de la fin XIXème, début XXème. Et je dois dire que j'ai été positivement impressionnée par la justesse de ses remarques, par le sens général de ses réflexions sur l'acte d'écrire.



Même si c'est un fervent tenant du classicisme et s'il a, par exemple, une assez piètre opinion de Marcel Proust, dont il est le contemporain et l'aîné, son analyse globale du style, de l'originalité littéraire, de ce qu'est ou de ce que devrait être la littérature m'a beaucoup intéressée.



Ce livre se destine surtout aux jeunes (ou moins jeunes) gens qui voudraient s'essayer à l'écriture mais cela pourrait aussi faire une sorte de vadémécum pour toutes celles et tous ceux qui souhaitent enrichir ou constituer une culture littéraire classique.



En somme, un très bon petit livre de décrassage référentiel. Bien entendu, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.

Ouvrage utile à toute personne souhaitant améliorer son style d'écriture. Vous y trouverez des extraits de textes d'auteurs faisant référence dans le domaine et des conseils avisés sur l'emploi des mots et les tournures de phrases. Ce livre permet d'éviter certains pièges et de prendre conscience du talent immense de nombreux écrivains.

Voici un manuel qui a considérablement vieilli, mais c'est normal, il a été écrit en 1899. Si les conseils généraux sont toujours d'actualité, Les conseils quant au style sont, selon moi, obsolètes. On n'écrit plus comme Chateaubriand... J'ai récupéré la version pdf de ce livre sur Gallica et je l'ai lu sur une tablette qui est d'un usage parfait pour ce format, les liseuses sont à proscrire pour le pdf. Je pense qu'un apprenti écrivain peut tout de même en retirer quelque chose s'il lit ce livre "en diagonale".

Parler de littérature c’est s’attaquer à un sujet sensible, a fortiori lorsqu’on prétend pouvoir apprendre l’art d’écrire. La principale objection fréquemment rencontrée, citée par l’auteur, c’est l’idée que le métier d’écrivain ne s’apprend pas, tout simplement. Après une préface où l’auteur se défend de tout ce dont on veut bien l’accuser, le premier chapitre est donc tout naturellement consacré à la question de la vocation littéraire. Celle de vivre de sa plume est, en revanche, rapidement expédiée : déjà à l’époque, l’aspirant écrivain doit avoir trouvé un moyen de subsistance avant de songer à « faire de la littérature » : « On dit que la misère est un stimulant. Je n’en crois rien. La misère tue l’inspiration ; elle a fait un révolté de Vallès. » Adieu, rêves de poètes maudits ! Albalat s’attaque en passant aux prix littéraires, à leur absence de valeur, à la vanité des auteurs, et aux faibles chances de succès de tout écrivain en herbe. Il cite entre autres Bérenger :



Ne comptez pas sur les Lettres pour vivre, la littérature doit être une canne à la main, jamais une béquille.



Si la question de la rémunération des créateurs est toujours d’actualité, je dois avouer que j’aime assez l’image choisie. En tout cas, rien de nouveau sous le soleil : être écrivain relevait, déjà à l’époque, d’une gageüre.



dès lors que je me suis penchée sur les conseils réels de l’auteur, une fois mises de côté les vociférations sur les auteurs contemporains, j’ai surtout vu des remarques de bon sens, ou que l’expérience a déjà pu m’apporter. Aussi étrange que cela puisse paraître, Comment devient-on écrivain a donc été une lecture rassurante et encourageante, où l’auteur, sans me vendre de miracles, m’a surtout répété l’importance du travail, de la constitution d’un plan, ou encore de la relecture.



En ce sens, s’égarer dans l’un de ses livres pourrait être profitable, d’autant plus que l’auteur décrit une situation littéraire qui n’est pas sans rappeler celle que nous connaissons aujourd’hui.
Lien : https://gnossiennes.wordpres..

J'ai découvert presque par hasard ce livre qui est disponible gratuitement sur Gallica, le site de la bnf. En tant qu'apprentie romancière, je me suis plongée dedans afin de découvrir les conseils du XIXe siècles d'Albalat. Son ouvrage est complet, et donne de véritables pistes de réflexions et conseils d'écriture, dont certains qu'on retrouve de nos jours.

Il faut néanmoins prendre du recul sur certains aspects qui ne correspondent plus à notre époque, et ignorer la prétention de l'auteur. Dans certains passages, il croit savoir mieux que tout le monde ce qui est bien et mal écrit, et déclare même que Zola et LaFontaine ont fait des "erreurs impardonnables".



Un livre très amusant rétrospectivement, qui donne de véritables conseils pour tous les auteurs architectes, mais à prendre avec du recul. :)
Lien : https://dormeuseduval.wordpr..

Antoine Albalat (1856-1935), spécialiste de la littérature française et auteur bien connu de plusieurs manuels sur l'art d'écrire. « Il ne s’agit plus d’enseigner l’art d’écrire en soi ; il s’agit d’exposer comment on peut apprendre à écrire, en étudiant et en s’assimilant les procédés des bons écrivains, soit dans le style descriptif, soit dans le style abstrait. Décomposer ces procédés, les extraire des auteurs célèbres et en montrer l’application ; tel est le but de ce livre. »

Dans ce livre outre son haut intérêt littéraire, nous trouvons des chapitres indispensables pour comprendre tout l’intérêt d'acquérir et de se former au style antithétique. Comme le dit Albalat : « L’antithèse ne doit pas être considérée comme un simple et occasionnel artifice de pensée. C’est un procédé d’écrire, une façon d’enfanter, de dédoubler et d’exploiter des idées, procédé qui s’applique à tout le style abstrait, et par lequel on peut traiter n’importe quel sujet, mettre en relief n’importe quelle suite de phrases. L’antithèse est la clef, l’explication, la raison génératrice de la moitié de la littérature française, où, si l’on veut, du style français écrit par nos meilleurs auteurs, depuis Montaigne jusqu’à Victor Hugo. »

(Antoine Albalat.)