Je ne crois pas qu'on retire toujours du profit à lire ce que l'on préfère. Le danger d'un pareil choix est de se laisser guider par la pente des défauts que l'on a, bien plus que par le besoin des qualités que l'on cherche. Peut-être gagnerait-on davantage à essayer de goûter ce que l'on n'aime pas.
LA FORMATION DU STYLE PAR L'ASSIMILATION DES AUTEURS, Chapitre I.
La mémoire est une faculté précieuse, plus précieuse peut-être que l'intelligence, puisqu'elle arrive quelquefois à la suppléer.
COMMENT ON DEVIENT ÉCRIVAIN : Chapitre VII.
Au lieu des bons et sérieux articles d'autrefois, qu'on savourait à loisir au coin du feu, le public se contente de comptes rendus bâclés, ou même de simples annonces de librairies ; si bien que le lecteur, faute de guide, ne prend plus la peine de choisir et n'achète plus que les " prix littéraires ".
Chapitre VIII : Ce que doit être la critique littéraire.
Un livre ne contient que ce que nous y mettons et ne nous plaît que s'il répond à notre changeante sensibilité.
COMMENT ON DEVIENT ÉCRIVAIN, Chapitre VIII : ce que doit être la critique littéraire.
Le public a perdu l'habitude de penser et se contente d'être mis au courant de ce qui se passe.
COMMENT ON DEVIENT ÉCRIVAIN, Chapitre XIII.
On ne réfléchit pas ; on se dit : « Pourquoi ne tenterais-je pas la fortune littéraire ? Ce n'est pas par le talent qu'on arrive, mais par la camaraderie et les relations. L'homme de génie reste à la porte d'un journal où trône une rédaction médiocre. Un quart d'heure de recommandation vaut dix années de travail. Librairies, théâtre ou journaux, la littérature est une organisation commerciale dont les débouchés industriels se multiplient tous les jours. Pourquoi n'y aurait-il pas une place pour moi, quand il y en a pour tant d'autres ? »
Et on se lance.
L'avenir seul dira si l'on a eu tort ou raison…
Chapitre I : La vocation et le succès.
La lecture dissipe la sécheresse, active les facultés, déchrysalide l'intelligence et met en liberté l'imagination.
La littérature est un agrément, comme la peinture, l'aquarelle et la musique, une distraction noble et permise, un moyen d'embellir les heures de la vie et les ennuis de la solitude.
L'imagination est une folle, il faut la guider, la tenir, s'en servir comme d'un instrument, mais non l'employer pour elle-même, en faisant d'elle le but de l'inspiration et de l'art d'écrire.
Un livre qu'on quitte sans en avoir extrait quelque chose est un livre qu'on n'a pas lu.
On nous trouvera peut-être un peu sévère pour la Critique et messieurs les critiques. J'admire pourtant sincèrement ceux qui ont le courage de donner publiquement leur opinion. C'est une mission délicate qui n'aboutit trop souvent qu'à mécontenter tout le monde.
Chapitre IX : Ce que doit être la critique littéraire (suite).