Citations de Antonio Da Silva (25)
Regardez ce que l'on fait subir aux animaux. A coups de sélection, de croisement, nous les rendons plus dociles, plus beaux pour qu'en retour nous puissions les aimer plus facilement. Ou plus tendres pour pouvoir mieux les manger.
Le temps, il ne sait pas ce que c'est. En vérité, il cherche à le comprendre, mais il a beaucoup de mal.
Entre les deux aéroports, j’avais mué, mon ancienne vie était tombée quelque part entre le Maroc et la mer Méditerranée.
J’ai écouté, émerveillé, l’histoire de ce renard qui voulait être apprivoisé par un petit garçon venu des étoiles. Personne ne m’avait jamais lu quelque chose d’aussi beau.
"Lorsque l'air change de texture, s'épaissit, il pousse avec l'énergie inverse d'un nouveau-né. Il veut entrer. Ses ongles grattent le tissu de lin tissé comme si c'était des croûtes de cicatrices."
"J'ai de la peine pour ceux qui ne voient les tableaux que de l'extérieur, ils n'en captent qu'une infime partie."
C’était la première fois que j’entrais dans une classe où les élèves étaient aussi vieux que la prof.
Et exclusivement des femmes.
Sur le coup, ça m’a surpris, plus tard, j’ai compris qu’elles avaient plus de courage que n’importe quel homme. Car il faut de la volonté pour s’asseoir à une table et accepter qu’on vous aide pour quelque chose d’aussi banal qu’écrire son nom.
La petite fille tira sur sa jupe en me montrant du doigt !
- Pourquoi il a éteint sa peau, le monsieur ?
Sourire d'excuse d'Amor, moi j'ai franchement ri. L'innocence n'a pas d'a priori, juste de la curiosité.
- Peut-être que mes ancêtres ont oublié de payer la facture d'électricité, lui ai-je dit avec un clin d'oeil.
La honte, ce n'est pas d'être ignorant, mais de l'accepter.
Il fronce le nez. Ça empeste la vase, ça pue la tripe. Il aperçoit la silhouette d’un requin qui rôde au fond. Si ces eaux ont été bleues un jour, elles sont à présent vermeilles. Ça bouillonne, ça tressaute, ça déchiquette, ça mastique, ça se traque, ça fuit, ça essaie de se cacher, ça gagne, ça perd, ça flotte le ventre en l’air. C’est une incroyable guerre d’écailles. Un Verdun, un Waterloo marins.
- L'Anneau n'est pas une démocratie ! Sachez que celle-ci existe rarement en temps de guerre.
Sol était au zénith.
Aqua aimait courir en sentant sur sa peau l’énergie de
ses rayons. Dans sa langue, il existait plus de cinquante
mots pour décrire cette sensation sur l’épiderme. C’était
beaucoup et tellement peu. Un jour, elle en inventerait
d’autres pour nommer toutes ces perceptions nouvelles
qu’elle ressentait.
Elle avait le temps, elle n’avait que seize révolutions.
Et Sol était éternel.
-... Si une de ces personnes façon Van Gogh se baladait dans les rues de Lisbonne, elle serait aussi visible qu'un Pokémon en train de siroter un soda à une terrasse de café.
Jamais je n'avais entendu de mots comme ça. Je ne savais même pas qu'ils existaient. Qu'ils pouvaient faire autant de bruit en moi. Mais maintenant, je voulais en entendre d'autres. Alors oui, j'ai su que j'aimais la poésie.
J'ai bu le verre qu'il m'avait servi, dedans il y avait les larmes de ma mère. J'ai ressenti de la tristesse puis de l'impatience. J'ai eu la nostalgie de ma vie d'avant, avant même de la quitter.
Elle se tourna pour offrir son dos à Sol. Elle adorait finir son repas de cette manière. Les rayons absorbés par sa colonne vertébrale lui semblaient plus sucres que les autres.
C'était son dessert.
Le cadeau de Sol.
Elle savait qu'il lui accordait une attention toute particulière. N'avait-il pas donné à sa peau la couleur qui était la sienne ?
chapitre 92
Aqua scruta le paysage.
Aucun bruit n’émanait de la plaine.
Elle leva les yeux, le ciel était aussi mort que la terre.
La chaleur avait dû atteindre des milliers de degrés.
Aucune vie n’avait pu survivre. [...]
Après quelques minutes, la terre vitrifiée céda la
place à des amoncellements de pierre, d’acier, de goudron
et de béton. Les restes d’une cité renversée par le
souffle atomique.
"J'ai eu la nostalgie de ma vie d'avant, avant même de la quitter."
La chance devient un élément essentiel à la survie.
– Et chaque mort, même celle du plus petit insecte, est un chiffre en moins.
Les filles se dévisagent, paumée.
– C’est un génocide envers tout ce qui est vivant, assure Lucile […]
– A votre avis, quelles machines seraient capables d’effectuer ce genre de recensement ?
– En admettant qu’elles existent, moi, ce qui me dérange, dit Aaron, c’est qu’elles accordent la même valeur à un homme qu’à une fourmi.
Aaron assiste alors à une alliance qu’il n’aurait jamais crue envisageable. Des jeunes en tenue de scout, et résidant sans doute dans de riches quartiers résidentiels, s’unissent à des ados en jogging issus des cités. La lutte des classes réinventée, ou plutôt la lutte des âges.