Déménagements
Une maison
que jamais nous n'arrivons
nous n'arrivons à connaitre
dont jamais nous n'arrivons
à faire une demeure pour notre foyer
et nous nous retrouvons sur la route
avec nos baluchons et nos casseroles
nos lits et tous nos vers.
Une maison
à qui jamais nous n'arrivons
nous n'arrivons à parler
que jamais nous n'arrivons
à décorer à notre guise
et nous nous retrouvons sur la route
avec les chambres muettes qui nous regardent
et les angles vides qui nous appellent.
Une maison
que jamais nous n'arrivons
nous n'arrivons à connaitre,
mais, qu'avec de l'amour et des rêves
beaucoup de rêves, nous arrivons à remplir
et nous nous retrouvons sur la route
pleurant sur la maison que nous laisseront
et les souvenirs qui demeureront...
Pendaras Nicos (Troisième décision)
Traduit par Marie-Pascale Veneau
Simandres
Les matins glaciaux dans les écoles
je descendais avec deux ailes lourdes.
A midi alors que je partais accablé
par des images surnaturelles et des miracles
je perdais déjà les amours,
je perdais les anges.
Dans les rassemblements, les simandres, les haut-parleurs
les hurlements des foules assombries
libéraient des psaumes d'une profonde colère
et des souffles d'autres époques.
Pourtant, je respirais le ciel.
Et ainsi, alors que les jours passaient,
les nuits ont simplement disparu.
Ionnidis Linos (Balcon)
Traduit par Patrice Chambrion
Haut étaient les rêves
Haut étaient les rêves
et en tombant nous nous sommes
profondément blessés
Il passera du temps
avant que nous retrouvions la sérénité
notre propre ligne
sur l'horizon
Pourtant existe une volonté
de parer les jours
qui arrivent
avec des épis d'amour.
Antoniou Artemis (Blessures de Paysages)
Traduit par Jeannine Giudicelli.
Sans titres
1
Sur la table
les papiers
et ma chimère.
2
Avec le marteau léger et le clou
le sommeil
accroche le cadre de cette journée-là aussi.
3
Amour,
blessure, chaque fois que tu cherches à te
fermer
avec un couteau je te creuse.
Armeftis Costas (Inertie vertigineuse)
Traduit pas Jeannine Giudicelli