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Critiques de Antony Johnston (13)
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Daredevil : Season one

En 2012, Marvel lança un nouveau label pour attirer de nouveaux lecteurs, à l’image des « Year One » de la Distinguée Concurrence : « Season One ». Et tous les super-héros de la Maison des Idées ont bénéficié de ce renouvellement. Daredevil ne fit pas exception sous la plume d’Antony Johnston et le trait de Wellinton Alves.



Dès le départ, la problématique de ce comics est exposée très visuellement : le courage peut-il compenser la cécité ? C’est étrange de voir la cécité uniquement comme un ennui à surmonter et non comme une caractéristique inhérente à ce super-héros, d’autant plus d’ailleurs qu’il a obtenu en « compensation » un sens radar des plus pratiques. Disons que, pour Daredevil, la cécité n’est pas un vrai handicap, c’est davantage une caractéristique qui nous fait le reconnaître. Ce n’est donc pas, malheureusement, un défenseur des discriminations envers les « déficients visuels » en général. Sa perte d’acuité visuelle et son gain au niveau radar ne sont pas le plus important ici, tout juste nous apporte-t-on quelques flashbacks explicatifs. Le scénariste tente surtout de nous faire comprendre que Matt Murdock est, au départ, vaniteux et un peu lourdingue, comme toute personne, sûrement, se découvrant un pouvoir surhumain et endossant un costume bariolé. Mais malheureusement, il parle, il parle sans arrêt, ce Daredevil ! Je n’imaginais pas qu’un avocat taciturne qui rôde la nuit en costume de diable pouvait autant se morfondre sur ses propres faits et gestes. C’est vrai que c’est une façon comme une autre de faire progresser son personnage, mais il est difficile d’adhérer à toutes ses réflexions tellement il y en a, et évidemment certaines sont vides. De la même façon, nous assistons à la fameuse transition des costumes, de jaune à rouge, de Daredevil, mais elle se retrouve bien mal expliquée, alors que cette justification aurait pu approfondir la psychologie du personnage. Nous sommes donc dans un entre-deux constant entre bons développements et raccourcis dommageables.

Les dessins de Wellinton Alves sont plutôt sympathiques, raisonnablement, mais il nous faut des situations exceptionnelles (une ou deux sur l’ensemble de cet opus) pour contempler une scène vraiment marquante visuellement. Il faut dire aussi que cela transcrit sûrement comme il convient la fadeur de certains personnages vis-à-vis du Daredevil. Pour sa « première saison », Antony Johnston oppose volontairement une flopée de super-vilains très secondaires et très bestiaux (le Bœuf, le Hibou, l’Anguille, Mr. Fear, Electro, etc.) et ne dévoile les plus gros adversaires de l’Homme sans Peur que lors de la toute dernière page sans vraiment s’en servir. À l’inverse, il nous sert beaucoup trop de références au monde des super-héros Marvel. C’est sûr, il est intéressant de se rendre compte combien Daredevil à Hell’s Kitchen est très proche géographiquement de Spider-Man et des Quatre Fantastiques qui parcourent New York également, mais là ils prennent beaucoup trop de place au point de se demander si, étonnamment, l’éditeur et/ou l’auteur n’ont pas eu peur que Daredevil ne puisse pas soutenir l’histoire seul. Heureusement, le monde du barreau est bien présent, c’est ce qu’il faut pour ce super-héros avocat, sans être pour autant porteur d’avancées significatives dans l’histoire, cela participe à l’enquête du moment, et cela fourbit l’association toujours pilier entre Matt Murdock et « Foggy » Nelson. En revanche, leur secrétaire est vraiment inutile : c’est une marotte de ne proposer que des femmes faibles et potiches, et ici avec des répliques comme « dommage que vous n’ayez pu les voir » ou bien avec des réflexes bêtes comme avoir sa carte personnelle quand on est en couverture et que l’on suit quelqu'un.



Daredevil : Season One est donc une histoire qui se tient très bien, mais qui n’élève jamais son niveau au point de persister bien longtemps après la lecture. C’est dommage car les choix faits tant scénaristiquement que graphiquement auraient pu faire mouche.



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Trois jours en Europe

Je suis plutôt un adepte des films de lovers. Les comédies romantiques ont le don de pouvoir m’attirer. Par contre, sur le support papier, c’est autre chose car cela perd souvent tout le charme.



En l’occurrence malgré un graphisme plutôt avenant, on aura droit à un ramassis de clichés comme les Américains savent le faire sur l’Europe et en particulier sur notre pays de mangeur de grenouilles. Pour ma part, j’avoue avoir mangé des grenouilles une fois il y a bien longtemps. Cela ne constitue pas la base de mon alimentation. Il est vrai que nous avons bien des leçons à recevoir de la part de mangeurs de hamburgers à la chaîne.



Ceci dit, on va vite s’ennuyer avec ce couple Jack et Jill. C’était sans doute intéressant de pouvoir faire revivre une sorte de comédie d’antan à l’américaine mais cela ne passe pas le cap. L’humour est bien trop spécial pour atteindre son effet. C’est également bien trop bavard comme une pièce de théâtre. Bref, il faut supporter.



Au final, la destination est sans doute bonne mais pas le voyage en soi.
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Daredevil, tome 22 : Shadowland

Ce vingt-deuxième tome de Daredevil dans la collection 100% Marvel est consacré à l’arc intitulé Shadowland et reprend les épisodes #508 à #512, ainsi que l’épilogue « Shadowland: After the fall 1 ». Shadowland est un crossover dont l’essentiel a lieu dans Marvel Heroes Extra #7. Panini vous invite donc à vous procurer cette partie de la saga éditée en kiosque. Les plus courageux pourront même approfondir encore un peu plus leur connaissance de la saga en lisant le Marvel Monster consacré à Shadowland et les quatre épisodes de Marvel Universe Hors Série #10.



On retrouve donc Daredevil à la tête de la Main, pensant utiliser les redoutables ninja de cette organisation afin de faire régner l’ordre dans son quartier de Hells Kitchen. Ce plan foireux tourne cependant vite au vinaigre et c’est surtout la peur et la violence qui s’installent sur le quartier de New-York, tandis que notre ami Daredevil plonge encore un peu plus profondément dans les ténèbres. J’avais déjà eu beaucoup de mal avec la nouvelle orientation professionnelle de Matt Murdock lors du tome précédent, mais ici ça devient franchement ridicule. Ce Shadowland érigé en plein Hells Kitchen n’est pas du tout crédible et ces rues de Manhattan transformées en véritable champ de bataille ne tiennent pas la route. En transformant Daredevil en tueur violent, Andy Diggle dénature beaucoup trop notre justicier solitaire. L’empathie envers ce héros sombre et torturé disparaît au fil des pages et les actions de ses amis pour le ramener sur le droit chemin sont parfois assez risibles (la petite démonstration d’alpinisme de Foggy Nelson est à ce titre complètement ridicule).



Au niveau du graphisme, le travail de Marco Checchetto et Roberto de la Torre est à nouveau très bon, entièrement dans la lignée du reste de cette excellente série 100% Marvel (soulignons d’ailleurs l’excellent travail de Matt Hollingsworth au niveau de la colorisation). Un graphisme sombre et lugubre qui colle parfaitement à l’ambiance de Hell’s Kitchen et un nouveau costume tout de même assez réussi pour Daredevil.



Le plus mauvais tome de cette excellente saga !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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The Fuse, tome 1 : The Russia Shift

Ce tome est le premier d'une nouvelle série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2014, écrits par Antony Johnston, dessinés et encrés par Justin Greenwood, avec une mise en couleurs de Shari Chankhamma.



Dans un futur relativement lointain (peut-être 2114), The Fuse est une station spatiale de grande dimension (plusieurs dizaine de milliers d'habitants) en orbite autour de la Terre. L'inspecteur Ralph Dietrich a demandé à y être affecté. Dès son arrivée, alors qu'il n'a pas encore pris ses fonctions, il assiste aux derniers instants d'une SDF qui vient d'être assassinée.



Il fait la connaissance de son partenaire : le sergent Klem Ristovytch. Alors qu'il n'est pas encore installé, il y a un deuxième cadavre de SDF, un certain Boo. Il va participer à l'enquête, découvrir les particularités de Klem Ristovych, apprendre les us et coutumes sur la station, et mettre à jour ses connaissances sur l'histoire politique de cette station car il semble bien que le maire Rocky Swanson soit impliqué, ainsi que son épouse Jenn.



En 2014, il semble qu'Image comics sorte une ou deux nouvelle série par mois, toutes aussi alléchantes les unes que les autres. "The Fuse" ne déroge pas à la règle car son scénariste s'est fait connaître en adaptant des récits d'Alan Moore (avec son accord), comme Fashion Beast ou Another suburban romance. Il est également le scénariste d'une autre série publiée par Image Comics : Umbral -Volume 1 : out of the shadows.



Le lecteur découvre l'environnement de la station The Fuse, en même temps que Ralph Dietrich. Il bénéficie d'un dessin en double page pour pouvoir jauger la forme et la taille de la station. Il parcourt les corridors, les lieux publics, et les bureaux. Les dessins ne mettent pas en évidence l'absence de ciel ouvert. Du coup il est très facile d'oublier la nature de la localisation, et d'assimiler les endroits à un milieu urbain dense.



En fait les différents espaces publics ne donnent ni l'impression d'être confiné, ni celle de manque de place. Visiblement les concepteurs de la station avaient prévu grand (ce qui semble contraire au bon sens qui veut que l'espace dans une station soit compté).



D'un point de vue technologique, les images montrent une société très similaire à la nôtre, à l'exception du monorail et de quelques véhicules sur coussin d'air. Pour le reste Justin Greenwood fait naître sous les yeux du lecteur un monde ordinaire facile à assimiler sans être fade. Les tenues vestimentaires sont quotidiennes sans être passe-partout. Les individus disposent de morphologies normales et différenciées. La population comprend des individus de races et de sexes différents.



Greenwood s'avère très compétent en termes de mise en scène, ce qui se révèle très précieux du fait de la nature du récit. En particulier il conçoit des plans séquences qui rendent vivant toutes les scènes de dialogue, que ce soit par le biais de changements de cadrage, des déplacements des personnages, ou de leurs activités lorsqu'ils parlent.



Avec cette forme très atténuée d'environnement de science-fiction, l'attention du lecteur se focalise plus l'intrigue proprement dite. Il se rend compte qu'avant tout, Antony Johnston raconte une enquête policière en bonne et due forme. Les personnages sont définis surtout par leur fonction. Leur personnalité ne transparaît que peu. Ainsi le lecteur en apprend sur le passé du maire, sans que cela ne lui donne d'indication sur la nature de sa politique, sur ses motivations profondes, ou sur son caractère.



La narration de cette enquête repose sur un travail minutieux, visant à assembler les pièces du puzzle, à recueillir des témoignages et à interroger le passé. Johnston utilise les ingrédients traditionnels de l'enquête policière, avec une bonne maîtrise. Il emmène le lecteur faire un tour par la morgue (avec le docteur Abdul Assam et son assistante Bianca). Klem Ristovych pratique la joute verbale avec le maire Rocky Swanson, sa femme Jenn, son conseiller, et Curtis Birch son responsable de la sécurité.



Peu à peu, les secrets émergent au grand jour, les langues se délient, et les enquêteurs peuvent établir des connexions entre les faits. L'ensemble est bien construit. Johnston n'échappe pas à un dernier épisode où tout est révélé, les personnages exposant leurs motivations et expliquant comment ils s'y sont pris, au cours de longues interventions, à l'artificialité adoucie par le contexte d'une prise d'otages.



Au final, le lecteur ressort de ce tome en ayant eu la sensation de lire un bon polar, mais pas inoubliable. L'élément de science-fiction est tellement secondaire qu'il en devient plus un artifice qu'un élément indispensable de l'intrigue. Cet aspect du récit découle aussi bien de l'intrigue que des dessins. Le tome se termine avec la résolution claire et nette de l'enquête. La dernière page montre que Ralph Dietrich et Klem Ristovych sont amenés à continuer à travailler ensemble sur d'autres enquêtes à venir.
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The Fuse, tome 4 : Constant Orbital Revolut..

Ce tome fait suite à The Fuse Volume 3: Perihelion (épisodes 13 à 18) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 19 à 24, initialement parus en 2016, écrits par Antony Johnson, dessinés et encrés par Justin Greenwood, avec une mise en couleurs réalisée par Shari Chankhamma. Pour comprendre les enjeux de ce dernier tome de la série, il faut en avoir commencé la lecture par le premier tome : The Russia Shift (épisodes 1 à 6).



Sur la station spatiale The Fuse, Dougie (Douglas Shaw) est en train de téléphoner à un de ses contacts pour un rendez-vous dans l'établissement de sport de balle en gravité zéro, surnommé Ziggyball. Le soir même, Klementina Ristovych (inspectrice expérimentée, surnommée Klem) a organisé sa soirée de départ à la retraite de la brigade criminelle de la station, au Putin Bar & Grill. Ralph Dietrich (surnommé Marlène, en référence à Marlène Dietrich) quitte la soirée en cours de route pour passer un coup de fil. Après avoir éclusés plusieurs gorgeons, Klem Ristovych propose à tout le monde continuer la soirée en se faisant une partie de ziggyball en privé, car elle possède les clés du Zero-G Ballpark. Une fois entrés à l'intérieur, ils découvrent le corps de Dougie flottant dans les airs au-dessus du terrain.



Quelques heures plus tard, Ralph Dietrich rejoint Klem Ristovytch et les autres policiers sur le lieu du crime. Ils trouvent la carte d'identité de Douglas Shaw sur son cadavre. Le médecin légiste indique que le cadavre porte des marques de strangulation et un impact qui a fracassé l'arrière du crâne. Klem & Ralph font le tour de l'établissement sportif. Ils retrouvent le masque de protection porté lors des parties, qui a servi à frapper la victime, ainsi que des billes de matière utilisées dans les imprimantes 3D dernière génération. Ils se rendent ensuite à l'appartement de madame Shaw pour l'informer du sort de son fils et lui poser les premières questions sur ses activités. Il repasse par le laboratoire de police, pour consulter Bianca Zimonja qui leur des informations sur le principal contact contenu dans le téléphone de la victime : Jean-Paul DeMarco. Ils se rendent sur son lieu de travail, l'usine de traitement des déchets de la station, pour l'interroger.



Il s'agit donc du dernier tome de la série, et le lecteur qui a commencé avec le premier tome sait qu'il se lance dans une enquête policière, avec révélations dans le dernier épisode, mais il a aussi des attentes vis-à-vis de Ralph Dietrich. Il se souvient que ce policier a demandé son transfert de manière volontariste pour se rendre sur cette station spatiale à la mauvaise réputation. Le scénariste tient promesse et respecte le format de l'enquête policière à l'identique des tomes précédents, en impliquant l'histoire personnelle des protagonistes. Tout commence par un meurtre, et à quelques heures de sa retraite, Klem Ristovytch fait une dernière fois équipe avec Ralph Dietrich. Le lecteur retrouve les conventions attendues de ce type de policier : un meurtre qui nécessite une enquête pour être élucidé, et qui est le symptôme d'une activité criminelle de plus grande envergure, à savoir un acte de terrorisme en préparation. Il retrouve également la forme un peu académique de l'enquête, à la fois avec une progression basée sur les essais et les erreurs des enquêteurs, et une explication à la fin des motivations des uns et des autres et de l'enchaînement des faits au cours d'une scène d'action, pour éviter le regroupement de tous les suspects dans un salon, avec Hercule Poirot en train de pérorer avec brio, comme dans les romans d'Agatha Christie.



Antony Johnston a également conservé la fibre naturaliste propre aux romans d'Ed McBain. Même si l'effectif policier de la station spatiale est assez réduit, le lecteur retrouve également l'interaction entre les 2 enquêteurs principaux, qui a évolué au fur et à mesure qu'ils ont appris à se connaître. Le scénariste se montre plus subtil que prévu, avec Klem Ristovytch dont l'expérience lui a permis de sentir que Ralph Dietrich ne lui avait pas tout raconté et qui ne lui faisait pas entièrement confiance. Il fait monter le niveau de tension également, avec le fait que le crime commis débouche sur une enquête anti-terroriste, avec l'intervention de la branche policière spécialisée dont les prérogatives leur permettent de prendre la main sur l'enquête des policiers ordinaires, remettant en cause le traitement de faveur que Klem Ristocytch aurait pu accorder à son partenaire. Il ajoute encore un degré de difficulté avec l'arrivée d'un inspecteur mandaté par l'entreprise I-SEEC dont l'autorité dépasse celle de la section antiterroriste.



Comme dans les tomes précédents, le récit ne se réduit pas à une enquête policière, avec des personnages interchangeables, ou un environnement servant de décor sans incidence. Le départ à la retraite de Klem Ristovytch fait apparaître un autre pan de sa famille, avec lequel elle n'entretient plus de relation. La menace terroriste met en danger son fils Leo Zhirov, ce qui les amène à parler de leur relation à la politique, au service de la population. Dans la mesure où l'enquête est très liée à l'histoire personnelle de Ralph Dietrich, cela permet également au scénariste de développer son histoire personnelle, mais aussi ses motivations et ses convictions. Il n'hésite pas non plus à aborder le thème de la conscience professionnelle avec l'experte Bianca Zimonja qui a endommagé par mégarde une source d'informations. L'implication personnelle de Klem Ristovytch la conduit à se demander jusqu'à quel point elle est prête à transiger avec la loi, et avec les règlements pour préserver son partenaire. La question est d'autant plus prégnante qu'elle part à la retraite, ce qui limite les éventuelles conséquences sur le déroulement de sa carrière.



De la même manière, l'environnement dans lequel se déroule l'histoire a une incidence directe dessus, au point qu'on ne peut pas lui en substituer un autre sans qu'elle ne perde sa cohérence. Il y a bien sûr le fait que Klem Ristovytch commence sa soirée d'adieu en observant le vide spatial étoilé depuis la zone d'observation zéro-G de la station. La méthode pour commettre l'assassinat de Dougie fait intervenir le matériel de protection utilisé pour pratiquer le Ziggyball. Les actes de terrorisme sont motivés par la situation politique de The Fuse, sa dépendance au gouvernement terrestre. Antony Johnston écrit donc un récit de science-fiction qui mêle enquête policière et politique, dans un environnement futuriste. Comme dans les tomes précédents, le dessin de Justin Greenwood reste un peu lâche dans les contours, descriptif, sans être au niveau du détail photographique. Le lecteur amateur de science-fiction peut trouver cette dimension des dessins un peu décevante dans la mesure où il ne peut pas laisser errer son regard dans les cases pour découvrir les contraintes que fait peser la technologie sur cet endroit. Les personnages évoluent dans des pièces très classiques, ou dans des extérieurs qui ne rappellent qu'épisodiquement que l'action se déroule dans une station spatiale.



Justin Greenwood utilise la même approche graphique pour les personnages : des contours aux traits un peu plus épais, avec des angles (pas trop marqués quand même) et des courbes irrégulières. Les tenues vestimentaires ne sont pas plus imaginatives que les décors, mais elles sont de nature variée, et adaptées à la fonction du personnage, les policiers en civil ne portant pas les mêmes vêtements que les politiciens par exemple. La touche de simplification dans les descriptions ne nuit pas à la particularité des personnages qui sont tous aisément identifiables. Elle permet de rendre leur visage plus expressif. Le lecteur observe que l'artiste n'utilise pas cette caractéristique pour tirer vers la caricature, et qu'il donne des expressions adultes aux protagonistes. Leur langage corporel est également celui d'adultes, et pas d'adolescents surexcités. Les mises en scène du dessinateur sont variées et elles s'adaptent à la nature de la séquence. Alors même que les dialogues correspondants à une prise d'information sont nombreux, il ne se contente pas d'aligner des cases avec uniquement des têtes en train de parler à longueur de page. Au pire, elles occupent une demi-page, puis Greenwood utilise des plans plus larges pour montrer l'environnement, avec les personnages adaptant leur posture à ce qu'ils disent, ou interagissant avec les objets alentours. Dans le dernier épisode, il gère avec aisance une scène de foule, montrant ce qui se passe à différents endroits, sans rien perdre dans la clarté de la narration visuelle.



À l'issue de ce tome, le lecteur a la réponse aux questions qu'il pouvait se poser sur les motivations de Ralph Dietrich et sur ses motivations personnelles. Il a également apprécié une enquête policière bien ficelée, conduite avec plausibilité, et cohérente dans son dénouement. Arrivé à la fin de la série, le lecteur en effectue un bilan très positif. Antony Johnston a imaginé un environnement spécifique qui est indissociable des récits qu'il raconte. Il a mis en scène des personnages adultes, attachants malgré leurs défauts, avec des caractères affirmés et plausibles. Justin Greenwood et lui ont su réaliser des énigmes policières en bande dessinée, avec une narration sophistiquée, mêlant la familiarisation avec les personnages principaux, la présentation de la situation de la station spatiale The Fuse, des éléments politiques, des motivations qui tiennent la route pour les crimes. Sans tambour ni trompette, les auteurs ont mené leur série à bon port, emmenant le lecteur pour un voyage bien construit, plein de surprises, et intelligent.
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Codename Baboushka, tome 1 : The Conclave o..

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Comme son titre l'indique, il contient une histoire compète, une première mission. Il comprend les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2015/2016, écrits par Antony Johnston, dessinés, encrés et mis en couleurs par Shari Chankhamma.



Quelque part dans la cordillère des Andes, Goran Sablic, le chef d'une grande organisation criminelle, a invité plusieurs de ses lieutenants pour fêter les bons résultats de l'année, dans un hôtel de luxe. Alors que la serveuse remplit les verres de vin, elle trébuche dans son dos. Elle s'excuse profusément et s'en retourne aux cuisines. Le maître d'hôtel s'approche de Sablic pour s'excuser, mais il se rend compte qu'il est mort. Alors que les gardes du corps le tiennent en jour, il se rend compte qu'il y a une trace d'aiguille dans le cou de Sablic. Tous les regards se tournent vers la serveuse qui n'a pas encore réussi à s'éclipser. 3 mois plutôt, la comtesse Annika Malikova avait été contactée par monsieur Clay de l'organisation EON (Extrajudicial Operations Network) pour s'infiltrer dans un conclave réuni par Bob Felton, un ex-agent de la CIA voulant revendre les secrets de son organisation.



Afin de pouvoir décrocher une place lors de son conclave, la comtesse (surnommée Baboushka) a choisi de prendre la place d'un des invités en l'éliminant : Goran Sablic. C'est ainsi que quelques jours plus tard, elle se retrouve sur le paquebot Asian Paradise, sur l'océan Pacifique. Pour sa grande surprise, elle y retrouve Seamus Stirling, un autre agent trouble avec qui elle a déjà eu maille à partir, mais avec qui elle a aussi noué des relations plus qu'amicales. Il est également présent sur le paquebot pour participer au conclave. Fidèle à sa réputation, Baboushka effectue une entrée remarquée lors de la première réunion du conclave, mais elle réussit à s'y faire admettre.



Antony Johnston s'est fait connaître en adaptant quelques textes d'Alan Moore en comics pour l'éditeur Avatar. I a réalisé plusieurs séries pour l'éditeur Image dont la série policière The Fuse (dans un environnement de science-fiction) dessinée par Justin Greenwood avec une mise en couleurs réalisée par Shari Chankhamma. La couverture et le dos indique que cette nouvelle série s'inscrit dans le genre de l'espionnage, avec une belle aventurière à la chevelure blanche, d'origine russe. Effectivement, le lecteur découvre une dame d'âge indéterminé (peut-être une trentaine d'années), ex-espionne retirée des affaires. Le premier épisode explique comment elle se retrouve à travailler pour la société secrète EON, victime d'un chantage car monsieur Clay la menace d'extradition. Elle bénéficie de l'aide d'un autre ex-agent des services secrets russes, claudiquant suite à une blessure lors d'une mission. Le lecteur habitué des comics ne peut pas s'empêcher de faire le rapprochement avec un certaine Natalia Romanova, également connue sous le nom de Black Widow dont les aventures sont publiées par Marvel.



Effectivement, Antony Johnston a concocté un bon récit d'espionnage, avec ce qu'il faut de mission d'infiltration, une dose de style, quelques coups bas, des échanges de coups de feu, sans oublier les traîtrises et les agents doubles. Le lecteur découvre à la fin du premier épisode quelle est la véritable mission de Baboushka et pourquoi elle s'en est prise à Goran Sablic en infiltrant son repas pour fêter une année de bons résultats. Il découvre les personnes dans l'entourage de Baboushka : essentiellement Gyorgiov et Seamus Stirling. Le premier assure la logistique de l'héroïne en la guidant par le biais d'une oreillette, depuis une base d'opération sécurisée. Le second a été l'amant et le concurrent de Baboushka sans beaucoup plus de détails. Il apparaît rapidement que l'intérêt principal du récit réside dans l'intrigue, et pas dans le caractère ou l'histoire personnelle des protagonistes. Le scénariste manie avec un vrai savoir-faire les conventions des récits d'espionnage. Il construit son récit sur la base de la vente des secrets par Bob Felton, dans un huis-clos à bord d'un paquebot. Le lecteur se doute bien que la transaction ne va pas se passer toute seule, entre gens de bonne compagnie. En outre, des pirates somaliens montent à bord du navire pour prendre les passagers en otage et en exiger une rançon.



La comtesse Annika Malikova est bien vite obligée de fausser compagnies aux potentiels acheteurs réunis en conclave pour se déplacer furtivement à bord du navire et essayer de neutraliser les uns, tout en évitant les autres. Johnston lui fait endosser une panoplie moulante, avec une ceinture comprenant des armes et des gadgets dont des explosifs en forme de poupée russe. Effectivement la présence des pirates somaliens n'est en rien due au hasard, et certains personnages jouent double jeu. En découvrant la première page, le lecteur constate que la dessinatrice intègre les tracés à l'encre avec les couleurs, pour des pages réalisées à l'infographie. La première case rend bien compte d'un paysage montagneux avec une zone arborée autour d'un lac, propice à un repos paisible. Les cases suivantes montrent l'intérieur de l'hôtel, plus particulièrement la salle de réception, avec un double escalier provenant des étages supérieurs, un mobilier en bois, et les convives attablés. Même si les traits de contour sont assez minces et n'arrivent pas à donner une consistance suffisante aux matières, Shari Chankhamma sait rendre compte de chaque environnement, d'un restaurant chic à New York où dînent Annika Malikova & Gyorgiov, à la zone d'atterrissage de l'hélicoptère sur le paquebot, en passant par es transats autour de la piscine sur le pont supérieur, la cabine d'Annika Malikova, la salle de pilotage, la cale, etc.



Le mode de détourage des formes donne une impression un peu superficielle, un peu éthérée des décors et des personnages, mais montre des endroits particuliers et des individus différenciés. Le lecteur remarque quelques influences mangas dans la manière de dessiner les visages avec des expressions parfois un peu décalées, ou de représenter les chevelures parfois un peu bouffantes. Il y a dans cette représentation une intention de s'adresser à un lectorat de jeunes adolescent(e)s, voire un peu plus jeune. L'artiste simplifie sciemment ce qui est représenté pour le rendre plus facilement lisible, plus facilement assimilable. Le lecteur en prend nettement conscience à partir du deuxième épisode. L'aménagement de la cabine d'Annika Malikova est représenté à grands coups de trait droit, avec un volume qui laisse rêveur quand on sait que la place est comptée à bord d'un paquebot, même dans une suite de luxe. L'impression se confirme avec la salle de réunion où se tient le conclave, qui est très spacieuse, sans réelle forme globale. Elle devient une certitude avec les coursives dont la largeur semble être fonction de l'action qui s'y déroule, comme si les affrontements physiques avaient comme capacité de repousser les murs.



L'œil ainsi attiré, le lecteur se rend compte que la dessinatrice utilise la même approche graphique concernant les personnages. Elle simplifie les traits de leur visage, et ils ont souvent une classe folle, que ce soit Seamus Stirling avait sa chemise blanche immaculée et impeccablement repassée (infroissable même), ou que ce soit Annika Malikova elle-même avec sa chevelure blanche éclatante, ou encore sa silhouette altière quand elle se promène dans les couloirs enveloppée dans un drap blanc sous le regard médusé des passagers. De fait Shari Chankhamma a choisi un registre simplifié à destination d'un public bien ciblée. Pour un lecteur adulte, il se produit alors une dissonance narrative. Il ne peut pas croire à ces péripéties bien agencées, parce que Baboushka est immédiatement repérable du fait de sa chevelure extraordinaire. Il ne peut pas croire qu'elle se balade comme ça dans des conduits de ventilation d'une dimension irréaliste, sans que son fusil en bandoulière ne s'accroche ou ne reste coincé. Il ne peut pas croire qu'elle résiste à un tir d'arme à feu à bout portant, même s'il est tiré à travers une porte. Il ne peut pas croire qu'elle s'en tire sans blessure après avoir fait une chute de plusieurs mètres en tombant lourdement à plat sur le dos. Les caractéristiques de la narration visuelle viennent neutraliser toute crédibilité et désamorcer toute tension narrative. Alors qu'Antony Johnston a joué le jeu d'un récit de genre sur la base d'une intrigue bien menée (même si elle s'avère très classique), les dessins de Shari Chankhamma inscrivent la narration dans un récit pour la jeunesse, sans aucune plausibilité.



A priori, ce premier tome a de quoi attirer l'attention du lecteur que ce soit pour le savoir-faire du scénariste ou pour le plaisir d'un récit d'espionnage. Effectivement les auteurs ont créé une espionne remarquable. Antony Johnston réalise une histoire classique et bien troussée, mais les dessins s'adressent à un public relativement jeune et neutralisent le suspense et la crédibilité de l'intrigue.
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The Fuse, tome 3 : Perihelion

Ce tome fait suite à Gridlock (épisodes 7 à 12) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Néanmoins avoir commencé la série par le premier tome permet d'apprécier la progression de la relation entre les 2 principaux personnages. Il contient les épisodes 13 à 18, initialement parus en 2015/2016, écrits par Antony Johnston, dessinés et encrés par Justin Greenwood, avec une mise en couleurs réalisée par Shadi Chankhama, c'est à dire la même équipe artistique que pour les 2 premiers tomes 1.



Une nouvelle journée débute sur la station spatiale The Fuse, pour les enquêteurs de la brigade criminelle : Klementina Ristovych (inspectrice expérimentée, surnommée Klem) et Ralph Dietrich (récemment arrivé sur The Fuse, surnommé Marlène, en référence à Marlène Dietrich). Cette journée est un peu spéciale car elle correspond au phénomène de périhélie, point de la trajectoire de The Fuse l'amenant au plus près du soleil. À cette occasion, une grande fête populaire est organisée pour admirer le soleil, avec un discours préalable du maire Carlos Romero en préambule. C'est aussi la journée où les citoyens se laissent aller à des comportements irrationnels, comme si la proximité du soleil échauffait les cerveaux.



Tous les policiers du commissariat de The Fuse sont de service pour essayer de contenir la folie de ce jour particulier. En plus d'une surcharge de travail pour maintenir l'ordre dans les rues de la station, Klem et Marlene doivent résoudre une série de 3 meurtres au cours desquels l'assassin prélève une mèche de cheveux sur le cadavre, le meurtre de Thomas Eli Roberts (un cadre de la finance) dans la foule venue écouter le discours du maire, une prise d'otages par Vikram Gosh (un vétéran) dans un hôpital, et une tentative de meurtre sur Gupta (une responsable d'une usine hydroponique) par Jay Danford, un des ouvriers.



Le tome précédent avait un goût prononcé d'enquêtes policières à la Agatha Christie, plutôt bien ficelées, malgré l'artifice de la scène de l'explication finale pour dévoiler l'identité du coupable et ses motivations. L'environnement de science-fiction nourrissait l'intrigue dans la mesure où l'enquête principale concernait une championne de course de petite navette à la surface de la station spatiale, dans le vide spatial. Le lecteur ressent le plaisir de retrouver des personnages qu'il connaît déjà, cette familiarité née d'une précédente fréquentation. Il se rend compte qu'il apprécie le côté sarcastique de Klem, et son cynisme nourri par ses années d'expérience. Il apprécie également de retrouver Marlène, non pardon Ralph Dietrich, et sa curiosité sur les us et coutumes de The Fuse, ainsi que son objectif inavoué.



Il n'est pas si facile que ça de réaliser une bande dessinée qui utilise les codes d'une enquête en bonne et due forme, parce que ce genre repose sur des dialogues et des découvertes qui nécessitent d'être commentés et expliqués, dimension peu visuelle des conventions du genre. Généralement les auteurs qui s'y essayent rajoutent une bonne dose d'action (aux détriments de la dimension enquête), ou lorgne plutôt du côté hardboiled dont la convention relative à la castagne se prête plus à ce média visuel. La série The Fuse compense donc cet inconvénient avec son environnement de science-fiction. Néanmoins les auteurs ne se servent pas de l'aspect futuriste pour masquer d'éventuelles carences en termes d'enquête.



Pour commencer, les caractéristiques graphiques des dessins de Justin Greenwood ne vont pas dans le sens de l'épate, des spectacles qui en mettent plein la vue. Il détoure les formes avec un trait un peu nouille, d'apparence irrégulier, pour des contours fluctuants, donnant une impression un peu spontanée, mais aussi mal finie. Il n'y a pas de technologie rutilante, de réalisations techniques qui coupent le souffle, de vision de l'univers chatoyante et infinie. Certains fonds de case sont un peu vides, certaines surfaces restent un peu plates, trop lisses, sans texture. L'artiste ne dessine donc pas pour faire joli, ou pour en mettre plein la vue, encore moins comme une forme d'expression artistique influencée par des grands maîtres passés ou modernes. Les visages ne sont pas très séduisants, les silhouettes sont un peu dégingandées. La conception de la station spatiale repose sur des espaces qui semblent un peu grands pour ce genre de construction.



Mais au fil des épisodes, le lecteur ne ressent pas de sensation de lassitude visuelle lors des dialogues. Bien sûr, Antony Johnston fait en sorte d'inclure quelques moments d'action (par exemple une fusillade, ou une bagarre à main nue) et le fait d'entremêler 4 enquêtes induit une variété, ainsi qu'un changement régulier dans les lieux. Derrière une apparence sans éclat, les dessins portent la narration avec une grande compétence. Justin Greenwood représente des éléments spécifiques pour chaque endroit, qu'il s'agisse des différents appartements avec du mobilier reflétant le niveau de vie de son propriétaire. Si les espaces sont un peu grand pour station spatiale au volume fini et limité, les dessins sous-entendent l'absence de lumière solaire. Les personnages ne commentent sur le fait qu'il n'y a pas de fenêtres, mais les images n'en montrent effectivement pas. Il n'y a que de grandes baies vitrées dans des endroits limités.



Comme dans les tomes précédents, la technologie futuriste reste assez discrète. À nouveau l'intérêt principal de cette série n'est pas un développement de science prospective, ni dans la dimension touristique en route vers un futur qui décoiffe. Même la pluie de météorite qui précède le périhélie est à base de gros traits noirs, à l'opposé d'un effet pyrotechnique. Néanmoins, dessins et scénario intègrent bien le fait que les personnages évoluent dans un futur où cette partie de l'humanité vit dans une station spatiale, avec cette fête pour le périhélie, l'éloignement d'avec la Terre et des modes de transport spécifiques à la station. Pourtant il s'en faut de peu que les enquêtes ne puissent se dérouler dans une grande ville sur Terre : meurtres et prise d'otages. Dans un premier temps, le lecteur apprécie de revoir la relation professionnelle entre Klem et Marlène. Dans un deuxième temps, il regrette que Bianca Zimonja en soit réduite à 2 répliques pour tout le tome. Cette jeune dame exerce le métier d'assistante du médecin légiste (Abdul Assam) et elle avait preuve d'une forte personnalité dans le tome précédent.



Très vite, le lecteur rentre dans le quotidien professionnel des 2 personnages principaux. Par rapport au tome précédent, le scénariste a conservé la base d'intrigues bien ficelées, le saupoudrage de scènes d'action découlant naturellement des enquêtes, ainsi que l'explication en fin d'enquête. Par contre, il a ajouté des scènes se déroulant dans le commissariat, en particulier quand le commissaire Yuri effectue le briefing en début de journée. Il a également ajouté des informations brèves (1 case + 1 cellule de texte) indiquant les incidents pour lesquels les policiers doivent intervenir, tout du long de ce jour particulier. Cette nouvelle composante évoque parfois la construction des romans d'Ed McBain, en particulier pour sa série 87e District, c’est-à-dire que le lecteur peut ressentir le mode de fonctionnement du commissariat et croiser d'autres fonctionnaires de police. Antony Johnston ne cherche pas à développer de nombreux personnages secondaires, Klem et Charlène continuent d'être les personnages principaux. Simplement, le lecteur peut voir qu'ils font partie d'une équipe plus importante, avec un mode de fonctionnement compréhensible et plausible.



Le lecteur se laisse donc porter par les différentes enquêtes, son intérêt étant éveillé par leur solide construction. En 6 épisodes, le scénariste mène 4 enquêtes consistantes, bien ficelées et pleine de suspense. Celle relative au meurtrier en série est classique, avec la découverte d'indices au fur et à mesure. Johnston fait son travail avec application, donnant le nom et l'occupation des précédentes victimes, en passant par la morgue pour que Klem & Marlène disposent d'informations, en interrogeant Milly Baldwin, la meilleure amie de Siobhan Brennan la dernière victime. Le lecteur peut tiquer devant le fait que ces 2 enquêteurs croisent par hasard la future victime, mais cette coïncidence n'est pas si énorme que ça dans le cadre d'un récit de genre. Comme dans toute enquête policière, le lecteur peut se demander si le scénariste joue franc-jeu avec lui, c’est-à-dire s'il lui donne assez d'indices pour qu'il puisse deviner qui est le coupable. Contre toute attente, c'est le cas pour cette enquête.



Ce n'est pas le cas dans la deuxième enquête, celle qui concerne le meurtre de Thomas Eli Roberts. Cela n'a rien de choquant car il apparaît plus divertissant que les auteurs jouent sur plusieurs formes d'enquête. Johnston a à nouveau concocté une intrigue retorse et efficace, sur la base d'une comédie de mœurs et d'arrivisme très plausible, touchant à des émotions fortes de la condition humaine. Les 2 autres enquêtes reposent plus sur l'action, ce qui n'empêche pas de solides motivations, avec des coups d'éclat qui restent dans un registre plausible, sans prouesses physiques impossibles. En entremêlant 4 interventions différentes, Antony Johnston renforce l'impression d'une journée de travail dans un commissariat, alors que les urgences du moment viennent rendre caduques celles du moment précédent. Il atténue les effets de type explication artificielle en fin d'enquête, en montrant que c'est le cas pour une partie d'entre elles, mais que le fin mot des autres est découvert avant le dénouement plus physique.



Avec ce troisième tome, les auteurs ont perfectionné leur dosage des éléments de leur série, pour réaliser une série policière en milieu SF, avec une dose de fonctionnement de commissariat, entremêlant des enquêtes avec explications finales, avec des interventions plus physiques mais qui n'oublient pas les motivations des criminels. 5 étoiles en espérant que la série disposera de ventes suffisantes pour qu'elle continue.
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Umbral Volume 1

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 6 initialement parus en 2013/2014, écrits par Antony Johnston, dessinés et encrés par Christopher Mitten, et mis en couleurs par John Rausch et Jordan Boyd.



Dans un royaume imaginaire situé une île de grande taille, règnent un roi et une reine : Petor et Inna. Ils s'apprêtent à diriger les cérémonies commémorant la fin de la lutte de Strakan contre les ténèbres, il y a des siècles de cela, en montrant au peuple le Mordent (un bâton de pouvoir en bois ouvragé). Un garde a été dépêché pour requérir la présence du prince Arthir, qui se trouve sur une toiture non loin, en compagnie de sa camarade Rascal (qui appartient à la guilde des voleurs).



Avant que le roi et la reine ne puissent faire leur apparition au balcon, ils sont massacrés par des Umbral (c'est un mot invariable) qui s'emparent du Mordent, pour l'utiliser avec un joyau magique appelé l'Oculus. Arthir et Rascal assistent impuissants à la scène. Rascal réussit à s'enfuir pour aller rejoindre Jingle Fingers, le chef de la guilde des voleurs. Contre son gré, elle va devoir s'allier avec Dalone (un magicien), Shayim (une pirate borgne) et Profoss Muny (un yuilangan), et fuir pour échapper aux poursuites des Umbral.



Dans les genres littéraires, certains registres semblent plus limités que d'autres, il en est ainsi de la Fantaisie (ou Fantasy). Très vite, ce genre peut se retrouver enfermé dans une lutte dichotomique entre le bien et le mal, avec des créatures merveilleuses (licornes, elfes, nains, orques, etc.) à l'apparence extraordinaire, mais à la personnalité inexistante, avec une reine, un roi, et un pauvre prince, ou une pauvre princesse, spolié de son royaume, et un héros accomplissant une quête avec son épée, et quelques compagnons triés sur le volet. Il faut que le scénariste fasse preuve d'une grande imagination et que le dessinateur ait une vision artistique bien affirmée pour sortir des sentiers battus, et dépasser le récit stéréotypé et les clichés visuels.



Antony Johnston n'a donc pas choisi la facilité pour cette série. De la même manière, Christopher Mitten a devant lui une tâche délicate pour donner une apparence qui ne fasse ni Disney, ni Barbie. Il dessine les contours avec un trait de crayon fin, légèrement tremblé qui permet de tout de suite placer la série dans une esthétique différente. En outre, les personnages ne sont pas bodybuildés, ce qui évite également de tomber dans les clichés de l'Heroic Fantasy.



Mitten réussit à conjurer un environnement évoquant palais, ou un beau jardin, ou les bas-fonds d'une ville. Le détail des décors n'est pas très développé, mais ils ont assez de consistance pour ne pas être génériques, avec un bon rendu des volumes, et de l'agencement des éléments les uns par rapport aux autres dans l'espace d'un lieu.



Mitten donne des tenues vestimentaires moyenâgeuses de bon aloi aux personnages, même s'ils n'en changent pas en cours d'histoire (manque de budget ?). Au fil des épisodes, il fatigue à la cadence mensuelle, ce qui se traduit par des arrières plans qui se raréfient de manière significative dans le dernier épisode.



Dès le premier épisode, Johnston utilise les stéréotypes propres à ce type de récit : le roi, la reine, le prince, la magie, les méchants sorciers promouvant les ténèbres. Le lecteur se rattache donc au fait que le personnage principal est une jeune fille dégourdie, sans quartier de noblesse, avec une répulsion pour la magie (autant de caractéristiques sortant de l'ordinaire). Johnston intègre également 2 objets de pouvoir. Heureusement le récit quitte rapidement la cour, pour atteindre la guilde des voleurs. La figure tutélaire qui explique tout est bien affublée d'une longue barbe reflétant sa sagesse, mais Johnston introduit une variation permettant de quitter le domaine des clichés.



Par la suite, le lecteur remarque que Johnston introduit un deuxième sachant, mais qui ne dit pas tout à l'héroïne, rompant là aussi avec les clichés. Enfin quand le scénariste commence à rassembler les membres de la troupe qui accompagnera Rascal, c'est fait avec assez d'habilité pour que le lecteur ne puisse pas être certain au fur et à mesure de l'apparition des personnages, de qui sera du voyage, et qui n'en sera pas. Par contre, l'opposition bien/mal reste au premier degré, basée sur l'opposition lumière/ténèbres, sans second degré de lecture. Le récit des origines oppose également lumière et ténèbres (Ocus Luxana et Tenebrous), en sortant un peu de l'ordinaire en ajoutant un troisième personnage Umbrith.



Antony Johnston et Christopher Mitten utilisent les conventions du genre "Fantasy", pour en donner leur propre version. Le lecteur repère facilement les composantes habituelles du genre (royaume, opposition lumière/ténèbres, magie, objets de pouvoir), et il apprécie les spécificités de cette version (une héroïne, pas de combat à l'épée, une communauté originale qui s'assemble progressivement). Toutefois cette histoire manque d'un deuxième niveau de lecture. L'aspect visuel propose également une approche assez originale pour ne pas être décalquée d'univers déjà existants, par contre les dessins perdent en substance au fil des épisodes.
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The Fuse Volume 2 : Gridlock

Ce tome fait suite à The Russia shift (épisodes 1 à 6) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il comprend les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2014/2015, écrits par Antony Johnston, dessinés et encrés par Justin Greenwood, et mis en couleurs par Shari Chankhama (la même équipe artistique que pour le tome 1).



L'action se déroule à bord de la station orbitale appelée The Fuse. La scène d'introduction présente le sport à la mode, bien qu'illégal : le Gridlocking, à savoir des courses de moto spatiale sur la surface de la station. La championne porte le pseudonyme de Starlight pour rester anonyme, il s'agit de Cathy Luang, la fille aînée d'une riche famille. Une course est organisée le soir même à laquelle elle ne participe pas. Au beau milieu les 2 favoris s'arrêtent car ils viennent d'arriver au pied du cadavre de Cathy Luang, encore dans sa combinaison spatiale.



Klem Ristovych et Ralph Dietrich (les 2 inspecteurs qui constituent à eux tous seuls la brigade criminelle se rendent sur place. Les coureurs ont pris la poudre d'escampette et la police est déjà sur place. Ils examinent le cadavre, puis vont informer la famille. Allison Kuang (la petite sœur de Cathy) laisse entendre l'existence d'un manager du nom de Felix Jurado. L'enquête peut commencer pour de bon.



Dans le premier tome, le lecteur avait découvert l'environnement assez particulier de la série (une station spatiale orbitale dans un futur assez lointain, ainsi que la forme de l'intrigue, à savoir une enquête policière en bonne et due forme. Il n'est donc pas étonné de retrouver les mêmes caractéristiques dans ce deuxième tome. Justin Greenwood dessine toujours de la même manière, avec des traits un peu lâches qui donnent un rendu un peu esquissé en apparence. Les contours de forme sont plus ou moins affiné, parfois un peu grossiers.



Dans la mesure où il s'agit d'une enquête, il y a un nombre important de scènes de dialogue, qu'il s'agisse d'interrogatoires informels, ou d'interrogatoires au poste de police. Dans ces cas-là, le dessinateur prend le parti de rendre compte du côté statique de ces conversations. Il n'y a pas de mouvement de caméra sophistiqué pour construire un plan séquence virtuose. Il n'y a pas de décors fouillés pour augmenter artificiellement la densité d'informations visuelles. Il n'y a pas de jeu d'acteurs qui mériterait un Oscar ou un César. Greenwood rend avec naturel le caractère banal de ces discussions.



Comme dans le premier tome, cet artiste n'a pas pour ambition d'en mettre plein la vue avec une technologie d'anticipation. La plupart des endroits sont purement fonctionnels, avec un aménagement banal et dépouillé. Il n'y a que la demeure des Kuang qui présente un intérieur avec un ameublement et agencement sortant de l'ordinaire, et le quartier défavorisé Smacktown dont l'urbanisme sort de la banalité. De la même manière, les outils ou véhicules sont représentés par des formes simples, sans volonté de proposer une vision réfléchie de la technologie de ce futur.



Pour autant, Justin Greenwood effectue plus qu'une simple mise en image fonctionnelle. Pour commencer, il a imaginé des apparences pour ses personnages qui permettent de les identifier clairement et rapidement. Il utilise les différents moyens à sa disposition pour parvenir à ce résultat, des plus simples (la couleur de peau, la coupe de cheveux), à des plus élaborés (la forme du visage, la morphologie des individus). Ainsi le lecteur a l'impression de croiser et de côtoyer de vraies personnes avec plusieurs caractéristiques qui permettent de les reconnaître.



Ensuite, bien qu'il simplifie ses représentations pour les rendre plus lisibles, il sait donner une identité réelle à chaque endroit qu'il s'agisse du bureau de police avec celui d'Yuri leur chef, ou d'un vestiaire avec les casiers pour les vêtements, ou encore de la salle d'examen du médecin légiste Abdul Assam et de sa collaboratrice Bianca Zimonja. S'il n'a pas l'impression de pouvoir se représenter la station The Fuse, le lecteur peut constater que les déplacements des personnages les amènent dans des endroits aux fonctions différentes. Il reste toujours que les dimensions de chaque lieu semblent spacieuses, ce qui ne paraît pas très cohérent dans une station spatiale fabriquée de toute pièce, où l'espace doit être compté.



Enfin, Justin Greenwood réussit à donner de la vie aux conversations, grâce aux postures des personnages, et aux mouvements de caméra. Les scènes d'action racontent bien visuellement ce qui se passe, à nouveau sans être à couper le souffle. Même si le lecteur aurait apprécié que la dimension touristique (visiter une station spatiale futuriste) soit plus développée, il constate que cet artiste s'en sort plutôt bien pour mettre en images une enquête policière de facture classique.



Antony Johnston prend soin de nourrir son intrigue d'éléments qui attestent que cette histoire se déroule dans un futur lointain à bord d'une station spatiale. Il y a bien sûr la nature même du sport gridlocking qui ne peut se pratiquer qu'à la surface d'une station spatiale. Il y a également le contexte politique, dans lequel le parti séparatiste FLF (Fuse Liberation Front) milite pour une plus grande autonomie politique de la station, par rapport au gouvernement terrestre. Il y a des éléments de premier plan comme l'usage de combinaisons spatiales pour sortir à l'extérieur, et d'éléments de détail, comme les cigarettes de sevrage.



Pour le reste, le lecteur repère les conventions propres au roman d'enquête policière. Les 2 policiers recherchent des indices et remontent la piste des suspects, une audition amenant de nouveaux noms qui eux même conduisent à d'autres interrogatoires. Il y a le rapport du médecin légiste qui fournit des indices supplémentaires, les constats effectués sur place, les relations plus ou moins franches avec les autres services comme la brigade des mœurs ou la brigade anti-terroristes.



Le lecteur constate aussi qu'Antony Johnston se calque sur le modèle établi par Agatha Christie. Le premier meurtre est suivi d'un deuxième parce qu'un témoin tente de faire chanter le meurtrier. La scène finale sert de grande explication de tout ce qui s'est passé, de qui a fait quoi et pour quel motif. Pour éviter l'effet "Hercule Poirot rassemble tout le monde dans le salon", Antony Johnston intègre ces révélations dans une scène d'action. Mais l'effet reste bien présent : les 2 individus se faisant face-à-face se lançant dans un copieux dialogue, tout en se pourchassant et en s'affrontant. Le scénariste avait utilisé la même structure dans le premier tome.



La narration n'en est pas complètement artificielle. En effet, les 2 enquêteurs ont une histoire personnelle. Klem (diminutif de Klementina) était présente à bord de la station pendant sa période de construction et en connaît son histoire dans le détail, ce qui vient à point nommé pour comprendre certains antagonismes sous-jacents. Ralph Dietrich (que Klem surnomme Marlène, pour Marlène Dietrich) a son propre objectif qu'il dissimule. Les relations tendues entre service ne sont pas motivées par des caractères incompatibles, mais bien par des intérêts différents entre service (en particulier laisser vivre un trafiquant intermédiaire, pour essayer d'attraper un plus gros poisson).



Même si le lecteur est en droit de tiquer quant à cette explication finale, il doit reconnaître qu'Antony Johnston a conçu une enquête policière qui intègre la dimension personnelle des individus, ainsi que le contexte dans lequel elle est menée (une station spatiale), et les autres intérêts existants (à commencer par la dimension politique de l'affaire). Le lecteur n'est pas une histoire simpliste où les enquêteurs finissent par aboutir au coupable en tapant sur tous leurs indicateurs. Comme Agatha Christie, Johnston met en scène plusieurs individus ayant des motifs plausibles, et de nature différente.



Avec ce deuxième tome, le lecteur se rend compte qu'il retrouve avec plaisir les 2 enquêteurs Ralph Dietrich et Klem Rystovich, et une intrigue bien ficelée dépassant le simple crime passionnel. Il apprécie également la capacité de Justin Greenwood à mettre en scène une enquête policière à la structure traditionnelle, et à la rendre vivante. Comme dans le premier tome, il regrette le côté artificiel de la scène d'explication finale, et le manque de détails concrets sur la vie dans cette station spatiale monumentale.
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Daredevil, tome 21

Ce vingt-et-unième tome de Daredevil dans la collection 100% Marvel regroupe les épisodes #501 à #507 de la saga US. Rappelez-vous qu’on était passé à la numérotation originelle lors du fameux épisode #500 (380 épisodes de la première série + 120 de la deuxième).



Cet album contient deux arc, « The Devil's Hand » (4 épisodes) et « Left Hand Path » (3 épisodes). Le premier est l’œuvre d’Andy Diggle au scénario et de Roberto de la Torre au dessin, alors que le second est écrit par Andy Diggle et Antony Jonhston et dessiné par Marco Checchetto.



Le tome précédent marquait la fin du run d’Ed Brubaker ("Gotham central", "Criminal", "Incognito") et de Michael Lark ("Gotham central") sur la série Daredevil, sur une conclusion qui marqua les esprits. Si Brian Michael Bendis avait déjà fait très fort en emprisonnant Matt Murdock à la fin de son run, le cliffhanger proposé par Brubaker lors du tome précédent avait également de quoi surprendre les fidèles de DD. Tout le monde était donc très curieux de voir comment Andy Diggle (Hellblazer, Thunderbolts) allait exploiter le nouveau statut de Daredevil lors de ce tome. Si le héros proposé par Diggle demeure sombre et torturé, sa nouvelle orientation professionnelle chamboule tout de même solidement le personnage.



Le premier arc se déroule dans un New-York dirigé par Norman Osborn et montre un Daredevil à la tête de la Main, tentant de combattre des forces de l’ordre corrompues. Si la pilule sera plus facile à avaler pour les lecteurs de «Dark Reign : The List», les autres auront plus de mal à s’habituer à ce nouvel environnement Marvel. J’ai personnellement un peu de mal à me faire à l’idée d’un DD combattant les forces de l’ordre avec une telle violence et transformant les rues de Hell’s Kitchen en véritable champ de bataille. Déstabiliser l’organisation ninja de l’intérieur, ça passe encore, mais attaquer des policiers (certes corrompus) en compagnie d’une bande d’assassins et les mettre en cage, là, ça dénature un peu trop ce justicier solitaire.



Le second arc se déroule au Japon en compagnie du Tigre Blanc et montre un DD tentant de mettre les différents clans de la Main sur la même longueur d’onde. Dans cette histoire rythmée par les luttes intestines qui divisent la Main, Matt Murdock essaie d’imposer son autorité auprès des différents Daimyos. Un récit qui permet de mieux comprendre l’organisation de la Main et ses desseins.



Mais au final, malgré un héros un peu trop dénaturé, Andy Diggle livre un personnage sombre et torturé, dans la lignée de ses prédécesseurs, et continue de mettre à mal les personnages secondaires tels que Foggy Nelson et Dakota. Et puis, au niveau du scénario, cet album sert surtout à la mise en place de Shadowland, le prochain arc/cross-over à venir.



Au niveau du graphisme, le travail de Roberto de la Torre (dont le nom ne figure étrangement pas sur la couverture) est excellent, entièrement dans la lignée du reste de cette excellente série 100% Marvel. Un graphisme sombre et lugubre qui colle parfaitement à l’ambiance de Hell’s Kitchen. Malgré un décor nippon, le travail de Marco Checchetto est également bon. Et il faut une nouvelle fois souligner l’excellent travail de Matt Hollingsworth au niveau de la colorisation.



Un bon album, à cheval entre le cliff-hanger de Brubaker et l’arc de Shadowland !
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Daredevil : Season one

(...)



Ce comic est une sorte de reboot de Daredevil, ce qui permet à de nouveaux lecteurs de découvrir ce super-héros un peu à part. Malgré tout, les rappels des origines de Daredevil restent succinctes et auraient mérité d’être exposés plus longuement.



L’intrigue générale se penche sur la lutte de Matt Murdock et son associé Foggy Nelson contre des politiciens corrompus qui veulent expulser un prêtre pour récupérer le terrain et le vendre à des promoteurs. A côté de cela, notre super-héros combat les super-méchants qui terrorisent la ville, ce qui nous permet de découvrir les capacités hors du commun de Daredevil. On saute un peu des uns aux autres tout au long de l’histoire, avec des moments assez drôles, notamment quand Matt est vexé d’être toujours comparé à Spiderman.



A côté de ça, les auteurs en font des tonnes. Les super-méchants sont assez ridicules (la palme revient au Matador avec son look improbable de Zorro du pauvre) et les interventions de certains personnages sont tellement exagérées (les 4 Fantastiques n’ont semble-t-il pas appris à utiliser une porte pour entrer quelque part, c’est tellement plus rapide de défoncer une fenêtre et le mur qui va avec) qu’on a du mal à prendre l’histoire au sérieux.



Les dessins sont sympas, sans plus, mais heureusement mis en valeur par des couleurs attrayantes. Et, si le dessinateur n’entre pas trop dans les détails, les scènes n’en ressortent que plus clairement et rendent la lecture plus facile.

(...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Shadowland : La chute de Daredevil

Une nouvelle édition idéale pour (re)découvrir cette aventure de Daredevil qui marque un tournant dans sa carrière.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Daredevil, tome 22 : Shadowland

Vous pourrez [..] admirer les belles couvertures originales signées John Cassaday. Un régal pour les yeux. Une ère se termine en beauté pour le justicier Daredevil. Un nouveau cycle s'ouvre et nous fera prendre une nouvelle route. Une saga à ne pas manquer.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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