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Citation de Sepo


Sur la terrasse de la petite maison qu'il habitait au flanc ouest de Montmartre, Johnny humait l'air du matin en rêvant à sa vie écoulée et ressentait la tristesse de vieillir, qui étreint plus durement les êtres asservis par une passion toujours chaude. Près de lui, un arbre qu'il avait vu planter arrondissait à hauteur de la terrasse une frondaison encore odorante de l'averse de la nuit et mouillait alentour la lumière oblique du matin. Johnny se revoyait quinze plus tôt dans le même soleil matinal, devisant avec des compagnons agréables et tels que s'il les eût choisis avec beaucoup de prudence. Il avait alors quarante-cinq ans et gardait en sa maturité une jeunesse encore ferme tant du visage du corps. Sa politesse et sa bonne grâce, qui faisaient rechercher sa société, étaient sans afféterie et fleurissaient naturellement. Pour forcer l'attention et l'intérêt des hommes désirables, il n'avait pas besoin de cet empressement exagéré, de cette prévenance courtisane, qui devaient l'amener à se faire remarquer par des attitudes efféminées. Autrefois, il était généreux avec désintéressement et les jeunes gens venaient à lui sans calcul, heureux de plaire. Aujourd'hui, ils ne venaient plus. La vie n'avait plus de tendres surprises.p.142
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