Lecture mitigée mais encourageante pour ce volume, indiqué comme un one-shot mais qui n'en est pas un (premier problème).
Ce web-comics destiné plutôt aux ados et jeunes adultes se déroule dans le monde magique de Hyalin, "le royaume des sorcières". Cet univers fantasy, s'il ne se démarque pas par une originalité démentielle, fonctionne bien et montre des signes de modernité notoires qui sont très plaisants (notamment le traitement du genre, de la transidentité etc).
La jeune Nyneve est une protagoniste complexe et intéressante : petite, elle a vu son père emmené par "la Chasse" pour être exécuté à cause de ses cheveux trop longs. En effet, la puissance des pouvoirs magiques est liée à la longueur des cheveux, mais avoir les cheveux trop longs est signe d'étrangeté et ces gens-là sont inlassablement exécutés en tant qu'ennemis du royaume.
Nyneve, qui affiche en public une courte tresse dont ses camarades se moquent allègrement, ne dévoile que chez elle sa véritable chevelure, camouflée grâce à sa magie : de looooongs cheveux, comme son père. Presque trop longs ?
Rongeant son frein contre les puissants du royaume depuis le meurtre de son père, la jeune fille redoute un événement tout particulier : la Conscription.
Lors de cette journée, les élèves en âge de passer l'examen seront étudiés lors d'un test imaginé par la Garde (les chevaliers locaux) afin de choisir les meilleurs éléments pour intégrer ses rangs. Le hic : une fois choisi, on ne peut refuser. Tout refus est pris comme une défection et les fuyards sont déclarés ennemis du royaume.
Le jour de sa conscription, Nyneve est démasquée, forcée de montrer sa vraie chevelure au grand jour, et malgré son contrôle imparfait de sa magie, elle est évidemment choisie pour devenir chevaleresse. Totalement paniquée, la jeune fille se coupe les cheveux et signe donc son arrêt de mort car on ne touche pas à ses cheveux, signe de pouvoir. Protégée par sa mère, Nyneve réussit à s'enfuir tout en voyant sa protectrice se faire capturer par la Garde. S'ensuit un périple à travers la montagne où la jeune sorcière va tenter de faire le point sur sa situation.
Il y a beaucoup de potentiel dans ce récit : les personnages sont complexes et bien écrits, le royaume a clairement un gros souci de gestion de magie et du pouvoir plus généralement (l'organisation étatique pose quelques problèmes de dérives totalitaires). L'orphelinat que nous rencontrons par la suite, avec ses airs de résistance, complète l'aspect de dystopie fantasy de l'intrigue.
Pour l'anecdote, j'ai aimé le choix du prénom de l'héroïne : "Nyneve", en hommage à la fée Viviane de la légende arthurienne et j'ai trouvé le style graphique, malgré son côté très numérique, sympathique avec l'hybridité entre manga et comics.
Par contre, mon gros problème est le lien entre la magie et la longueur de cheveux. Plus c'est long, plus c'est puissant, mais trop long, c'est l'exécution ; quel est le juste milieu ? Existe-t-il officiellement une longueur maximale ? Surtout quand on apprend que le dirigeant du pays dissimule la véritable longueur de sa chevelure... Ou alors c'est fait exprès et ce sera expliqué plus tard ?
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« Ils ne sont pas réels. Ils ne peuvent pas être réels. »
Cry Wolf Girl est une bande dessinée qui nous propose une réécriture du mythe du garçon qui criait au loup, en nous plongeant dans l'esprit tourmenté d'une jeune orpheline.
Le récit est court mais intense, dynamisé par un dessin au trait nerveux et même furieux ! Il n'est pas impossible de se prendre une claque graphique en tournant une page.
L'utilisation d'un très faible nombre de couleurs renforce la transmission des émotions qui sont au centre du récit. Le rouge de la colère, le jaune de la peur, le noir du désespoir…
Comme dans une fable, ce récit comporte une morale : si crier au loup est un appel au secours, il est important de continuer à appeler jusqu'à recevoir de l'aide.
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Une BD étonnante, qui secoue par son trait nerveux, sa palette de couleurs restreinte, et cette patte graphique unique. Le thème ? Une jeune fille, en proie à une solitude dévorante après la mort de ses parents, qui crie au loup, encore et encore… malgré cette légende qu’elle connaît, qui rappelle qu’à force de crier au loup, on ne nous croit plus. Oui mais… Si c’était vrai ? Ou bien si cette façon de crier à l’aide permettait enfin de trouver le salut ? Une courte BD, atypique, hypnotique et prenante !
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Ariel Ries est quelqu’un qui traite de sujets sensibles en les incluant dans un monde fantastique comme c’est le cas ici avec Cry Wolf Girl. Cette bande-dessinée, très rapide à lire, nous montre l’histoire de la jeune Dawa qui a perdu sa famille. Depuis, elle ressent un immense vide et semble voir des loups partout autour d’elle sans que les autres ne les voient et la croit. En effet Dawa a toujours eu tendance à mentir, donc quand quelque chose se passe pour de vrai, personne ne prend en compte sa parole. Ces loups sont une allégorie de la solitude, de la souffrance…
J’ai trouvé les dessins très beaux, l’histoire est courte et concise. C’est un bon message qui y est transmis
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Gros coup de cœur pour cet album, c'est une véritable claque ! A la fois visuelle, et scénaristique. Pourtant, l'album est court, seulement une quarantaine de pages. Ariel Ries n'a pas besoin de plus de place pour nous proposer un récit hypnotique et percutant. L'album réinterprète le mythe d'Esope, L'enfant qui criait au loup, avec un personnage féminin, et une grande modernité. Déjà, la couverture est impactante : elle intrigue, elle fascine, elle terrifie aussi. Les personnages, les couleurs, quelque chose nous pousse à en savoir plus. A l'intérieur, les illustrations sont en noir et blanc, ou en rouge noir et blanc. C'est fort, et Ariel Ries se sert de la couleur pour sa narration, comme d'un protagoniste à part entière. Il y est question de mensonge et de vérité, de soutien de sa communauté, de légendes aussi. L'histoire est exposée, suggérée, elle n'est pas toujours limpide, et pourtant, nous assemblons les pièces du puzzle au fur et à mesure. Un album qui mérite qu'on prenne le temps de le découvrir !
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Une histoire courte sur la confiance, le mensonge et l'appel à l'aide qui m'a séduite dès que j'ai vu la couverture. C'est pop et choc. J'adore ce loup coloré qui dévore la page.
Ma grand-mère, qui ne lit que très peu, m'a même volé le livre des mains avant que j'ai pu en profiter pour le lire ! C'était sa première BD et elle a été impressionnée.
Le visuel emporte très facilement son lecteur. La mise en page est puissante et dynamique. Le trait fort et les couleurs flashy.
L'histoire est une reprise de la fable d'Ésope, l'enfant qui criait au loup.
Le seul petit bémol est que tout va très vite. J'ai beaucoup apprécié, mais j'ai ressenti un manque de contextualisation et de profondeur par moment pour être un coup de cœur.
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L'histoire se déroule dans la contrée magique de Hyalin où la longueur des cheveux détermine la puissance de chaque sorcier. Les plus talentueux sont recrutés par le roi pour faire partie de la garde tandis que ceux qui ont des cheveux trop longs sont exécutés.
Nyneve vient de perdre son père. Elle doit à tout prix cacher la longueur de ses cheveux avec un charme magique pour ne pas être repérée.
À l'approche de la cérémonie de conscription, tout s'accélère...
La jeune femme parviendra-t-elle à garder son secret indemne ?
J'ai dévoré ce premier tome ! Hâte de découvrir la suite !
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Les éditions Kinaye propose pas mal d'albums qui donnent envie, mais tout ne passe pas au même niveau. Ayant finalement une occasion de le lire, je me suis lancée dans cet album qui semble proposer une sorte de réécriture de l'enfant qui criait au loup, un conte intéressant à la base. Malheureusement pour ma part je suis restée totalement hermétique face à cette proposition à la lecture bien rapide et peu convaincante, qui me laisse indifférente. On va dire que l'art et la manière n'y était pas et ont échoué sur moi.
C'est un one-shot d'Ariel Ries qui a d'ailleurs sorti récemment Witchy (intrigant à première vue) chez Akileos.
La majeure partie de l'album est dans des teintes rouges, ça donne un effet particulier. Il y a aussi des passages sous fond noir.
Dawa trouve quelque chose, une touffe de fourrure (de loup ?), et elle redoute ce que cela peut signifier. Ainsi même si sa mère lui a appris à ne pas crier au loup, elle confie ses inquiétudes. Elle ne crie pas au danger gratuitement à première vue et elle n'est pas écoutée dès le départ. Il n'y a pas tellement de contextualisation, c'est quelque part assez libre, d'interprétation aussi.
Mais au final l'album m'a laissé de marbre. A vous de voir si ça peut être votre truc, moi c'est un gros échec.
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