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Citation de Cielvariable


Blanche, comme tous les matins, avait bu un café bien chaud avec Clovis. Tous les matins aussi, elle était sa femme, son amoureuse, et ils prenaient le temps de se dire du regard leur bonheur. Puis Blanche enfilait son tablier de mère et allait réveiller les enfants, Élise et Micheline. Ce matin-là, Clovis la bouscula un peu, trop heureux d’aller conduire à la campagne leur citadine d’aînée, âgée de seize ans. Il souhaitait qu’elle y apprenne la touffeur de la terre, le parfum des fleurs sauvages, et qu’elle y respire l’odeur forte du bétail sans se pincer le nez. Le seul animal avec lequel Élise avait été en contact jusque-là, hormis les chiens, les chats, les oiseaux et les lapins de Pâques, était le cheval du laitier, qui, chaque matin, mâchouillait immanquablement la haie des voisins. En découvrant la campagne, Élise comprendrait peut-être le bonheur qu’avaient eu ses parents, près de vingt ans auparavant, à fouler les terres sauvages d’Abitibi pour les apprivoiser. Des terres hors du temps, à prendre, à faire boire et à gratter, à labourer et à débarrasser de leurs parasites. L’idée de ces vacances avait tant excité Élise que lui et Blanche avaient presque craint qu’elle n’eût davantage envie de quitter le giron familial pour quelques semaines que de se mettre les mains dans la terre.
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