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Citations de Arlette Cousture (147)


- Et alors, Émilie, est-ce que les enfants ont attrapé des chardonnerets ?
La distraction était bienvenue. Elle pensa rapidement au lendemain de l'arrivée des cages. A l’excitation des enfants qui étaient partis seuls pour le Bourdais. A leur retour. Au fait qu'elle avait dû sévir parce que dans chacune des cages il y avait plus d'un oiseau. Chaque enfant avait libéré un, deux ou trois oiseaux, pour n'en garder qu'un. A la scène que Blanche avait faite.
"Oui, trop. Ils ont dû en relâcher. Mais Blanche , elle, a jamais voulu choisir. Elle a pleuré en regardant voler ceux que le hasard avait désignés et quand son tour est arrivé, elle a pas voulu choisir.
- Choisir quoi ?
- L'oiseau qu'elle libérerait. Blanche pleurait comme une vraie Madeleine, en me disant qu'elle avait pas le droit de choisir. Que peut-être que l'oiseau qu'elle garderait était celui qui pouvait mourir d'ennui. Que peut-être que l'oiseau qu'elle libérerait était celui qui aurait le plus besoin d'elle pour le nourrir. Faut vous dire que Blanche avait pas voulu attraper plus de deux oiseaux. Une "paire d'amis", qu'elle disait."
Émilie termina son histoire en riant mais, le curé Grenier ne riant pas, elle cessa, consciente qu'elle ricanait nerveusement. Ce qu'elle venait de raconter n’était pas tellement drôle. Elle venait de lui dévoiler un grand drame, un grand chagrin d'enfant.
"Et qu'est-ce qu'elle a fait, votre Blanche ?
- A sa tête, monsieur le curé. Étant donné qu'elle pouvait pas garder les deux, elle en a pas gardé du tout."
Le curé Grenier hocha la tête, tristement pensa Émilie. Il la regarda puis lui sourit d'un sourire faible.
"Elle est bien sage, votre Blanche. Elle vient de nous donner une grande leçon...."
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Un enfant, c'est la seule véritable garantie d'éternité.
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Vivre est un grand risque. p.107
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«-C'est à nous autres, cette pouliche-là, Émilie? demanda Napoléon.

Émilie acquiesça. Les enfants se groupèrent autour de leurs parents. La pouliche freina sa course et changea brusquement de direction. L'étalon en fit autant. Leur galop était impressionnant.

- Avez-vous vu ça? cria Caleb. On dirait des ch'vaux sauvages.

La pouliche se retourna et se leva sur ses pattes postérieures. Elle commença à marteler l'étalon de ses sabots. L'étalon se défendit. Elle se calma enfin et l'étalon, renâclant, se plaça derrière elle. La pouliche trépignait. Enfin, l'étalon lui monta ses pattes sur le dos et la mordit au cou. Émilie frémit quand elle sentit la main d'Ovila exercer une toute petite pression sur sa nuque. Elle tourna la tête, le temps de se rendre compte qu'il la regardaot intensément.
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"Ca fait six ans, Ovila Pronovost, que je regarde tes épaules, ton cou, tes jambes, pis tes cuisses. Le seul talent que j'ai, c'est d'avoir eu la patience de les attendre." Elle émit un petit rire victorieux et moqueur.
- Pis moi, ça fait six ans que je trouve que tu vieillis plus vite que moi. Que j'ai peur que tu oublies de me regarder. Ca fait six ans que je rêve à toi toutes les maudites nuits en trouvant que tu es la plus belle. Ca fait six ans que j'ai peur que tu trouves quelqu'un à ton goût. Pis là, ça fait un jour que je veux pas me réveiller parce que j'ai trop peur d'être encore en train de rêver. "
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Ce n'est pas facile d'accepter que nos enfants suivent d'autres chemins que ceux que nous leur avions tracés.
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A leur arrivée à l'école, Emilie lui demanda d'ouvrir la porte. Pendant qu'il s'exécutait, elle s'empressa de retirer la toile, après s'être assurée qu'il n'y avait personne en vue. Ovila revint vers la calèche. Il aperçut le coffre de cèdre. Il le regarda, regarda Emilie, puis le coffre. Il ne savait que dire. Emilie était émue.
"Ma foi du Bon Dieu, Ovila, si tu avais un chapeau sur la tête, tu te serais découvert comme devant une église.
- Entre toi pis moi, Emilie, c'est pas un coffre que je vois, c'est toute une cathédrale.
- Fais attention, faudrait pas que tu attrapes la folie des grandeurs.
- Inquiète-toi pas pour moi. La folie, ça fait longtemps que je l'ai. Pis la grandeur, tu viens juste de me la donner."
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Angélique était allongée à plat ventre sur la dalle froide de février, les bras en croix. Des larmes baignaient les rares cheveux échappés de son bonnet. Ses mamelons étaient durcis par le froid et par cette sensation d'inconfort dans ce corps qui lui était de plus en plus étranger. Angélique se mourait.
L'aube promit enfin le jour et Angélique réussit à se relever, battant sa coulpe une dernière fois. Un mal mystérieux l'enfiévrait, inconnu de l'infirmière que la prieure, inquiète, avait conviée pour tenter de comprendre. Angélique, à l'appétit pourtant frugal, était incapable de se sustenter. Ses nuits étaient hantées d'insomnies et elle ne pouvait se concentrer sur ses prières. La seule chose qu'elle accomplissait était son travail, soit boulanger le pain de la communauté et fabriquer les hosties.
Angélique était postulante dans la congrégation des soeurs de l'Espérance, et la simple idée d'être contrainte de la quitter, pour cause de santé défaillante, la minait. Elle ne pouvait plus voir Montréal et son crottin, ses hommes au regard perçant qui lui découpait la silhouette, ses frères bruyants et l'indigence de sa famille. Jamais, depuis qu'elle se promettait au vœu de pauvreté, elle n'avait été aussi riche, aussi nourrie, aussi chauffée. Sa famille, trop démunie pour offrir une somme intéressante à la congrégation en guise de dot, lui avait cependant donné une fille aux doigts divins dès que plongés dans la farine. La prieure, toujours embêtée de devoir accueillir une vocation issue des milieux sans grand avenir, lui préférant évidemment celle d'un milieu aisé, en avait été fort aise. N'ayant pas tardé à démontrer son immense talent, Angélique Garnier avait, du coup, révélé la gourmandise de la brave femme pour le bon pain et les biscuits. « Je vais demander le médecin. Il faut nous assurer que vous ne souffrez pas de la fièvre jaune ou d'un autre mal. Peut-être devrions-nous vous isoler, au cas où. »
Au cas où quoi ? pensa Angélique. Au cas où le médecin aurait pu deviner pourquoi sa peau était devenue sensible aux frissons et que ses entrailles s'ouvraient à l'occasion au point de lui faire craindre de s'asseoir ? Non, elle ne voulait pas voir de médecin qui ne comprendrait pas que les battements de son coeur, tous offerts à son cher Christ, pouvaient avoir des ratés. Ses yeux d'un bleu presque translucide fondaient de fièvre, elle le savait pour l'avoir vu quand, par inadvertance, elle passait devant la glace de l'entrée ou celle du parloir.
« Doux Jésus, regardez-moi vos yeux !
- Je sens que je vais être beaucoup mieux demain, ma mère. Je le sens. Non, je le sais. Bénissez-moi, ma mère, et vous verrez. »
Angélique traîna sa frêle silhouette jusqu'au couloir menant à la chapelle. Sœur Marie-Saint-Coeur-du-Messie, quoique responsable de la vocation des postulantes, y nettoyait les plinthes et les cadres de portes.
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– Qu’est-ce qu’un gars doit faire pour qu’une femme oublie une erreur ?
– Ne pas en faire d’autres.
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Ce sont des qualités d’âme qui m’impressionnent. L’abnégation, aussi.
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Accepter de dépendre de quelqu'un c'est accepter sa faiblesse, c'est s'accepter, c'est accepter d'aimer assez fort.
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J'aurais dû lui dire que la vie est toujours devant et jamais derrière. p.46
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Il faut être fait fort pour mentir ; pour convaincre les gens que ce qu’on fait, c’est pour leur bien.
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Elles préfèrent marcher le long de la rive, rêvasser en attendant le prince charmant, lancer des cailloux dans l’eau et voir dans les cercles les alliances qu’elles enfileront à leurs annulaires.
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Elle ne comprenait pas qu’une femme qui avait été si impétueuse, si aventurière dans sa jeunesse, craigne pour sa fille qui avait choisi de se promener en carriole ou en calèche pour gagner sa vie.
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Ligne de chance, ça va, normale. Votre ligne de vie est très belle. Vous allez certainement passer les septante ans, peut-être même les octante, et, bonne nouvelle, vous n’aurez pas de problèmes de santé
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Les Belges devaient avoir le compliment dans leur manuel de politesse.
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Dans ton temps, on se mariait, on avait des enfants, on devenait grand-mère, puis c’était fini. C’était ça, la vie, puis cette vie-là, moi, je l’aimerais. En fait, je voudrais vivre comme ta mère et toi quand tu étais jeune. J’ai envie de grand air et de campagne. Je veux plein d’enfants, un mari, puis…
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Chacun prie à sa manière.
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Même en travaillant fort pour la patrie et en recommençant à faire des familles de quinze ou vingt enfants comme nos grands-mères, on n’y arrivera pas. Le pays est trop grand à peupler.
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