Ce livre a été le tout premier lauréat du Grand Prix des Lectrices Elle, l’année de la création du prix, en 1970. J’ai voulu le lire par curiosité, pour me rapprocher des lectrices d’il y a cinquante ans, connaître leurs affinités avec les mots, la littérature, à une époque où les femmes commencent à se libérer réellement.
C’est l’histoire d’une libération, celle de Corinne : dès l’enfance elle peine à trouver sa place entre des parents un peu fantasques, un père artiste-peintre et une mère exubérante au charme irrésistible. Corinne raconte les étés bohèmes de son enfance en Bretagne où elle se sent aimée pour la première fois par François, le fils des voisins, une famille de riches bourgeois tellement verrouillés dans leurs principes qu’ils lui entrouvrent à peine la porte. Corinne grandit et finit par épouser Jean-Yves, le frère de François, par tendresse plus que par amour. Ils ont une fille, Irène, que Corinne élève seule, et qu’on veut lui arracher. Elle se bat bec et ongles contre sa belle-famille pour la garder. L’histoire se poursuit au gré d’errances entre passé et présent, au gré de réflexions intimes sur l’amour, la solitude, la souffrance et la révolte, pour se désagréger lentement dans une écriture un peu naïve et mélancolique. On perd le fil jusqu’au point final qui nous ramène à l’essentiel : la libération.
Un peu déçue par ce texte qui a failli me perdre en cours de route tant il se dissout dans les épanchements, les flottements d’une époque à l’autre, d’une relation amoureuse à une autre.
Sans doute les quarante lectrices du Jury Elle ont élu ce texte pour la voix intime d’une femme qui s’interroge, livre ses rêves et ses souffrances et se bat pour trouver sa place.
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