Depuis que je vis à New York, j'ai compris ce que les occidentaux entendent par geisha. De temps à autre, dans des réceptions chics, on me présente une jeune femme vêtue avec élégance et portant des bijoux. Quand elle apprend que j'ai été geisha à Kyoto, elle m'adresse un sourire contraint. Elle ne sait plus quoi dire ! [...] car la femme pense : "Mon Dieu, je parle à une prostituée !" Quelques minutes plus tard arrive son cavalier, un homme riche, de trente ou quarante ans son aîné. Souvent je m'interroge : comment peut-elle ainsi se voiler la face ? C'est une femme entretenue. Comme moi dans le passé.