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Citation de Aproposdelivres


La vie de Gunnar Huttunen était arrivée à un sinistre tournant : il n'était plus qu'un meunier sans moulin, un homme sans logis. Les humains l'avaient exclu et il s'était exclu de leur société. Qui sait combien de temps il devrait éviter les villages des hommes. Huttunen, assis au bord du ruisseau, solitaire, écoutait le chant du torrent où, dans la fraîcheur de la nuit d'été, coulait l'eau d'une source lointaine. Il songea que s'il avait souffert d'une tumeur à la poitrine, on l'aurait laissé vivre en paix, on l'aurait plaint, aidé, laissé subir son mal au milieu de ses semblables. Mais comme son sprit était différent de celui des autres, on ne le supportait pas, on le rejetait à l'écart de toute vie humaine. Il préférait pourtant cette solitude aux barreaux de la chambre d'hôpital où seuls l'entouraient de pauvres hères dépressifs et asthéniques.
Une truite, ou peut-être un ombre, sauta dans la rivière obscure. Huttenen tressaillit, le rond dans l'eau passa devant lui en se brisant, se fondit dans le courant ; il lui vint à l'esprit qu'il ne mangerait désormais plus de pain ni de lard, comme quand il était meunier. Il devrait vivre de poisson et de gibier.
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