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Citation de nadejda


L'abbé Bringas qui accompagne et oriente tout au long de leurs pérégrinations dans Paris, les deux hommes de bien :
— Je ne veux pas le bonheur des peuples,… Je veux leur liberté. Quand ils l’auront, qu’ils soient heureux ou malheureux, ce sera leur affaire.
(…) — S ´il y a une révolution en France, en Espagne, dans le monde pourri où nous vivons, poursuit Bringas en mastiquant ses paroles comme si elles avaient un goût amer, elle ne viendra ni des salons du beau monde éclairé, ni du peuple analphabète et résigné, ni des marchands et des artisans qui ne lisent pas l’Encyclopédie et ne la liront jamais… Elle viendra des imprimeurs, des journalistes, des écrivains comme moi, capables de transformer la théorie philosophique en prose vibrante. En vagues d’une implacable violence qui écrouleront autels et trônes…
(…) — Il n’est de meilleur allié des tyrans, dit-il au bout d’un long moment de silence, qu’un peuple soumis parce qu’il veut garder espoir en une chose ou en l’autre : le progrès matériel, la vie éternelle… Le devoir de ceux qui manient la plume, notre devoir philosophique, est de démontrer qu’il n’y a pas le moindre espoir. De mettre l’être humain face à sa désolation. C’est alors seulement qu’il se lèvera pour demander justice et vengeance.
Il s’arrête sur ces mots, un instant, le temps qu’il faut pour lancer un sonore et épais crachat dans l’eau vert-de-gris qui emporte branches, détritus et cadavre de rats.
— L’heure approche où ce siècle va dresser des échafauds et aiguiser ses armes, conclut-il. Et il n’y a pas de meilleure meule à aiguiser que l’écriture. p 224-225
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