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Citation de dreulma


La chaleur matinale laisse présager une chaleur plus grande encore.
Au-delà du marais qui sent l'eau stagnante, ils passent devant des arbres vénérables recouverts de vigne vierge. Des maniocs gigantesques. Des poivriers sauvages. Des cascades violettes d'acuminus.
Devant un scarabée bleu foncé en équilibre sur un brin d'herbe qui ne plie pas sous le poids.
Devant des toiles d'araignées géantes qui ont résisté à la pluie et courent comme des rumeurs colportées d'un arbre à l'autre.
Une fleur de bananier dans son fourreau de bractées bordeaux s'accroche à un arbre rugueux aux feuilles arrachées. Joyau offert par un écolier dépenaillé. Bijou de la jungle veloutée.
Des libellules cramoisies s'accouplent dans l'air. Comme un bus à deux étages. Quel art ! Plein d'admiration, un policier regarde et s'interroge brièvement sur la dynamique de la copulation libellulienne. Qu'est-ce qui va dans quoi ? Puis son esprit revient à des Pensées Policières.
Devant de hautes fourmilières coagulées par la pluie. Écrasées comme des sentinelles dormant d'un sommeil de drogué aux portes du Paradis.
Devant des papillons flottant dans l'air comme de joyeux messages.
Des fougères géantes.
Un caméléon.
Une étonnante ketmie rose.
Un canal fourchu. Stagnant. Étouffé par les lentilles d'eau. Comme un serpent mort. Un tronc jeté en travers. Les policiers passent dessus à pas menus. Tout en faisant tournoyer leurs matraques en bambou luisant.
Fées poilues armées de baguettes qui distribuent la mort.
Puis le soleil se heurte aux troncs graciles des arbres inclinés qui brisent la lumière.
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