L'enfer c'est la haine, ce sont les gens qui vivent ensemble dans la haine perpétuelle.
Tels étaient mes souvenirs les plus lointains, embellis, certainement ,avec le temps. Après cette première nuit, je vécus entièrement sous leur aile... Ou en tout cas ,c'est ce que je pensais. Louis ,ce cher Louis, se tracassait pour moi telle une mère soucieuse, me serrant contre lui dans son cercueil dès le point du jour. C'est Lestat en revanche, qui m'enseigna ma véritable nature.
-Il est malade?
-Oui Claudia. Il était malade, et maintenant il est mort. ... Tu vois ,ils meurent quand on boit leur sang. ... Bon,Louis s'apprêtait à nous quitter. Il allait s'en aller ,mais plus maintenant. Car il veut rester pour s'occuper de toi et veiller à ton bonheur. ...Tu ne pars plus ,Louis, n'est-ce pas?
- C'est notre fille. ... Tu vas vire avec nous, maintenant. ...Voici Louis ... Et moi ,c'est Lestat . ...Ta maman t'a confiée à nous. Elle veut que tu sois heureuse. ... Et elle sait que nous pouvons te rendre heureuse.
-Claudia, écoute moi. ... Reprends-toi, Claudia. .... Tu es malade. Tu entends? ... Il faut que tu m'écoutes pour aller mieux. ... Tu dois boire.
Cette voix ... et la faim ... rien d'autre n'existait à cet instant.
Le diable était rentré à la maison.
Sur les pas du loup l'agneau ne marche pas.
"Lequel de vous deux a fait de moi ce que je suis devenue"?
Je n'éprouvai aucun plaisir, cette fois, à tuer de nouveau mon père... Ne restait que le spectacle cauchemardesque de ma maison d'enfance en flammes, de la Mort incroyablement relevée de ses cendres... et des bras de Louis autour de moi qui me serraient contre lui pour me protéger alors qu'il nous emportait à toutes jambes loin de là...
Ne m'en veux pas. Nous sommes quittes. Tu vois, ce qui est mort ce soir dans cette chambre n'est pas cette femme. Mais les vestiges de mon humanité.