Sozomène, historien chrétien du Ve siècle, était également originaire de Palestine. Il écrivit à Constantinople, vers 439-450, une Histoire de l’Église qu'il dédia à l'Empereur Théodose II ; elle couvre les événements des années 325 à 425 et donne certaines précisions sur le site d'Hermopolis où, nous dit-il, on peut voir un perséa qui s'était incliné devant la Sainte Famille et qui possède jusqu'à ce jour des vertus curatives.
« A Hermopolis, en Thébaïde, se trouve un arbre appelé perséa dont les branches, les feuilles, et même le plus petit morceau d'écorce ont, dit-on, le pouvoir de guérir les malades qui les touchent. Les Égyptiens racontent en effet que lorsque Joseph, avec le Christ et Marie, la Sainte Mère de Dieu, s'enfuirent devant la colère d'Hérode, ils se rendirent à Hermopolis. Lorsqu'ils passèrent la porte de la ville, ce très grand arbre, comme s'il ne pouvait supporter l'avènement du Christ, s'inclina jusqu'à terre pour l'adorer. Je répète avec précision ce que j'ai entendu de nombreuses sources au sujet de cet arbre. »
L'auteur ajoute à ce commentaire :
« Je pense que ce phénomène était un signe de la présence de Dieu dans cette ville. Ou peut-être, comme cela semble le plus probable, cet arbre, qui était adoré par les habitants selon la coutume païenne, fut secoué parce que le démon, objet de ce culte, sursauta en voyant le Christ... Il bougea de son propre gré car en présence du Christ les idoles tremblaient, comme l'avait prophétisé Isaïe. Lorsque le démon fut expulsé, l'arbre eut le privilège de rester comme témoin de ce qui s'était passé, et reçut le pouvoir de guérir ceux qui auraient la foi. Les habitants de l’Égypte […] témoignent de l'authenticité de ces événements qui se sont déroulés au milieu d'eux. »
Comme le fait remarquer avec pertinence Stephen Davies, Sozomène dans ce récit rend compte de traditions orales, qu'il a entendues de la bouche des Égyptiens, et donne sa propre interprétation au sujet du miracle de l'arbre. Ainsi,
« Au Ve siècle, les pèlerins se rendant à Hermopolis pouvaient voir, comme témoignage du passage de la Sainte Famille, non seulement les ruines de temples païens mais aussi un vieil arbre toujours incliné jusqu'au sol en l'honneur de leur [de la Sainte Famille] passage. »