Association Terroirs

1884
À Saint-Cyr-sur-Morin
Un « palais scolaire » pour les filles
Jusqu’alors, les filles n’ont pas accès à l’école communale et fréquentent (lorsque les parents
veulent bien les scolariser) l’école des Soeurs appartenant à l’ordre des Célestines de Provins, subventionnée depuis son ouverture en 1843 par M. de Baudicour et désormais
par la commune.
En 1882, un terrain communal contigu à l’école de garçons pressenti par le curé pour y faire construire un presbytère est proposé pour l’édification de l’école des filles.
Des instructions ministérielles récentes exigeant que les établissements primaires soient à plus de 100 mètres
des cimetières et ce terrain communal n’étant qu’à une quarantaine de mètres, la demande est refusée 2.
Les élus se mettent en quête d’un autre terrain qui est finalement trouvé. Le devis présenté par Jules Élie Marmottin
s’élève à 40 000 francs, mais « le Conseil municipal, considérant que la commune de Saint-Cyr n’a pas
de ressources, qu’une école de hameaux est aussi nécessaire, va encore accroître ses charges, s’impose,
pour la construction de l’école de filles, de la somme de 20 000 francs, dont il sollicite l’emprunt à la Caisse
des écoles. Il espère que l’administration supérieure, dans sa haute bienveillance, voudra bien accorder
à la commune de Saint-Cyr un secours suffisant pour couvrir l’autre moitié de la dépense. 3 »
Si les garçons restent à la mairie-école, la nouvelle école du bourg, conçue par Jules Élie Marmottin, ouvre ses portes en septembre 1884 pour accueillir les filles.
Outre deux classes confortables et bien éclairées, l’école comporte une cour spacieuse et un préau couvert
de 60 mètres carrés. Deux logements distincts sont prévus pour accueillir une institutrice et son adjointe.
Toutefois, l’institutrice nommée Félicie Leblanc y fait seule la première rentrée scolaire.

1886 (31/10/1886) • Loi Goblet, du nom
du ministre de l’Instruction publique, des
Beaux‑arts et des Cultes
René Goblet (1828-1905).
Elle impose la laïcité du personnel
enseignant dans les écoles publiques
et fixe le statut des instituteurs.
Toutefois, à Saint-Cyr-sur-Morin,
les parents préfèrent laisser leurs
filles à l’école des soeurs qui remplit
parfaitement sa mission. En 1886, le
maire audonien Léon Chazal écrit à
l’inspecteur : « Nous sommes en face d’une
école congréganiste dont les élèves sont chauffées à
blanc et viennent d’obtenir un véritable succès à
l’examen du Certificat d’études […] ».