Les gens parlaient pour ne rien dire, ou ils ne disaient rien du tout. Dans les deux cas, il n’y avait aucune communication. On blablatait de sujets complètement inutiles pour passer le temps, tels que la couleur du vernis à ongles, les meilleures méthodes pour enlever la gomme à mâcher accidentellement collée sur les vêtements, les examens que personne n’avait compris, ou on se lançait dans des questions philosophiques qui restaient toujours sans réponses.
Tout se déroulait si lentement, tout était si étrange… je ne savais pas quoi penser, quoi comprendre. C’était comme un rêve, tout était si flou. Et si bizarre. Je n’avais aucun contrôle sur ce qui se passait, sur les mots qui sortaient de ma bouche… J’étais dans un état végétatif. J’étais le témoin lointain d’un cauchemar dans lequel je ne pouvais rien faire.
Qu’importe ce qui arrive, cette correspondance idiote ne me suffit plus. Elle n’a jamais contribué à soulager mes maux, seulement à les empirer… je croyais aussi qu’avec un peu de marijuana et d’alcool, je pourrais embrouiller mon esprit assez pour ne plus ressentir mon deuil. Mais, en fin de compte, je me sens tout aussi merdique, sinon plus.
On essaie de s’accrocher aux choses les plus superficielles et routinières de la vie, mais ça ne marche jamais.
Je ne croyais pas au vaudou, à la clairvoyance, aux cartes de tarot… Mais peu importait. Cette femme semblait clairement avoir des aptitudes exceptionnelles… dans les sciences occultes ou dans la science d’acquérir des informations et de flouer les gens.
Il y a des choses, dans la vie, qu’on ne peut tout simplement pas contrôler. C’est ça, la vie. On se fait bousculer par les évènements, et il faut continuer à essayer de faire queue et tête de ce qui nous arrive, voilà !
Même un meilleur ami, ça ne peut pas consoler quand on a perdu l’amour de sa vie.
Il n’y a rien de tel pour retrouver ton énergie que de retomber en enfance.
Nous avons parlé de tout et de rien.