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3.98/5 (sur 11871 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Montpellier , le 16/04/1974
Biographie :

Mathias Malzieu est un chanteur, musicien et écrivain français.

Un temps tenté par la carrière de tennisman, une blessure le force à renoncer à son rêve. Pendant sa convalescence, il se met à écrire des chansons en jouant de sa guitare.
En 1993, il fonde avec ses amis de lycée Éric Serra-Tosio, Michaël Ponton et Guillaume Garidel (la chanteuse et violoniste Babet les rejoindra en 1997) le groupe Dionysos, qui devient l'un des groupes de rock les plus populaires de France avec les albums "Haiku" en 1999 et "Western sous la neige" en 2002, porté par la chanson "Song for Jedi", pour lequel le groupe récolte un disque d'or et une nomination aux Victoires de la musique.

En parallèle, Mathias Malzieu mène une carrière d'écrivain. Il écrit un recueil de nouvelles, "38 mini westerns avec des fantômes" (2003), et deux romans. "Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi" (2005) a été écrit après le décès de sa mère et en l'honneur de sa sœur Lisa, et a inspiré l'album "Monsters in Love". Il a été suivi en 2007 par "La Mécanique du cœur", dont on retrouve des éléments de l'histoire dans l'album musical du même nom.

Il a également écrit des textes pour d'autres interprètes, notamment Olivia Ruiz, qui a été sa compagne de 2005 à 2011. En 2010, il fait une apparition dans le film "Gainsbourg, vie héroïque" de Joann Sfar dans lequel il interprète un musicien de Serge Gainsbourg sur scène sur la chanson "Nazi Rock" avec ses compères de Dionysos.

En 2011 est publié son roman "Métamorphose en bord de ciel" qui va permettre d'inspirer quelques chansons de l'album "Bird 'n' Roll" de Dionysos sorti en 2012. Un nouveau roman, "Le plus petit baiser jamais recensé", est paru en 2013. En 2014, il adapte "La Mécanique du cœur" en film d'animation intitulé "Jack et la Mécanique du cœur", dont il est coréalisateur avec Stéphane Berla.

Mathias est atteint d'une aplasie médullaire et est contraint de subir une greffe de moelle osseuse en 2013. Lors de son hospitalisation, il rédige un journal intime intitulé "Journal d'un vampire en pyjama", qui est édité en 2016, ainsi qu'un nouvel album homonyme. Le livre obtient le Prix France Télévision - Essai 2016 et le Grand Prix des lectrices Elle - Documents 2017.

Son roman "Une sirène à Paris" (2019) obtient le Prix Babelio Imaginaire 2019.

"Le Guerrier de porcelaine" paraît en 2022 chez Albin Michel.

page Facebook : https://www.facebook.com/MathiasMalzieuDionysos/
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Entretien avec Mathias Malzieu, à propos de son roman Une Sirène à Paris


Une Sirène à Paris nous transporte dans un Paris où la Seine déborde de son lit et métamorphose la ville en un monde onirique, irréel, à la croisée des univers de Boris Vian et de Jean-Pierre Jeunet. Dans ce conte moderne, poétique et loufoque, vous transformez le réel et tout ce qu’on y croise : vous saupoudrez de magie le banal et le quotidien. Cette poésie du réel n’invite-t-elle pas le lecteur à cultiver son sens de l’émerveillement, même dans un monde brutal ? Quelles visions du monde souhaitez-vous transmettre au travers de vos personnages romanesques, sont-ils les symboles d’une cause à défendre ?

C’était exactement l’intention pour moi quand je l’écrivais. Une sorte de recours aux forêts. Une forêt de conte de fées où le champ des possibles s’agrandirait. La fonction narrative de la fuite joyeuse, de l’esquive. Nous traversons des temps troublés, sombres et agressifs. On se prend beaucoup au sérieux, j’ai ressenti le besoin d’une échappée, d’une aventure, j’avais envie de panache, de poésie et de toutes ces valeurs dites « inutiles » comme disait Charles Baudelaire en parlant de Poésie. Je ne voulais répondre qu’à une seule question, celle de la beauté du geste. C’est la vision du monde de Gaspard, le personnage principal. L’ultra-présent, la surprise, la vie comme une aventure. La grande cause qu’ils défendent, lui et ses surprisiers, est la capacité d`émerveillement, la curiosité, l’intensité gourmande et l’ultra-vie.



Qui est donc ce fameux Gaspard Snow, héros du roman Une Sirène à Paris, qui vous ressemble diablement ? Chanteur, musicien, un peu rêveur, un peu fantasque… il se promène avec son ukulélé, traverse Paris en rollers, s’encombre d’objets aussi étranges qu’insolites. Votre dernier roman est-il finalement une nouvelle autobiographie en filigrane, après Journal d`un vampire en pyjama, écrit sur une note plus légère où la joie de vivre et l’espoir inondent le récit ?

Gaspard est effectivement un alter ego, je ne sais pas faire autrement. Je me glisse et m’implique émotionnellement dans tous mes personnages. Je les joue, les interprète comme un musicien une partition en mouvement. Car tout change à mesure que je les écris, les idées, les sensations et le carambolage plus ou moins doux entre ce qui leur arrive et ce qui m’arrive de l’autre coté de la vie, quand je ne suis pas en train d’écrire. Oui, Une Sirène à Paris est une suite émotionnelle du Journal d’un vampire en pyjama. La mise en application de l’idée de résistance poétique qui est née pendant mon expérience de greffe de moelle osseuse il y quatre ans. Un devoir de mémoire, un tribute à la joie créative. A l’ensauvagement par le rire et la surprise.



Dans votre livre, Gaspard est un chanteur qui use de ses talents pour sauver la péniche de sa défunte grand-mère, au cœur de laquelle est caché un cabaret, qui durant la Seconde Guerre mondiale abritait des résistants « surprisiers ». Ces artisans du rêve ont comme mission d’enchanter et de divertir le monde : « Un art de vivre et de résister même en temps de guerre, surtout en temps de guerre. » Pensez-vous que la question de l’émerveillement soit d’actualité dans une époque troublée ? Est-ce que tout le monde peut être, à sa manière, un surprisier ?

Comme je vous l’ai dit précédemment oui, la question de la capacité d’émerveillement est au cœur de ce livre, et au-delà de ce livre, de l’époque. Je parlerais d’ « écologie émotionnelle ». Pour mieux protéger notre planète en danger, nous devons aussi nous rééduquer à la joie. A la célébration. Nous traversons tous des peines terribles, deuils, déceptions, échecs. Ce n’est pas un déni rêveur que je propose dans ce livre, mais plutôt un encouragement. S’encourager à se surprendre ! Arrêter le temps, au moins de temps en temps. Se donner les moyens d’être sidéré. Pouvoir dire « wow » et le ressentir, malgré les difficultés individuelles et collectives que traversent nos sociétés actuelles. Tout le monde peut le faire. Chaque enfant naît avec une capacité d’émerveillement, un goût de l’aventure et de la surprise. Sans pour autant « régresser », on doit pouvoir se souvenir de cette condition instinctive et spontanée. Abandonner les postures !



Tordre le cou du réel jusqu’à lui faire lâcher un peu de poésie de l’absurde, cela donne des trouvailles humoristiques comme la « pierrichardite » : mordu par Pierre Richard, le personnage principal du roman a contracté cette maladie rare. Parmi ce florilège de surprises littéraires, on retrouve également des inventions rocambolesques, comme le voice-O-graph (un fabuleux polaroid musical, qui enregistre des vinyls), le coquelicophone (une fleur métallique dont chaque pétale est un harmonica) ou encore le flowerburger (la péniche où on sert des burgers aux pétales de fleurs). D’où puisez-vous votre inspiration pour concevoir ces objets insolites ?

Le coquelicophone existe, c’est un harmonica multiple que ma sœur m’a offert, me savant friand de machines poétiques. Je l’ai appelé coquelicophone. Le voice-O-graph existe aussi, cette sorte de cabine photomaton musicale était utilisée dans les années 40. Pour enregistrer des messages, comme la préhistoire du télégramme puis du mail vocal. J’en ai juste détourné l’utilisation. Le flowerburger est un mélange entre les bars « speakeasy » secrets que j’ai découvert à Paris (Candelaria, Moon Shiner, Lavomatic, Red door) esprit prohibition et alcool de contrebande et la véritable épicerie que tenait mon arrière grand-mère à la frontière allemande ; elle y cachait des résistants. L’inspiration est toujours une petite cuisine que je fais bouillir dans la même marmite du réel et de l’imaginaire sans autre jugement que le goût que ça a, la sensation que ça me donne. C’est à l’aune du plaisir que j’ai de penser ces objets que je juge leur utilité à faire partie de l’histoire.



La péniche abrite le dernier des surprisiers, Gaspard, ultime représentant de ces rêveurs qui œuvrent à enchanter le quotidien. « Etre un rêveur de combat, vivre en accéléré » : on imagine habituellement le rêveur comme un contemplatif. Qu’est-ce qu’un rêveur de combat ? Cet équilibre entre le réel et le fantasmé n’est-il pas difficile à atteindre ?

Le rêveur de combat prend le parti de rêver en avançant. Il décloisonne le rêve et la réalité. Il ouvre les portes, les démonte s’il le faut. Se prend des murs parfois, mais recommence, continue à distordre la réalité pour se la rendre plus croustillante et goûtue. C’est un des apanages de l’écriture romanesque, transformer ! C’est un pouvoir magique que l’on peut utiliser tous les jours : l’imagination. Un billet d’entrée vers les profondeurs de son propre cœur, un voyage dans son propre cerveau. Je peux être rêveur contemplatif parfois aussi, mais j’ai besoin de participer à l’action. De risquer la prise de commande pour évoluer dans ces zones aussi amusantes qu’effrayantes où la frontière entre le rêve et la réalité se floutent, comme par exemple quand une vraie crue centennale menace d’engloutir Paris.



Musique, film et livre se répondent pour créer une immersion complète. En effet, vous avez écrit les chansons de Gaspard en même temps que le roman, scénarisé le film qui sortira prochainement dans les salles obscures et même écrit le livre des surprisiers qui permet d’en savoir davantage sur cette surprenante profession. Cette « Bible » des surprisiers prend la forme d’un pop-up richement illustré et permet d’aller plus loin. Puisez-vous votre inspiration dans différentes œuvres pour créer ce spectacle total ? Comment répartissez vous vos idées dans le roman, le film, le pop-up ?

Je prends tout à bras le cœur avec appétit et passion. A partir du moment où je suis tombé amoureux d’une idée, je suis comme le pêcheur qui ferre son poisson. En l’occurrence, c’est une sirène qui gigotait dans ma tête. Je n’ai pas lâché. J’ai vécu en immersion avec cette sirène 24h sur 24. J’ai écrit les chansons de Gaspard, j’ai écrit le livre et le script dans le même souffle. Un marathon créatif, une expérience artistique. La logistique m’a freiné parfois, car si dans ma tête c’était « la sirène », comme un projet global, en réalité, c’était bien trois projets, trois bateaux à piloter. Mais les accidents créatifs qu’on crée, ces connexions chanson-livre-film, je ne les regrette pas. C’est une véritable fabrique à étincelles que de se jeter à corps perdu dans une telle entreprise de concassage.



Peut-on attendre une suite au roman Une Sirène à Paris ?

Oui, je pense à une suite. J’ai des idées. Le jour où j’ai rendu mon manuscrit, je venais de passer une nuit blanche à me relire et effectuer les dernières corrections. Puis j’ai envoyé le mail et comme j’étais rempli d’adrénaline, je n’ai pas trouvé le sommeil. J’ai pris une douche pour m’apaiser mais j’ai eu des idées de suite… Je suis retourné sur mon ordinateur et j’ai ouvert un nouveau dossier « Le retour des sirènes », puis j’ai fini par tomber de fatigue. Maintenant, il faut que je digère tout ça, la sortie du livre, l’album, le film peut-être et voir quel sera mon prochain livre. Cette suite est une possibilité très excitante, mais j’ai d’autres livres et expériences qui poussent en moi. Je suis dans ce moment de jachère joyeuse où tout est encore possible.



Quelques questions à propos de vos lectures

Quel est le livre qui vous a donné envie d’écrire ?

Sur la route de Jack Kerouac, pour le souffle absolu.


Quel est le livre que vous auriez rêvé écrire ?

L`Ecume des jours de Boris Vian, peut-être le premier poème page turner de l’histoire de la littérature.


Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Voyage au centre de la Terre de Jules Verne, pour le goût de l’aventure et de la curiosité.


Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Quatrevingt-treize de Victor Hugo, alors que je l’avais au bac de français, mais que je relisais plusieurs fois Les Fleurs du mal de Baudelaire.


Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Mémoires sauvés du vent de Richard Brautigan. Pour la mélancolie joyeuse élevée au rang d’art de vivre.


Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Aucun (mais je ne les ai pas tous lus).


Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

« Je voyage pour vérifier mes rêves » de Gérard de Nerval.


Et en ce moment que lisez-vous ?

Les Ronces de Cécile Coulon. Je le relis, car je l’adore mais aussi Personne n’a peur des gens qui sourient de Véronique Ovaldé et son réalisme magique vraiment magique.



Découvrez Une Sirène à Paris de Mathias Malzieu aux éditions Albin Michel :




Entretien réalisé par Coline Meret-Corbu.






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Mathias Malzieu vous présente son ouvrage "L'extraordinarium" aux éditions le livre de poche. Entretien avec Sylvie Hazebroucq. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2965858/mathias-malzieu-l-extraordinarium Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
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Il doit rester quelques rêves d’enfant cachés sous mon oreiller, je tenterais de ne pas les écraser avec ma tête lourde de soucis d’adulte.
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Tout le plaisir et toute la joie que l'amour peut faire ressentir se paient un jour ou l'autre en souffrances. Et plus on aime fort, plus la douleur à venir sera décuplée. Tu connaîtras le manque, puis les affres de la jalousie, de l'incompréhension, la sensation de rejet et d'injustice.
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Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles.

Deuxièmement, maîtrise ta colère.

Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux.

Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton coeur sera brisée de nouveau."
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Je n'aurais jamais cru que ce soit si compliqué de garder à ses côtés la personne que l'on aime de toutes ses forces
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J'ai la gueule de bois amoureuse ; le réveil est violent.
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Le chagrin amoureux peut transformer les gens en monstres de tristesse."
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Je suis en danger de mort ? Peut-être, mais je suis en danger de vie si je ne la revois pas, et, à mon âge, je trouve ça encore plus grave.
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Son cou est saupoudré de grains de beauté minuscules, constellation descendant jusqu'à ses seins. Je deviens l'astronome de sa peau, fourre mon nez dans ses étoiles. Sa bouche entrouverte me fait loucher, j'ai des bulles dans le sang et des éclairs entre les cuisses. Je l'effleure de toutes mes forces, elle m'est fleur de toutes les siennes. De ses mains coule une douce électricité. Je m'approche encore.
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je t'aime de travers parce que je suis un détraqué du coeur de naissance. Les médecins m'ont formellement interdit de tomber amoureux, mon horloge coeur était trop fragile pour y résister. J'ai pourtant mis ma vie entre tes mains, parce que, au-delà du rêve, tu ma donné une dose d'amour tellement forte que je me suis senti capable de tout affronter pour toi
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Je tisse comme une araignée du ciel le fil qui relie les rêves et la réalité et dans ma toile j'embarque l'espoir absolu
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