Citations de Audrey Françaix (40)
C'est comme ça que devrait être la vie, pleine de soleil et de joie. Bien des drames contre lesquels nous sommes impuissants viennent nous la gâcher. Inutile de nous en créer d'autres. Le malheur entre sans frapper, mais le bonheur, lui, il faut l'inviter.
Selon ma grand-mère, les regrets sont des algues voraces qui nous retiennent au bord de la vie comme des barques échouées. Si on ne se lave pas de nos peines, elles nous scouvrent jusqu' à ne plus laisser la moindre lumière atteindre notre cœur.
En Bretonnes pure souche, nous savons toutes les trois que le ressassement des regrets est aussi dangereux que le ressac de l'océan. Certaines vagues peuvent tout emporter quand elles déferlent, y compris notre avenir.
Toutes les femmes qui ont enfanté possèdent un ou plusieus petits cœurs supplémentaires qui palpitent autour du leur. Et quand leur propre cœur est en dormance, c'est à ses satellites qu'il faut s'adresser pour le réveiller. Aucune maman ne reste de marbre à l'évocation de cet instant magique ou elle a donné la vie et senti contre sa joue le souffle chaud de ce bout d'elle fragile.
La démesure des dégâts causés par une simple discordance entre deux personnes est toujours surprenante. Un seul être vous tourmente, et toute la famille est dénigrée.
Suis tes envies, Clochette. Elles t'ont toujours menée vers la voie de la justice et de l'amour. Lorsque l'on est honnête avec soi-même, on ne trahit personne, crois-moi.
Le clan des Kermarrec est pareil à la mer: sa beauté nous éblouit, mais elle est en réalité profondément polluée.
Réfléchissez… Si vous tiriez accidentellement sur votre pire ennemi, essaieriez-vous de le secourir, au risque qu’il vous attaque en justice ? Pensez-y ! Qui n’a jamais eu envie de supprimer un être immonde ? Sans doute serions-nous tous des assassins, s’il n’y avait cette peur de l’emprisonnement. Cessons d’être hypocrites : c’est uniquement la crainte de la répression qui bloque nos pulsions meurtrières.
Je n'ai jamais aimé les salons de thé! s'exclame t-elle. On y infuse dans nos réflexions comme des feuilles sèches et fripées. Après ça, on en ressort humide et pleine d'amertume. La vraie vie est à l'extérieur. Intério riser, c'est mauvais pour la santé. C'est même pire que ça, ajoute-t-elle d'un air menaçant. Intérioriser, c'est mettre un pied dans la tombe. Fichons le camp d'ici!
Et en tendant l'oreille, on perçoit les notes émues de nos sentiments sur la portée fragile des liens qui nous unissent.
L’immensité de l’océan étant selon elle propice à l’envol de nos pensées les plus larges. Et le vent marin étant celui qui sait polir nos jugements les plus rugueux.
Rien qu’à la regarder, j’ai l’impression d’avoir vidé une bouteille d’absinthe !
Chaque pas leur arrache un scrouich ! d’agonie. Tandis que mon gosier fait gloups ! face au vertige et mon esprit woooah ! woooah quand je dérape. Mais mon cœur vaillant, zou ! me pousse vers ma femme désormais toute proche.
Aujourd’hui, l’Amour est dans le pré représenté notre unique divertissement érotique. C’est dire à quel point la définition du mot « érotisme » régresse au bout de seize ans de mariage !
Puis, le regard figé dans ses réflexions, elle en vient vite à réviser son jugement. Et pourquoi pas, après tout ? Certaines personnes choisissent le mutisme pour emprisonner leurs sentiments les plus profonds. Parce qu'elles en ont honte. Parce qu'elles regrettent. Ou parce qu'elles redoutent d'affronter la vérité à laquelle elles aspirent. Alors, telles des religieuses, elles s'astreignent au silence et se retranchent dans un monde où rien d'autre que leur propre sang ne pourra venir alimenter les battements de leur cœur. Ni joies ni peines.
Le malheur entre sans frapper, mais le bonheur, lui, il faut l'inviter.
Ma grand-mère paternelle disait toujours: un bon vieux dicton vaut mieux que dix explications bancales.
Ne jamais sous-estimer la perspicacité des femmes, disait mon père! Et s’ empresser de faire diversion quand elles flairent le pot aux roses.
La lassitude se transforme en désespoir, le désespoir en agacement, l’ agacement en rancune, et la rancune en haine. Une fois ce dernier stade atteint, c’ est fichu!
La routine finit toujours par détruire un couple.