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3/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lorient , le 12/09/1803
Mort(e) à : Montpellier , le 03/05/1858
Biographie :

Julien Pélage Auguste Brizeux est un poète romantique breton, surnommé « le prince des bardes bretons ».
Romantique du début du XIXème siècle à la suite de Chateaubriand, il n’oublie jamais ses racines bretonnes et retourne fréquemment en Bretagne pour se ressourcer. Il parle le breton cornouaillais mais emploie le breton normalisé dans ses poèmes.
Le poème Les Bretons, grâce à l’appui de Hugo, est couronné l'année suivante par l’Académie française.
L’Italie qu’il nomme «seconde patrie de son âme» est source d’inspiration; il publie une traduction de la Divine Comédie qui influence par ailleurs sa poésie.

Source : Wikipedia
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Les riches heures de la poésie française. Auguste Brizeux.


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Auguste Brizeux
Le lézard

Avec une jeune veuve,
          Tendre encor, j’en ai la preuve,
          Parlant breton et français :
          En causant de mille choses,
          Par la bruyère aux fleurs roses,
          Tout en causant je passais.
 
C’etait en juin, la chaleur était grande :
Sur le sentier qui partage la lande,
Au beau soleil se chauffait un lézard ;
Et dans ses tours, ses détours, le folâtre
Faisait briller son dos lisse et verdâtre
Et secouait la fourche de son dard.
 
          Mais hélas ! à notre approche,
          Le petit fou vers sa roche
          Fuit, et pour le rappeler,
          Pour rappeler ce farouche,
          Sur un air des bois ma bouche
          Longtemps s’épuise à siffler.
 
Ô mes amis, ne plaignez pas ma peine !
Car sur mon bras cette amoureuse Hélène
Tenait posé son bras flexible et rond ;
Et par instants une mèche égarée,
De ses cheveux une mèche cendrée
Avec douceur venait toucher mon front.
 
          Certe, à lézard et vipère
          Tout siffleur vendrait, j’espère,
          À ce prix-là ses chansons,
          Sans trouver l’heure trop lente,
          Ni la chaleur trop brûlante,
          Ni trop maigres les buissons.
 
Donc croyez-moi, dans cette heureuse pose,
Sous le soleil et jusqu’à la nuit close
J’aurais sifflé fort gaiement ; mais voilà,
Mes bons amis, voilà que le vicaire,
Vêtu de noir et disant son rosaire,
Pour mon malheur vient à passer par là :
 
          « Cœurs damnés ! musique infâme !
          « Holà ! holà ! jeune femme,
          « Si vous craignez par hasard
          « Le purgatoire où l’on grille,
          « Quittez ce siffleur de fille,
          « Ce beau siffleur de lézard ! »
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Auguste Brizeux
Ô maison du Moustoir ! combien de fois la nuit,
Ou quand j'erre le jour dans la foule et le bruit,
Tu m'apparais ! - Je vois les toits de ton village
Baignés à l'horizon dans des mers de feuillage,
Une grêle fumée au-dessus, dans un champ
Une femme de loin appelant son enfant,
Ou bien un jeune pâtre assis près de sa vache,
Qui, tandis qu'indolente elle paît à l'attache,
Entonne un air breton si plaintif et si doux
Qu'en le chantant ma voix vous ferait pleurer tous.
Oh ! les bruits, les odeurs, les murs gris des chaumières,
Le petit sentier blanc et bordé de bruyères,
Tout renaît comme au temps où, pieds nus, sur le soir,
J'escaladais la porte et courais au Moustoir ;
Et dans ces souvenirs où je me sens revivre,
Mon pauvre coeur troublé se délecte et s'enivre !
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L’art suprême du poète est de nous représenter ces scènes et ces figures belles de vie et de vérité, comme celles des moissonneurs et des pêcheurs de Théocrite, ou, ce que nos lecteurs comprendront mieux peut-être, belles de lumière et de force, comme celles des pêcheurs et des moissonneurs de Léopold Robert. Ç’a été là certainement l’idéal qu’il a eu le plus ordinairement devant sa palette. Voyez comme il décrit une des îles du Morbihan :

Une chaîne d’îlots ou de rochers à pic
De Saint-Malo s’étend jusqu’à l’île d’Hœdic,
Iles durant six mois s’enveloppant de brume,
De tourbillons de sable et de flocons d’écume.
Des chênes autrefois les couvrirent, dit-on ;
Chaque foyer n’a plus qu’un feu de goémon.
Parfois derrière un mur, où vivait un ermite,
Dont le vent a détruit la cellule bénite,
Derrière un mur, s’élève un figuier pâle et vieux,
Arbre cher aux enfans, seul plaisir de leurs yeux.
La tristesse est partout dans ces îles sauvages,
Mais la paix, la candeur, la foi des premiers âges
Les champs n’ont point de borne et les seuils point de clé ;
Les femmes d’un bras fort y récoltent le blé ;
De là sortent aussi sur les vaisseaux de guerre
Les marins de Bretagne, effroi de l’Angleterre.
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Des bords de la Durance aux fleuves des Germains,
O sage explorateur des grands courants humains!
Mort, je vous lègue, ami, le soin de ma mémoire.

Ah! mes vers, sur les flots, dans les bois recueillis,
Mes vers, mon seul trésor, ne seront point trahis !
Vous avez le respect de toute noble chose;
Entre vos nobles mains, ami, je les dépose.
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Dans ces nouvelles conditions faites à l'art, heureux donc le chantre de mon pays ! Ici, à vrai dire, point d'aventures étranges ni de passions outrées, mais toujours la naïveté et la profondeur du sentiment. Le roman n'est nulle part dans la vie simple et franche du Breton; mais la poésie, elle y est partout.
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Invocation
Il est au fond des bois, il 'est une peuplade
Où, loin de ce siècle malade,
Souvent je viens errer, moi, poète nomade.

Là tout m'attire et me sourit,
La sève de mon coeur s'épanche, et mon esprit
Comme un arbuste refleurit.

Sous ces bois primitifs que le vent seul ravage.
Je sens éclore, à chaque ombrage,
Un vers franc imprégné d'une senteur sauvage.

Devant mon regard enchanté,
Jeunes filles, enfants empourprés de santé,
Passent dans leur virginité.

J'aide dans les sillons le soc opiniâtre;
Pasteur, je chante avec le pâtre ;
La fileuse m'endort, le soir, au coin de l'âtre.

Puis, des l'aube, je vois les jeux
De l'oiseau qui sautille entre les pieds des boeufs.
Et près des sources pond ses oeufs.

O chère solitude! — Et pourtant, je le jure.
Arts élégants, bronze, peinture.
Je vous aime, rivaux de cette âpre nature !

Hélas ! me préservent les cieux
De vous nier jamais, symboles radieux.
Charmes de l'esprit et des yeux!

Et si, vivant d'oubli dans cette humble Cornouaille,
J'entends vos clameurs de bataille.
Héros et saints martyrs du monde, je tressaille !

Mais, ô calme riant des bois,
Revenez dans mon coeur, adoucissez ma vois,
Faites aimer ce que je vois.

C'est là de tous mes vers la pieuse demande :
Esprits des champs et de la lande,
Versez en moi la paix pour que je la répande!
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Tandis que les fuseaux tournent aux doigts des femmes,
Il est doux d'écouter, les deux mains sur les flammes ;
Des contes merveilleux de pays enchantés,
Et depuis des mille ans les vieux airs répétés,
Où revit la Bretagne avec toute sa gloire,
Et dont le noble peuple a gardé la mémoire.
Ainsi dans les manoirs, où chaque souterrain
A son dragon de feu, chaque préau son nain ;
Puis, après les géant les grandes passes d'armes,
Un simple chant d'amour qui fait venir les larmes.
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Les trois Voyages
Tour avoir rang parmi les Sages,
Tout homme, durant ses trois âges,
Doit faire ici-bas trois voyages.

Parcourir la terre et les mers,
S'imprégner des climats divers,
Sied aux jours florissants et verts.

Pour les jours virils, l'âme humaine
Ouvre son immense domaine
Où l'esprit entre et se promène.

Puis on va calme au dernier jour;
Mais, jeune ou vieux, le seul séjour,
C'est le royaume de l'Amour.
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Barbares chevelus, hideuses Valkyries,
Aux fureurs de la vague unissant leurs furies !
Plus les immenses voix de la mer grandissaient,
Plus montait leur prière effroyable ; ils disaient :
« Vous êtes, ô Beûzec, le patron de ces côtes ;
C'est vous qui, chaque hiver, nous envoyez des hôtes,
Et les larges vaisseaux ouverts sur ces brisants
A vos fils dévoués, bon saint, sont vos présents. [...]
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