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Citation de Musa_aka_Cthulie


ELISABETH (feuilletant les papiers d'un portefeuille) : Oh ! l'air que j'ai, moi, monsieur, ne signifie jamais rien. (Après un court silence et d'une voix brève ) Voici le compte exact de votre fortune, triplée, en effet, depuis quatre ans et demi... soit un million deux cent soixante-dix mille francs. J'ai gagné, personnellement, sur cette somme, cinquante mille deux cent quatre-vingts francs, représentant les commissions dont ci-joint les notes détaillées, non compris mes appointements, à dix heures de travail, chaque jour (le dimanche excepté), depuis quatre ans et sept jours, dont voici le compte - sans intérêts. La loi vous donne droit, à titre de chef de la communauté, aux deux tiers de ces bénéfices et rémunérations. Soustraction faite, il me reste trente-deux mille francs, moins seize francs trente centimes, que voici (elle pose quelque argent sur la table.) Ce porte-monnaie contient environ deux cents francs. Il me vient d'autrefois. C'est ma bourse de jeune fille. Elle est en dehors de ma dot : c'est un bien dont le Code civil m’octroie l'administration. Je puis donc vous paver avec ceci l'excédent des trente-deux mille francs... si vous voulez bien le permettre, monsieur.
FELIX : Que signifie ?... Perds-tu le sens commun ?...
ELISABETH (d'un ton coupant et bref) : Quant au prix de mes vêtements, en voici le détail, déduit et soldé depuis quatre ans et cinq mois : dix-huit cent dix-sept francs juste. Je vous ferai observer que la loi vous a obligé à m'abriter et me nourrir, depuis le jour où vous m'avez mis au doigt cet anneau. (Elle ôte son alliance et la pose sur la table sans affectation.) Les dentelles, les diamants de ma corbeille de noces et les autres bijoux sont en haut, dans mon secrétaire. En voici le relevé, lié à la clef de ma chambre. (Elle pose la clé sur la table.) Ma dot vous appartient de droit : n'en parlons plus. Ces deux cent mille francs serviront, je pense, à l'éducation et au mariage de votre fille, de l'enfant que je vous ai donnée, et que la loi. constamment prévoyante, ne me permet pas d'emporter avec moi. Gardez-la. Je l'ai embrassée ce soir, pour la dernière fois sans doute, en la couchant dans son berceau.

Scène I
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