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Citation de Yzou


[à propos de Wagner]
Nous sommes obligés de l'arracher du piano (quel piano! sourd, sonore, profond, ondoyant, magique, un gong de cristal, un orage, un tonnerre, et d'une douceur, un murmure divin quand il veut!) Nous sommes obligés de lui dire : assez! Et quand il chante, c'est fou, c'est à ne pas croire ! parce que, au bout de deux heures, nous sommes réellement malades. Ce n'est plus un piano ni une voix : c'est une vision : l'orchestre ne signifie rien avec lui. Il est impossible d'aller plus loin, et nous nous mettons tous à pleurer et à gambader dans la maison. Judith lui donne des coups et nous sautons sur lui. Madame de Bülow – il appelle madame de Bülow sa "grande amie" – dit qu'il n'est pas comme cela d'habitude avec personne, et qu'il ne joue que rarement. Il nous joue tout, tant que nous voulons. C'est parce qu'il sent bien que nous nous ferions tuer. Il nous traite d'enthousiastes, et tout le monde l'admire dans la ville comme le plus grand homme de l'Allemagne. Il ne reçoit personne, personne, jamais. C'est le grand Inspiré de la musique universelle du monde visible et invisible. Avec lui et sa poésie, on touche, comme il dit, à l'autre bord! Et il a été sublime quand il a dit ça.
[lettre de Villiers de l'Isle Adam à Jean Marras, Juillet 1869.]
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