dans une lettre à Gide : Les hommes riches ne vagabondent pas vraiment, car l'argent leur procure partout la fixation, le support, la racine. Ceux qui ont reçu une éducation manuelle, comme Gorki, sont fixés quelques jours dans un endroit. Moi qui voyage sans argent et ne sais rien faire de mes mains, je suis condamné au véritable vagabondage
Ce qui me manque le plus: ta voix. au téléphone, sur le répondeur: "C'est maman." Tout était dit, je te manquais, tu m'aimais, tu voulais de mes nouvelles. Entendre ta vie me rassurait.
Le stylo n'écrit pas assez vite. Je m'arrête pour ne penser qu' à toi. Comment t'évoquer avec des mots ? Ils ne semblent pas à la hauteur. (...)
Plus jamais toi et moi, nous deux ensemble. Vidée par ton absence. Illusoire, quand on veut parler de l'autre, on parle de soi. J'aimerais me biffer, te laisser la place, les paroles. Espoir désespéré de continuer à te faire vivre par l'écriture. (p.21)
son arrière petite-fille parlant à son aïeul ....Tu as l'idée d'un livre : Le Livre du pauvre, divisé en petits chapitres, pour pouvoir l'écrire n'importe où, sur le coin d'une table de café, dans une chambre d'hôtel, sur tes genoux. Des projets pour plusieurs vies: celui-là comme tant d'autres qui ne verra pas le jour.
Gide, qui te viendra souvent en aide financièrement, est particulièrement sensible à ce que tu écris sur lui " Il est le seul riche, dans la littérature française, pour qui cet autre versant du monde, la pauvreté, existe. ( p. 73)
Béatrice Szapiro : Me forger ma propre histoire...de cet arrière-grand père mort à trente-sept ans, jeune pour l'éternité, parcourant une partie de l'Europe à pied. Remonter le temps jusqu'à toi, jusqu'aux racines maternelles de cette famille qui a donné quatre générations d'écrivains. aller au-delà de la légende familale, découvrir l'homme: t'habiller de chair, de mots et d'émotions...rendre justice à l'écrivain méconnu et moqué.
On m'a dit: " Tu verras, il faut deux, trois ans." Que peut signifier se remettre d'un deuil ? Je vivrai avec toi toute ma vie, différemment. (p.65)
Béatrix a souligné l'absurdité de la formule "ont la douleur de faire part". Ils n'ont qu' à ne pas faire part. (p.17)