Nationalité : France
Biographie :
Après une carrière dans l'industrie du packaging, Béatrice de Lavalette quitte Paris pour ouvrir des chambres d'hôtes en Baie de somme et retrouver ainsi le temps de l'écriture.
La vie de Béatrice de Lavalette pourrait inspirer un roman. Née à Méneslies, partie en Algérie, une vie passée à Paris. Et le retour aux sources, il y a quelques années. Dans une maison isolée du monde, avec une vue à couper le souffle sur les marais, la plage, la mer et le ciel à Woignarue. Un lieu pour écrire : Rendez-vous manqué, son premier roman, qui vient d’être publié.
L’ancienne chef des ventes dans une entreprise de packaging est retombée amoureuse de la baie de Somme. Où elle a ouvert, avec son mari Pierre, des chambres d’hôtes. « J’ai envie de faire connaître cet endroit magique. Il me rappelle l’Algérie avec ses grands espaces et les roseaux dans les marais. La nature est rude, mais généreuse. » Son premier ouvrage, Camille ou le mur du silence, évoquait sa fille autiste. Surtout « le combat d’une mère et d’une femme ». Son second livre, même si c’est un roman, est tout aussi personnel.
+ Voir plusAprès une carrière dans l'industrie du packaging, Béatrice de Lavalette quitte Paris pour ouvrir des chambres d'hôtes en Baie de somme et retrouver ainsi le temps de l'écriture.
La vie de Béatrice de Lavalette pourrait inspirer un roman. Née à Méneslies, partie en Algérie, une vie passée à Paris. Et le retour aux sources, il y a quelques années. Dans une maison isolée du monde, avec une vue à couper le souffle sur les marais, la plage, la mer et le ciel à Woignarue. Un lieu pour écrire : Rendez-vous manqué, son premier roman, qui vient d’être publié.
L’ancienne chef des ventes dans une entreprise de packaging est retombée amoureuse de la baie de Somme. Où elle a ouvert, avec son mari Pierre, des chambres d’hôtes. « J’ai envie de faire connaître cet endroit magique. Il me rappelle l’Algérie avec ses grands espaces et les roseaux dans les marais. La nature est rude, mais généreuse. » Son premier ouvrage, Camille ou le mur du silence, évoquait sa fille autiste. Surtout « le combat d’une mère et d’une femme ». Son second livre, même si c’est un roman, est tout aussi personnel.
Source : L'Harmattan et Courrier picard
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Le baiser du soir de ma mère me faisait l'effet d'une porte qu'on vous claque violemment à la figure. Un baiser, ça a besoin de générosité comme la cuisine au beurre, et surtout ça ne trompe jamais. Quand on le reçoit, on sait très vite si on vous aime ou si on ne vous aime pas.
Assis derrière un chevalet, un homme aux cheveux grisonnants, les yeux enfoncés dans leur orbite, peint à l'aquarelle. La toile, intéressante de couleurs, de l'ocre jaune, terre de Sienne à la gamme des cadmiums, couleurs de base incomparables, n'est pas vraiment dessinée. Il lui manque une charge émotionnelle, une sensibilité picturale. Il n'est question que de se livrer. Les grands peintres ont su trouver le ton juste, l'égarement entre la poésie et la peinture.
Que se passe-t-il dans la tête d'un enfant quand tout ce à quoi il croit n'est que mensonge?
la petite fille aux pieds nus, les cheveux en bataille, à cheval sur un tronc d'arbre dans sa petite robe vichy.
Personne ne connaissait vraiment leur misère.Ils ne demandaient pas la lune, juste un morceau.
la petite fille aux pieds nus, les cheveux en bataille, à cheval sur un tronc d'arbre dans sa petite robe vichy.
Personne ne connaissait vraiment leur misère.Ils ne demandaient pas la lune, juste un morceau.
La douleur de vivre lui entre par les yeux et les oreilles. Jamais un tel silence ne s'est fait de cette façon autour d'elle. Les bruits familiers ont disparu. Saisie d'un sentiment d'échec et de culpabilité, une espèce de nostalgie la submerge.
Si Pauline en savait déjà beaucoup, elle voulait entendre la passion dans la voix du garçon, ses silences et l’air entre ses mots. Le plus souvent, accroupi à ses pieds, se balançant légèrement d’avant en arrière sans jamais perdre l’équilibre, Laurent la regardait de ses grands yeux bleus plissés par le soleil, laissant fuser les mots. C’était ses mots à lui, des petits mots, qu’elle traduisait à sa façon. A huit ans, j’en voulais déjà, lui avait-il confié un jour, la main généreusement ouverte vers le large. « Tout ça nous appartenait jusqu’au jour où… »
Je n'avais encore jamais vu un cadavre mais je ne suis pas prêt d'oublier le sien. Cet homme d'un mètre quatre-vingt-cinq avec un cou de taureau et des mains gigantesques était tout recroquevillé. Cela m'a tout de suite fait penser à une escalope de veau qui, après avoir été battue pour l'allonger, se ratatine quand on la met à frire dans la poêle.
C'est l'attente qui le ronge. Il parle, et elle l'entend au loin. Aspiré par un néant obscur, son esprit est ailleurs. Les mâchoires serrées, il détaille son visage, le portrait vivant de leur mère. C'est un moment troublant, sa gorge est murée, le langage impossible.
Comme chaque samedi, les clients s'attardent dans la librairie au décor de boiseries et savourent la douceur de discuter librement. Un dialogue entre le rétréci et le possible à naître. Un élan. Ces instants sont ceux qu'Eric a attendus toute la semaine, partageant avec les habitués l'odeur du papier, la caresse d'une couverture. L'atmosphère qu'il veut feutrée exige des bruits qu'ils restent discrets, étouffés par les mystères à découvrir dans chacun des livres rangés sur les étagères, un roman, un conte fantastique, un poème, une bd. Des mots et des soupirs.
A soixante-dix ans comme à douze ans, l’excitation était la même. Pauline le savait pour avoir passé des nuits entières à la hutte avec Jean, son grand-père. Après avoir tiré la lourde porte, une trappe à fleur de gazon qui ouvrait la hutte à l’odeur sauvagine et au parfum si particulier du cuivre des douilles, Jean qui était grand baissait la tête pour pouvoir entrer, pendant qu’avec une allumette qui lui léchait la peau et brûlait le bout des doigts, elle cherchait l’interrupteur.
Attendre l’imprévu comme on attend l’ami qui trouvera la porte entrouverte avant d’entrer. C’est avec cette même délicatesse que Pauline était à la recherche d’un détail qui viendrait embellir sa journée. Il lui en fallait peu pour la contenter : une lumière, une image gracieuse à travers l’objectif d’un appareil photographique, un bruit inattendu qui attiserait sa curiosité ou encore une odeur enivrante qui la ferait voyager.
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