Par l'entremise de ses films, de ses téléfilms (dans les années 1970 et 1980) et de ses documentaires (entre 1990 et 2018), la chaîne s'était déjà essayée, par le passé, à des approches à la fois plus crues et plus naturalistes du sexe. Mais qu'en est-il des séries originales qui ont tant contribué à son rayonnement national et international, à compter de l'incarcération de Tobias Beecher dans le quartier de haute sécurité d'Oz (1997-2003) ? Abordent-elles la nudité frontale avec un même souci d'ambivalence ? Le sexe explicite y rejoue-t-il opportunément les codes de la pornographie, ou s'efforce-t-il de s'en détacher ? À moins qu'il ne les mime pour mieux les critiquer ? (31)
[La pornographie] est inscrite en [Christopher, personnage d'Euphoria], lui dicte sa conduite, l'empêche de penser par lui-même. Elle formate son cerveau et y implante une autre version de lui-même, plus autoritaire, plus bestiale, plus possessive. L'homme devient machine à force de regarder des hommes se comporter comme des machines : l'argument, on le constate, dépasse de loin les déviances du comportement sexuel humain. (199)