AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.38/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Benjamin Deruelle est professeur d'histoire moderne à l'Université du Québec à Montréal et chercheur à l'Institut de recherches historiques du Septentrion.
Son travail se concentre sur l'histoire de l'État, de la guerre et des élites, ainsi que sur la culture et les pratiques guerrières au XVIe siècle, analysées comme autant d'expressions et de modalités de la régulation sociale. Il est entre autres l'auteur de "De papier, de fer et de sang: chevaliers et chevalerie à l'épreuve de la modernité", "L'énigme Bayard - Une figure européenne de l'humanisme guerrier", de chapitres sur la modernité ancienne dans "L'histoire militaire de la France"
Il a codirigé deux ouvrages collectifs : "La construction du militaire", et "Combattre à l'époque moderne".

Ajouter des informations
Bibliographie de Benjamin Deruelle   (6)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Table ronde, carte blanche aux Presses universitaires François-Rabelais Modération : Samuel LETURCQ, directeur des Presses universitaires François-Rabelais Avec Pascal BRIOIST, professeur à l'Université de Tours, Laurent VISSIÈRE, professeur à l'Université d'Angers Il y a vingt ans sortait au cinéma "Il mestiere delle armi" d'Ermanno Olmi. Les spectateurs y découvraient pour la première fois souvent, l'histoire peu connue en France du condottiere Giovanni de' Medici, double italien du chevalier Bayard. Tous deux étaient parvenus à se tailler une solide réputation à la faveur des guerres qui ravageaient la péninsule italienne depuis 1494. Tous deux y trouvèrent la mort à la fleur de l'âge, fauchés par un coup d'arquebuse. Ces armes démoniaques abolissaient toutes les formes de distinction traditionnelles fondées sur le statut social et la valeur martiale, et l'exercice de la guerre pouvait apparaître désormais comme un métier plutôt que comme une fonction sociale. Si l'expression de « métier des armes » est attestée dans les sources et si son existence a pu sembler évidente au réalisateur italien, elle est loin de l'être au tournant du Moyen Âge et de la Modernité. La pratique de la guerre peut-elle être considérée comme un métier ? Qui sont réellement ces hommes qui, pour avoir choisi la voie des armes, hantent les routes poussiéreuses de l'Italie ? Comment ont-ils fait ce choix de vie ? À quoi les engage-t-il ? Quelles contraintes leur impose ce choix et quels bénéfices en retirent-ils, au contraire ? Au-delà du plaisir et de la gloire, qu'espèrent-ils en fait de privilèges, de carrière, d'enrichissement ou d'élévation sociale ? À l'occasion de la sortie du livre L'énigme Bayard. Une figure européenne de l'humanisme guerrier, Pascal Brioist, Benjamin Deruelle et Laurent Vissière proposent de revenir sur tout le problème de la professionnalisation du métier des armes au crépuscule du Moyen Âge et à l'aube de l'époque moderne.

+ Lire la suite

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Sans peur et sans reproche, Bayard brille au firmament des héros de l'ancienne chevalerie. C'est vraiment là sa gloire, c'est là notre problème. Car Bayard demeure avant tout un héros littéraire, dont l'image fut construite par ses premiers biographes - Symphorien Champier, le Loyal Serviteur et Aymar du Rivail. C'est dans leur oeuvre que l'on découvre l'homme qui défend à lui seul un pont face à une armée, tel un Horatius Coclès ; l'homme qui adoube François 1er ; l'homme qui, à l'agonie, trouve encore la force d'exalter le service du roi tout en faisant honte au connétable de Bourbon...
Commenter  J’apprécie          120
En 1916, alors que s’affrontent dans une lutte quasi existentielle les nations européennes, alors qu’on glorifie les généraux et le sacrifice suprême des soldats, alors que le levier du patriotisme et de la haine de l’Autre est celui qui mobilise le plus les hommes au front et les femmes et enfants qui combattent à l’arrière, un auteur d’origine allemande résidant en Angleterre ose l’éloge de la collaboration et de l’interdépendance entre les peuples.
Commenter  J’apprécie          90
Bayard n'a jamais eu la stature d'un stratège comme Gaston de Foix, Louis de La Trémoille, le maréchal de La Palice ou même Louis d'Ars sous les ordres duquel il a longtemps servi. Or La Palice ne survit plus aujourd'hui que par une chanson qui le ridiculise, et Bourbon que dans son inconfortable posture de traître. Les autres ont sombré dans l'oubli. Mais Bayard demeure, il continue à séduire, et l'on peut s'en demander la raison.
Commenter  J’apprécie          70
Le Chevalier Bayard est de ces personnages mutiques du passé que l'on connaît par la voix des autres. Homme d'action mort au combat, Pierre de Terrail n'a pas eu le temps, ni probablement le désir, de rédiger ses mémoires, au contraire d'un Robert de la Marck, sieur de Florange, ou d'un Blaise de Monluc. Son souvenir s'est constitué et diffracté dans le travail de réécriture de sa vie par deux de ses proches : Symphorien Champier et Jacques de Mailles. "Preux chevalier" ou "bon chevalier sans peur et sans reproche", Bayard post mortem est devenu, selon Stéphane Gal, "l'étendard, sinon la conscience, d'une noblesse touchée juste dans son identité par les revers italiens". Cependant, Bayard ne se limite pas aux attentes qu'on a projeté sur lui. Par ses propres lettres, comme d'autres capitaines, il souhaitait renvoyer l'image du meilleur des serviteurs du roi. En tant que seigneur et capitaine, Pierre de Terrail était en effet en contact épistolaire régulier avec ses supérieurs directs et son souverain. Au sens propre, l'homme de guerre était aussi un homme de lettres. Hélas, pour l'historien, la conservation des lettres du capitaine est extrêmement lacunaire. Ne dépassant pas la vingtaine, dont la moitié se trouve dans le Fonds français de la Bibliothèque nationale de France, les missives de Bayard offrent quelques instantanés précieux d'une vie dédiée au service armé du roi. Si ce petit corpus a été balisé et édité à plusieurs reprises, notamment à la fin du XIXe siècle, il n'a jamais été étudié pour lui-même mais a constitué un simple appendice, notamment, de La très joyeuse plaisante et récréative histoire du gentil seigneur de Bayart.
Commenter  J’apprécie          50
Inaugurées par les biographies composées par Symphorien Champier et le Loyal Serviteur, les publications sur la vie de Bayard sont si nombreuses et si marquantes, qu'il semble difficile de considérer le parcours du "chavalier sans peur et sans reproche" indépendamment de ses représentations littéraires.
Commenter  J’apprécie          60
Pour en revenir à la guerre de Louis XII dans le Royaume de Naples, les prodiges de vaillance dont Bayard fit montre sur le pont de Garigliano, le 29 décembre 1503, quand il s'opposa tout seul à une foule d'ennemis, eurent une grande résonance. Bayard cherchait le danger en pratiquant la guerre comme un art formalisé : aucune trace de prudence en lui, et très peu de calcul politique. Cet ensemble de conduites l'éloigne assez de la construction culturelle connue sous le nom d'humanisme militaire, notamment sa version italienne élaborée par Roberto Valturio au milieu du XV ème siècle. Mais devant un personnage comme Bayard, il est indispensable de mesurer constamment l'écart entre l'image transmise par ses biographes et une réalité difficile à saisir.
Commenter  J’apprécie          50
L’Histoire a, de tout temps, servi à expliquer la guerre, à la justifier ou à lui donner un sens. Même si elles peuvent avoir un long passé commun, il est rare que deux communautés qui s’affrontent sur le champ de bataille partagent la même vision du passé. La guerre se caractérise, en effet, par son altérité catégorique, rejetant sur l’ennemi son déclenchement et les souffrances qu’elle provoque. Cela est particulièrement vrai depuis la fin du XIXe siècle, car la guerre d’agression devient de plus en plus illégitime aux yeux de l’opinion : pour la justifier et mobiliser leur population, les États excellent à se présenter comme victimes, et jamais comme agresseurs.
Commenter  J’apprécie          50
Dans l'état actuel de nos connaissances, il paraît donc difficile de trancher définitivement la question du caractère réel ou apocryphe de l'adoubement de François 1er par Bayard au soir de Marignan. Les arguments et les hypothèses développés pour l'attester ou pour le récuser présentent des faiblesses et ne suffisent pas à effacer le doute.
Commenter  J’apprécie          40
Ces chansons permettent de mieux comprendre comment les soldats se représentent la guerre, comment ils se représentent eux-mêmes et quels sentiments les animent. La dimension culturelle et pour ainsi dire anthropologique paraît tout à fait cruciale.

Que sait-on pour commencer de ces soldats chanteurs? Au Moyen Agen des chanteurs et des ménétriers accompagnaient les armées. Lors de la bataille d'Hastings, le jongleur Taillefer entonna la Chanson de Roland pour galvaniser les troupes de Guillaume le Conquérant, et l'on possède pour le XVe siècle, de nombreuses attestations de musiciens militaires, notamment ceux qu'entretenaient les ducs de Bourgogne. Mais les chansons d'aventuriers, telles qu'on les entend en 1521n appartiennent à un tout autre registre.
Commenter  J’apprécie          30
Bayard est un chevalier né dans les Alpes, probablement en son château de Pontcharra, entre Grenoble et Chambéry. Pour autant, le lien entre les montagnes et l'héroïsation du chevalier n'a jamais été clairement établi par les historiens. C'est d'autant plus étonnant que Symphorien Champier, premier biographe de Bayard, avait cherché d'emblée à mettre l'accent sur le territoire alpin de son héros : aux livres 1 et 5 des gestes ensemble la vie du Noble chevalier Bayard, paru à Lyon, en 1525. L'humaniste expliquait en effet le lien étroit qui existait, selon lui, entre son héros et la terre qui l'avait vu naître "entre deux merveilleuses montaignes".
Commenter  J’apprécie          30

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Benjamin Deruelle (40)Voir plus

Quiz Voir plus

Verres

Dans le conte de Charles Perrault, il est parfois écrit que Cendrillon porte une pantoufle de vair. Qu'est-ce que le vair?

Un synonyme de verre
De la fourrure

10 questions
27 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}