AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782869067776
388 pages
Rabelais (14/10/2021)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Sans peur et sans reproche, Bayard incarne à la perfection les derniers feux de la chevalerie. Il est l'homme qui défend, seul face à une armée entière, le pont du Garigliano ; celui qui adoube François Ier au soir de Marignan ; celui qui, blessé à mort, trouve encore la force de tancer le connétable de Bourbon. Vraies ou fausses, ces anecdotes, relayées par les panégyristes de Bayard, sont entrées dans la légende.
Depuis sa disparition et jusqu'à nos jours, ... >Voir plus
Que lire après L'énigme Bayard : Une figure européenne de l'humanisme guerrierVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je voudrais dans un premier temps remercier Babelio et Les Presses Universitaires François-Rabelais de Tours qui m'ont permis de découvrir cet ouvrage, reçu lors de la dernière opération masse critique "non fiction".
Le livre est vraiment splendide, l'édition d'une grande qualité. le format et la présentation en font un ouvrage élégant à mettre en bonne place dans une bibliothèque, parmi les "beaux livres"; il est aussi très bien illustré.
Les caractères d'imprimerie sont élégants et très lisible, le support papier est d'excellente facture.
Ce qui est particulier, c'est que cet ouvrage est une réalisation collective principalement d'universitaires de différents pays européens ou même d'Amérique du Nord (Montréal). Chaque contributeur à eux la charge de rédiger un chapitre.
En plus d'une préface (Ph. Contamine), d'une introduction (B. Deruelle & L. Vissière), d'une conclusion (H. Drevillon), le livre est divisé en quatre parties distinctes, comportant différents chapitres.

Partie I - L'homme d'armes et le chevalier
- Bayard et les compagnies d'ordonnance (A. Sablon du Corail)
- Bayard, l'Italie et la crise de 1512 (G. Ricci)
- L'adoubement de François 1er à Marignan (1515) (B. Deruelle)
- le chevalier et le pirate. Bayard au siège de Mézières (1521) (N. le Roux)
- Bayard en guerre d'après sa correspondance (1521 - 1522) (S. Duc)
- Bayard et l'arquebuse, l'ombre d'un doute (S. Leluc)

Partie II - Fama et Memoria Hominum Immortales
- La lente fabrique du portrait de Bayard (J. Barreto)
- Bayard en chansons (L. Vissière)
- Un Bayard italien? (F. Alazard)
- L'image de Bayard dans l'historiographie espagnole des XVIe et XVIIe siècles) ( E. de Mesa)
- Bayard, un héros des Alpes? (S. Gal)

Partie III - Si Bayard nous était conté
- A la recherche des armures de Bayard (O. Renaudeau)
- Les tapisseries de Bayard (J.-B. de Vaivre)
- Bayard et l'Angleterre (D. Potter)
- Un Bayard romantique? le Chevalier en Allemagne au XVIIIe siècle (M. Wrede)
- La décennie allemande du chevalier français (E. Kammerer)
- Sur les traces de Bayard à Mézières (E. Montat & D. Nicolas)
- Français sans peur, chrétien sans reproche (N. Lecervoisier)

Conclusion
D'un Bayard à l'autre... (H. Drévillon)

Partie IV
Edition de sources sur le siège de Mézières

A tout cela s'ajoute une liste impressionnante de notes et une belle bibliographie.

Tout au long de ma lecture, j'ai songé à Miguel de Cervantès et à son héros Don Quichotte, que le lecteur retrouvent dans la conclusion de l'ouvrage. Je ne sais si Cervantès, né une vingtaine d'années après la mort du chevalier Bayard, connaissait ses exploits, mais il avait été lui aussi militaire (blessé gravement à Lépante) et son héros Don Quichotte, s'abreuvait de lectures vantant les valeurs chevaleresques, sans compter que Bayard avait ferraillé contre les espagnols... le rapprochement intellectuel est donc possible ou probable... Bayard héros en chair et en os, Don Quichotte personnage de fiction passionné par les livres de chevalerie.
J'ai apprécié ce livre dans son ensemble, même si, étant un ouvrage de chercheurs certains passages sont assez techniques et ardus, mais il reste très instructif, levant le voile sur un personnage croisé il y a longtemps dans des leçons d'Histoire, apprenant beaucoup sur sa vie et découvrant le passé de la ville de Charleville-Mézières.
Très beau travail, tant pour l'édition que pour les recherches.

-
Commenter  J’apprécie          180
Livre reçu grâce à une masse critique de Babelio.
C'est un livre magnifique fait par les éditions des Presses universitaires Francois-Rabelais... il est superbement illustré et très complet. Il aborde tous les aspects de la figure chevaleresque et tous les aspects du Chevalier Bayard ; à travers des points de vues aussi multiples que différents. On passe à une approche résolument européenne du personnage et de la figure du guerrier humaniste.
Commenter  J’apprécie          00
Je remercie Babelio pour l'envoi de ce magnifique ouvrage dans le cadre de la dernière masse critique.
C'est un livre incroyablement fait. Par ses pages illustrées, ses récits contés et toute une richesse retrouvée dans ce merveilleux livre .
J'ai appris énormément sur le chevalier Bayard.
Un beau livre qui mérite sa place dans une bibliothèque.
Merci pour cette beauté.
C'est un véritable enrichissement culturel.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Le Chevalier Bayard est de ces personnages mutiques du passé que l'on connaît par la voix des autres. Homme d'action mort au combat, Pierre de Terrail n'a pas eu le temps, ni probablement le désir, de rédiger ses mémoires, au contraire d'un Robert de la Marck, sieur de Florange, ou d'un Blaise de Monluc. Son souvenir s'est constitué et diffracté dans le travail de réécriture de sa vie par deux de ses proches : Symphorien Champier et Jacques de Mailles. "Preux chevalier" ou "bon chevalier sans peur et sans reproche", Bayard post mortem est devenu, selon Stéphane Gal, "l'étendard, sinon la conscience, d'une noblesse touchée juste dans son identité par les revers italiens". Cependant, Bayard ne se limite pas aux attentes qu'on a projeté sur lui. Par ses propres lettres, comme d'autres capitaines, il souhaitait renvoyer l'image du meilleur des serviteurs du roi. En tant que seigneur et capitaine, Pierre de Terrail était en effet en contact épistolaire régulier avec ses supérieurs directs et son souverain. Au sens propre, l'homme de guerre était aussi un homme de lettres. Hélas, pour l'historien, la conservation des lettres du capitaine est extrêmement lacunaire. Ne dépassant pas la vingtaine, dont la moitié se trouve dans le Fonds français de la Bibliothèque nationale de France, les missives de Bayard offrent quelques instantanés précieux d'une vie dédiée au service armé du roi. Si ce petit corpus a été balisé et édité à plusieurs reprises, notamment à la fin du XIXe siècle, il n'a jamais été étudié pour lui-même mais a constitué un simple appendice, notamment, de La très joyeuse plaisante et récréative histoire du gentil seigneur de Bayart.
Commenter  J’apprécie          50
Sans peur et sans reproche, Bayard brille au firmament des héros de l'ancienne chevalerie. C'est vraiment là sa gloire, c'est là notre problème. Car Bayard demeure avant tout un héros littéraire, dont l'image fut construite par ses premiers biographes - Symphorien Champier, le Loyal Serviteur et Aymar du Rivail. C'est dans leur oeuvre que l'on découvre l'homme qui défend à lui seul un pont face à une armée, tel un Horatius Coclès ; l'homme qui adoube François 1er ; l'homme qui, à l'agonie, trouve encore la force d'exalter le service du roi tout en faisant honte au connétable de Bourbon...
Commenter  J’apprécie          120
Pour en revenir à la guerre de Louis XII dans le Royaume de Naples, les prodiges de vaillance dont Bayard fit montre sur le pont de Garigliano, le 29 décembre 1503, quand il s'opposa tout seul à une foule d'ennemis, eurent une grande résonance. Bayard cherchait le danger en pratiquant la guerre comme un art formalisé : aucune trace de prudence en lui, et très peu de calcul politique. Cet ensemble de conduites l'éloigne assez de la construction culturelle connue sous le nom d'humanisme militaire, notamment sa version italienne élaborée par Roberto Valturio au milieu du XV ème siècle. Mais devant un personnage comme Bayard, il est indispensable de mesurer constamment l'écart entre l'image transmise par ses biographes et une réalité difficile à saisir.
Commenter  J’apprécie          50
Bayard n'a jamais eu la stature d'un stratège comme Gaston de Foix, Louis de La Trémoille, le maréchal de La Palice ou même Louis d'Ars sous les ordres duquel il a longtemps servi. Or La Palice ne survit plus aujourd'hui que par une chanson qui le ridiculise, et Bourbon que dans son inconfortable posture de traître. Les autres ont sombré dans l'oubli. Mais Bayard demeure, il continue à séduire, et l'on peut s'en demander la raison.
Commenter  J’apprécie          70
Le Loyal Serviteur souligne le contraste entre le cas de Mouzon, où Montmort dut se rendre après seulement deux jours de siège, et celui de Mézières, où Bayard sut insuffler à ses hommes un esprit d'unité. D'Orval étant reparti à Reims, Bayard se retrouva en charge de Mézières, verrou de la route de Champagne. Le Loyal Serviteur insiste sur la présence à ses côtés de nombreux gentilshommes. En réalité, il s'agissait plutôt de jeunes gens qui accompagnaient Anne de Montmorency, que les sources désignent parfois comme le "capitaine Rochepot" parce qu'il portait alors le titre de seigneur de La Rochepot. Celui-ci était jeune (28 ans) et de grande naissance, contrairement à Bayard qui dépassait les 45 ans et n'était pas un seigneur de premier plan. Après avoir participé à la campagne de Marignan aux côtés de François 1er, Montmorency était devenu capitaine d'une compagnie d'ordonnance en 1516. C'était véritablement lui l'homme du roi à Mézières. Début juin, il avait effectué une première tournée d'inspection sur la frontière. Il s'était montré très favorable à l'idée de tenir Mézières et Mouzon, et il n'avait pas craint de faire savoir que "ceulx qui vouldroyent entreprandre de les assaillir y pourraient plus recevoir honte que acquérir honneur". Il s'agissait, pour ce jeune seigneur, qui ne tenait pas encore un rôle de premier plan, de réaliser des exploits belliqueux et de s'affirmer ainsi que les autres capitaines, souvent plus âgés que lui. Selon l'imaginaire chevaleresque, il s'agissait de saisir l'"occasion", c'est-à-dire le moment privilégié où la vertu se révélerait dans l'engagement ; comme dans un jeu, il fallait agir au moment propice.
Commenter  J’apprécie          10

Video de Benjamin Deruelle (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Benjamin Deruelle
Table ronde, carte blanche aux Presses universitaires François-Rabelais Modération : Samuel LETURCQ, directeur des Presses universitaires François-Rabelais Avec Pascal BRIOIST, professeur à l'Université de Tours, Laurent VISSIÈRE, professeur à l'Université d'Angers
Il y a vingt ans sortait au cinéma "Il mestiere delle armi" d'Ermanno Olmi. Les spectateurs y découvraient pour la première fois souvent, l'histoire peu connue en France du condottiere Giovanni de' Medici, double italien du chevalier Bayard. Tous deux étaient parvenus à se tailler une solide réputation à la faveur des guerres qui ravageaient la péninsule italienne depuis 1494. Tous deux y trouvèrent la mort à la fleur de l'âge, fauchés par un coup d'arquebuse. Ces armes démoniaques abolissaient toutes les formes de distinction traditionnelles fondées sur le statut social et la valeur martiale, et l'exercice de la guerre pouvait apparaître désormais comme un métier plutôt que comme une fonction sociale. Si l'expression de « métier des armes » est attestée dans les sources et si son existence a pu sembler évidente au réalisateur italien, elle est loin de l'être au tournant du Moyen Âge et de la Modernité. La pratique de la guerre peut-elle être considérée comme un métier ? Qui sont réellement ces hommes qui, pour avoir choisi la voie des armes, hantent les routes poussiéreuses de l'Italie ? Comment ont-ils fait ce choix de vie ? À quoi les engage-t-il ? Quelles contraintes leur impose ce choix et quels bénéfices en retirent-ils, au contraire ? Au-delà du plaisir et de la gloire, qu'espèrent-ils en fait de privilèges, de carrière, d'enrichissement ou d'élévation sociale ? À l'occasion de la sortie du livre L'énigme Bayard. Une figure européenne de l'humanisme guerrier, Pascal Brioist, Benjamin Deruelle et Laurent Vissière proposent de revenir sur tout le problème de la professionnalisation du métier des armes au crépuscule du Moyen Âge et à l'aube de l'époque moderne.
+ Lire la suite
autres livres classés : renaissanceVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Benjamin Deruelle (1) Voir plus

Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3202 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}