Le désir d’aimer constitue, sans aucun doute, l’aspiration essentielle de mon être, mais ce désir se trouve souvent paralysé par le sentiment de ne pas être aimé et par conséquent de ne pas être aimable, ou, pour le dire encore plus simplement, par l’absence de foi en soi. Ne croyant pas en ma propre amabilité, je suis un être toujours en train de négocier son existence, stipulant les conditions à remplir et les comparaisons à faire pour que je puisse croire dans l’appréciation des autres. Et pendant que je suis là à négocier mon existence, à m’efforcer de remplir les conditions posées, à chercher par ma performance à dépasser les autres, je me rends tout à fait incapable d’être touché par l’amour d’un autre. Je suis comme un individu qui a une adresse, mais ne se trouve jamais là. Si quelqu’un m’exprime de l’affection, je suis incapable d’y croire.