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4.23/5 (sur 33 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Avolsheim , 1972
Biographie :

Romancier.

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Booktrailer du roman Parmi les morts


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J'ai entendu un claquement. Davantage qu'un craquement. Quelque part dans la maison. Suivi d'un autre. Des pas. Différents de ceux qui avaient gâché mon sommeil. D'autres pas. Dans l'escalier. Qui montaient. Qui approchaient. Des pas. D'une seule personne. Qui martelaient les marches. Le bois, si noble, si impeccablement ciré, semblait ployer, couiner, crier sous leur assaut saccadé qui scandait les rimes assassines d'une menace explicite.
Des pas. Méthodiques. Déterminés. Implacables.
Je me suis cramponnée à ma couette. J'ai eu l'impression qu'on venait me chercher. C'était idiot. Mais c'est ainsi. Des pas. Qui sont parvenus jusqu'à mon palier. Je me suis recroquevillée. Si j'avais pu, j'aurais rejoint Mimine sous le lit. Des pas. Qui me glaçaient. J'ignorais pourquoi j'avais peur. Si peur. Rien ne justifiait mon effroi subit. Des pas au-dehors. La peut au-dedans. Inexplicable. Mais irréfutable. Des pas. Qui ont continué leur chemin. Qui ont continué en direction du quatrième étage. Des pas. Sur le palier au-dessus du mien. Et quatre coups, formidables, résolus, terrifiants.
Soudain, le silence.
Un silence insupportable. Pernicieux. J'aurais subitement voulu que les trottinements reprennent au-dessus de ma tête, mais il régnait désormais un calme assourdissant, interminable, m'abandonnant, seule, à ma peur, et ressuscitant accessoirement toutes les frayeurs accumulées depuis mon enfance, à commencer par celle que m'inspirait le couloir du premier étage, chez mes parents.
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Vanessa improvise tous ses textes. Il se dégage de sa voix détachée une troublante intensité. les rares fois où elle doute, elle cherche le regard de Luc. D'un imperceptible mouvement de tête, il la rassure, la conforte ou l'encourage. Vanessa ne serait rien sans Luc. Luc est le meilleur collègue qui soit, il est l'écho parfait de ses passions musicales, il est de ces gens qui vous comprennent sans même avoir besoin de vous entendre.
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Il a fallu que deux corneilles ruinent ma quête de sérénité.
Noires, luisantes, vivaces. Arrogantes et insidieuses. Elles se sont posées sur le rebord du garde-corps. À quelques mètres de moi. J'ai horreur des oiseaux. Ils m'inspirent une horreur infinie. J'ai toujours eu peur d'eux. D'aussi loin que je me souvienne. J'abhorre leur petit bec cruel, leurs pattes griffues, leur plumage impie. Ils me terrifient. Fendant le ciel ou accrochés à une branche, silencieux dans la cacophonie des villes ou piaillant dans la quiétude des campagnes, et même morts à mes pieds, ils m'inspirent une abondance se sensations désagréables. Je vois en eux des messagers des pires nouvelles, des porteurs de maladies létales et des agresseurs en puissance qui dissimulaient derrière les billes insondables qui leur servent d'yeux les noirs desseins qu'ils nourrissent à l'encontre de l'espèce humaine.
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Je suis entrée, portant précautionneusement Mimine, qui ne m'aurait pardonné aucun cahot intempestif. J'ai été avalée par les trois marches du vestibule, happée par la pléthore de couleurs diffuses et variées qui imprégnaient l'endroit, comme si je les remarquais pour la première fois. Et j'ai senti le froid. Un froid indicible, soudain, incompréhensible. Une invisible chape de glace qui s'est abattue sur moi, alors qu'aucun courant d'air ne l'expliquait.
J'ai frissonné.
La caisse, au bout de mon bras, a vibré de spasmes soudains. Je l'ai levée à hauteur de mon regard. Le dos de Mimine semblait s'être brisé en deux, jusqu'à former, tel l'accent circonflexe qui pourvoit la grêle de ses flèches destructrices, une crête poilue de minou furibard, suivie d'une queue dressée dont les poils avaient doublé, sinon triplé de volume.
Je n'ai pas compris.
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Il y a deux jours, donc, j'emménageais, débordant de courage et d'espérances, au troisième étage de la maison Stassen.
Comme tous les passants, promeneurs, parents, enfants, vieillards, amants, ouvriers, employés, célèbres ou anonymes, amoureux de l'art en général ou de la ville en particulier, qui, depuis plus d'un siècle, en allant à l'école ou en rentrant du travail, sous le soleil de midi ou à la faveur d'une lune pleine à craquer, sont un jour passés, sur un trottoir ou l'autre du boulevard, en marchant vers l'est ou vers l'ouest, devant l'inexorable maison Stassen, j'ignorais évidemment qu'elle était hantée.
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Les rais d'une lueur inhabituelle percent en rang serré depuis les vitres sales qui nous surplombent. Je ne suis pas dupe, je n'irais pas jusqu'à parler de lumière. Il ne s'agit que de traits qui surlignent la détresse de mes conscrits, un artifice cruel qui nous renvoie les uns les autres au spectacle de notre implacable déréliction. Tempus fugit. Mais c'est lorsqu'il cesse de fuir que l'angoisse cède le pas à la plus horrible des désespérances, dont je suis, en ce moment cauchemardesque, le témoin involontaire.
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Il serait naïf, voire stupide, de croire que la source de nos peurs se cache de nuit, dans le noir, ou sous les lits. Le moment de détresse et de solitude dont j'avais été victime quelques heures plus tôt en était le parfait contre-exemple. Pourtant, je ne me suis pas méfiée, en rentrant. Il n'était que dix-huit heures, passées de quelques minutes, et je m'accrochais à l'illusion de la légitimité : après tout, j'avais le droit de me sentir chez moi, quand je franchissais le seuil de la maison Stassen.
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Hagarde et atterrée, je suis parcourue par une obsession dont le masochisme intrinsèque parviendrait presque à me surprendre. Je dois retourner à la Maison. Quoi qu'il m'en coûte.
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La pièce baigne sous la sépulcrale clarté de la lune. Une lumière de circonstance. C'est l'heure des promesses et des menaces, et, dans le cas de cette femme, d'un aller sans retour. Autour de moi, pas une pendule ne frémit, pas un chat ne ronronne, pas une boiserie ne craque. Je poursuis mon examen dans un silence absolu. Elle est allongée sur un tapis dont les longs poils gris forment le linceul monochrome dans lequel son cadavre sera bientôt emporté.
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D’abord naît une rumeur. Lointaine. Discrète. Insidieuse.
Ensuite émerge une plainte. Plus qu’un râle, une agonie. Qui n’a d’humain que l’apparence.
Enfin vient une rythmique. LA rythmique. Croissante. Subtile. Implacable.
Puis, soudain…
Une mélodie sépulcrale. Un déluge synthétique. Un cri d’amour à la cause électronique.
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