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Critiques de Bernadette Tüscher (4)
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De l'une à l'autre

Si Babelio ne m'avait envoyé ce recueil, je ne l'aurais sans doute pas remarqué sur les étals de mon libraire. J'aime cette idée de découvrir, de me laisser toute liberté de parcourir de nouveaux espaces d'écritures que le hasard a bien voulu me permettre d'explorer. J'avais malgré tout des attentes : réunir dans un même ouvrage quatre auteures suppose qu'entre elles se tissent des liens, des similitudes. J'ai donc lu avec cette attente… Au terme de ma lecture, j'ai décidé d'envoyer cette question à l'éditrice : quel était le fil directeur de ce recueil? Pas de réponse à ce jour et j'en suis un peu déçue, car son éclairage m'aurait sans doute invitée à relire les textes, à les aborder avec un nouvel indice de compréhension.

J'avoue que les poèmes et proses de Cathy Lamoulière, inspirée semble-t-il par les indiens du Lakota et les chamans, m'ont laissée de marbre. Dans son "à propos", elle parle des influences multiples qu'ont été les symbolistes, l'alchimie ou encore Jung… influences bien compliquées à mon goût qui cherchent à justifier une forme de message symbolique destiné aux initiés… Avouez que tout cela peut éloigner le lecteur. Je n'y ai personnellement pas trouvé l'émotion que je recherche dans mes lectures, pourtant assez nombreuses et diversifiées, de poésie.

J'ai trouvé chez la seconde, Florence Olivreau, une transmission plus immédiate et sensible des émotions, la volonté de s'inventer un langage qui lui est propre, bref, j'ai davantage apprécié son écriture.

Ce que j'ai apprécié chez les deux dernières auteures, c'est un style plus resserré souvent, avec des textes courts, à l'image de ces "soupirs" épars de Luce Van Torre, qui se respirent, évacuent un sens à la fois immédiat et réfléchi, un peu à la manière de haïkus.

Des écritures en somme très divergentes de femmes nourries d'une même volonté de poétiser leur vision du monde… L'ouvrage a cet avantage de nous faire découvrir quatre styles bien différents, qui nous incitent à préférer l'une ou l'autre selon nos goûts personnels. Les amoureux de poésie y puiseront sans nul doute une belle source de plaisir! Même si elle n'a pas répondu à ma question, merci à l'éditrice qui œuvre pour que la poésie reste vivante!
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Bergère

Acheté cet hiver en pleine polémique autour du loup. Envie de connaître une opinion nuancée et réaliste puisqu'au contact des brebis et du prédateur.

Lu en deux nuits pdt la canicule de juillet 2015. J'espère pour les bergers et les bergères qu'au moins, en montagne, il fait plus frais.

Bernadette Tuscher nous livre en cinq chapitres ses considérations philosophiques (simples toutefois), son quotidien de bergère et son goût pour la nature, la solitude et la sérénité. Elle nous explique ses choix, nous livre quelques morceaux épars et importants de sa vie ainsi que les considérations largement répandues dans le monde pastoral, les bonnes comme les mauvaises.

L'écriture est fluide et sans lourdeur. J'y ai retrouvé le langage des gens de la montagne, des expressions mêlées d'occitan et de "français" des Alpes. Facile à lire et intéressant. J'y cherchais une opinion nuancée sur le retour du loup. Évidemment, difficile d'être objectif quand on est confronté à la douleur des brebis (douleur physique et mentale), à la détresse des éleveurs et, surtout, quand, on a peur de retrouver son troupeau éparpillé et blessé au petit matin. Cependant, Madame Tuscher y réussit un peu. Elle parvient à admirer le loup, lorsqu'il passe à distance, le trouvant presque beau. Je n'ai pas décelé chez elle de haine pure envers l'animal, (chose que je reproche en général dans ce débat), mais plutôt un constat amer sur l'impossibilité de continuer à cohabiter avec lui sur l'alpage. Et encore, je ne suis pas sûre qu'elle parle d'impossibilité, elle dit simplement que c'est dur et que, c'est une réalité, le loup mangera toujours les moutons. Il ne peut pas le faire "proprement", mais elle avoue que nous ne sommes pas très différents de lui. Et ça aussi c'est une réalité !

Joli texte.

Je n'ai pas changé d'avis sur la question, mais je suis de tout cœur avec les bergers qui lui ressemblent.
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De l'une à l'autre

Merci à Babelio et aux éditions Les Autanes pour cette lecture découverte dans le cadre de la Masse Critique.



Dans De l'une à l'autre, les quatre éléments (eau, air, terre et feu) reviennent régulièrement au fil des pages et l'on dirait que ces femmes cherchent leur place parmi eux. Pour donner du sens à la Vie, au quotidien ? Pour accepter une (la) mort ? Textes qui font naître bien des questions : à qui s'adresse -t-elle ? Qui est cette deuxième personne ?

C'est en cela que j'ai trouvé une résonance entre ces quatre auteures même si je considère chaque écriture très différente.



L'écriture de Cathy Lamoulière m'a le plus déstabilisée et pourtant c'est celle que je préfère s'il fallait choisir. Cela ressemble plus à de la prose poétique par la forme cependant ses textes sont très rythmés, ponctués, parfois comme dans un souffle, parfois comme « haletés », et ils m'ont procuré de grandes émotions. On pourrait qualifier cette écriture de névrosée, torturée, tellement elle exprime doutes, incertitudes et douleurs. Des mots ressortent comme « échange, rencontre, partage, silence »… Elle semble chercher l'espoir dans la nature, la vie autour d'elle (avec les champs lexicaux « feuilles, tapis, automne, graines ») et des couleurs de luxe (« or, corail,... »).

Des textes pleins d'émotions mêlées qui s'enchaînent ou s'entrechoquent, s'opposent ou se complètent, coupés de quelque élan mystique. Le début est sombre, tourmenté et la fin devient plus positive et optimiste. On va de l'automne au printemps, en traversant bien des tourments, des questionnements.

Textes judicieusement illustrés par des photos de Street Art. Je regrette juste que les photos soient si petites et du coup fort sombres. J'avais imaginé un papier glacé et de grandes photos côtoyant les textes.



Florence Olivreau semble avoir tous les sens en éveil: « je deviens photographe et prends quelques instantanés […] quelques « photos-mots » » p.63

La forme de l'écriture est bien en vers toutefois beaucoup de répétitions, moins de création langagière et un vocabulaire plus banal font que je trouve les phrases moins poétiques, moins rythmées aussi. L'écrit était positif et enthousiaste au départ et se termine de façon plutôt noire avec « l'homme chien » qui tombe dans l'oubli.



Bernadette Tüscher (ainsi que la quatrième auteure du reste) illustre ses textes par des dessins graphiques que j'aime bien. Elle aime la Vie, apprécie les instants de vie. On retrouve la montagne si présente chez chacune, en résonance. J'aime les images évoquées mais une certaine platitude dans le style fait qu'il me manque la poésie du langage pour que tout cela me parle véritablement.

Certains textes sont inspirés de sculptures de Bernard Celce; il est dommage que les photos des sculptures ne soient pas associées.



Luce Van Torre ponctue ses choix de textes par d'autres textes appelés « soupirs » : ce sont ceux que je préfère. Je les ressens comme un résumé, un condensé du reste.

On retrouve la nature, la montagne. L'écriture au début se fait sous forme d'une longue liste, une énumération avec de nombreux éclats, des brisures qui semblent toutefois donner de la force, de la beauté. Nombreux arbres aussi, très présents. Pourquoi ? Pour le symbole de vie ? Puis le thème du rêve revient souvent, entre passé et présent avant le ton plus tragique évoquant l'absence et le deuil. Le seul lien restant seraient les mots (p. 203) pour en parler encore, faire être ce qui manque ?



« Entendre le regard » pour la première, « nommer l'Indicible » pour la quatrième.

Pour sûr, ces textes ne laissent pas indifférents.
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De l'une à l'autre

Tout d'abord je tiens à remercier la masse critique de Babelio pour cet envoi et cette découverte.



Ce recueil a été imaginé, composé et publié grâce à quatre auteures. Elles sont toutes les quatre très différente à tous les niveaux : écriture, imagination, représentation, inspiration. C'est ici quatre vie qui sont liées par la vie, les sentiments, le vécu de chacune.



J'ai été surprise à l'arrivée de cet ouvrage de la forme qu'il avait. N'ayant pas vraiment d'indice sur celui ci au départ je m'étais imaginé quelque chose comme le recueil de Paul Eluard et Man Ray dans les Mains libres que j'ai eu l'occasion d'étudier au lycée pour le bac.



Ce fut un plaisir de découvrir chacune des plumes de ces femmes. J'avoue ne pas avoir tout compris, ne pas avoir tout lu dans la profondeur des textes car comme vous l'imaginez bien, la poésie, d'après moi, ne peut être apprécier quand prenant le temps un jour ici et là d'être lu. Je n'arrive pas à lire tout d'une traite. Comment comprendre chaque pensée, chaque message ? Il n'est pas obligé qu'il y ai un message non plus mais mon imagination à besoin de temps pour apprécier les détails des mots.



Comme je le disais, je n'ai pas apprécié tous les textes, pas tous compris non plus. J'ai eu quelques coups de coeur sur certains textes, poèmes. J'ai su retrouver de mon vécu dans leurs écrits, dans leur descriptions comme un déjà vu.



L'idée de retrouver une partie du concept de Paul Eluard et Man Ray n'a quand même pas échappé et j'en suis ravie. On retrouve surtout ce concept avec la partie consacré à Luce Van Torre Rodriguez. J'ai adoré ce lien beaucoup plus présent pour moi avec cette auteure que dans les autres parties.



Ce recueil est réellement un plaisir à découvrir. Il est vrai que dans la vie de tous les jours je n'aurai peut être pas acheté ce roman mais il est certain que grâce à Babelio cette découverte de plus me pousse à la poésie.
Lien : http://illbooks.blogspot.fr
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