« Il est entre les mains des Allemands qui doivent le séquestrer quelque part dans le désert… Ou je me trompe, ou j’ai raison » philosopha benoîtement Romain qui n’était sûr de rien moins que de lui-même.
(Folio junior, p.55)
La réverbération était telle que même les indigènes cherchaient les rares places à l'ombre, sur les galeries du vapeur brinquebalant.
Entendre la confession d’un des plus grands truands de la planète vaut tous les romans policiers que l’on puisse lire. Ce Mancuso, pardon, cet Arbakos est une manière de chef-d’œuvre d’intelligence et de malignité, comme notre époque en produit peu.
L’Égypte éternelle achevait de se décomposer dans la misère, dans l’orgueil et dans la paresse et l’indifférence du reste du monde, venu reluquer de façon éhontée l’agonie d’une civilisation plus de sept fois millénaire.
Il est plus périlleux de s’attaquer à quelqu’un du pays qu’à un étranger. Je suis trop connu dans la vallée, ils n’oseront rien contre moi… Tandis que vous, vous n’existez pour ainsi dire pas. Vous disparaîtrez et on ne vous retrouvera jamais. Votre ambassade ordonnera une enquête qui traînera des années durant et s’enlisera lamentablement dans les sables du désert…
Quand j'étais môme, la mort c'était comme un refuge peinard auquel je pensais très fort dans mes moments de gros chagrins. Ca me semblait une chose toute simple, toute bête, pfuit !... un geste , tu y étais au chaud pour l'éternité, pas plus compliqué que ça... Ma mort, je la voyais très chouette, avec des murs blancs et des photos de Marilyn épinglées dessus, les murs de ma mort avec le beau sourire de Marilyn, jusqu'à la fin des temps... Y avait un grand lit, des tonnes de bouquins, des disques de musique un peu triste... Extra. Rêve de gosse ! Je trouve à présent que la mort a mauvaise mine. Alors, quand t'as plus la mort pour t'aider à vivre !...
Ils ne sont que les hommes de main d’une bande puissante et bien organisée. Pour eux, la vie humaine est sans valeur. Vous êtes le grain de sable qui risque de faire s’enrayer leur machine. Ils n’auront pas de pitié… Ce sont des tueurs !
Umberto finit d'un trait son verre de bière et bondit hors de la pièce, en courant.
Le silence bourdonnait aux oreilles. Plus que la mort, l’endroit évoquait une sorte de no man’s land initiatique entre vie et trépas, le passage intemporel de monde des vivants au royaume d’éternité.
(Folio junior, p.91)
Lundi, 28 novembre
Ce tissu de liens, plus ou moins relâchés, où s'entremêlent la famille, les copains et les amourettes, peut-il habiller ma vie convenablement ?... Je trouve que le vêtement est trop disparate et colle mal à ma peau. Je me disperse à la recherche de mille moi ; et je n'ai pas trouvé de liant pour faire prendre ma petite sauce existentielle. C'est peut-être ça, avoir dix-huit ans : un vieil enfant qui s'est déguisé en jeune adulte. Et, bien sûr, l'apparence est grotesque, même si le fond est pitoyable.