Toujours la forêt leur faisait cortège ; elle escaladait les collines comme une armée, elle les dégringolait comme une cascade. A l'approche du train, les arbres s'entrouvraient, et il voyait sous leur voûte le seul espace qui lui soit devenu familier au fil de ses errances : un monde vert, transpercé d'une lumière surnaturelle et de cris d'oiseaux étranges, étouffés par un silence lui assurant une intimité si parfait qu'il n'avait plus honte de ses pensées les plus secrètes, et que le pouls turbulent de ses ambitions s'apaisait.