Offensive turque en Syrie : quelles réactions ? Quelles sanctions ?
incipit :
A la fin du XIIème siècle, une famille de militaires kurdes, issus de l'oligarchie militaire de l'Etat zankide, accède au leadership du monde musulman : les Ayyoubides. La campagne que Shîrkuh, le frère d'Ayyûb, l'éponyme de la dynastie, mène en Egypte et son accession au vizirat fatimide permet à ses parents, et surtout à son neveu Saladin, d'ancquérir l'indépendance suffisante vis-à-vis du souverain zankide Nûr al-dîn pour foder la dynastie des Ayyoubides.
Depuis la création du Parlement régional du Kurdistan, les principales forces politiques kurdes tiennent un discours de tolérance et de respect de la diversité ethnique et religieuse. Sur le plan politique, la minorité chrétienne a vu comment sa présence au Parlement était assurée. Chaque parti a son journal, sa radio, voire sa télévision locale. Sur le plan éducatif et culturel, les minorités assyro-chaldéenne, turcomane et arabe disposent d'écoles publiques enseignant dans leurs langues respectives. Des Yézidis aux Turcomans et aux Assyro-Chaldéens, chaque minorité possède des revues, des associations et des centres culturels, ainsi que des émissions à la radio et à la télévision. Les différentes dénominations chrétiennes ont pu ériger leurs lieux de culte dans les principales villes du Kurdistan.
[Qui a vendu les armes chimiques à Saddam Hussein ?]
La France, qui a vendu des bombardiers Mirage et des hélicoptères à l'Irak, lui prête même des avions Super-Étendards. L'Allemagne, quant à elle, aurait livré à Bagdad une grande partie de la technologie des armes chimiques. [...] Depuis, des procédures ont été lancées en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse et en Espagne. Au total, près de 55 tonnes de produits destinés à la fabrication d'armes chimiques auraient été vendues à l'Irak entre 1981 et 1991 par des entreprises étrangères, dont certaines seraient françaises.
En Irak la Grande-Bretagne vise à contrôler le Golfe persique et la route des Indes, puis, après leur découverte, les gisements pétroliers. Toutefois, les formes anciennes de colonialisme ne sont plus légitimes auprès de l'opinion publique dans l'entre-deux-guerres. Ainsi, les Britanniques doivent justifier leur présence au Moyen-Orient en avançant de nouveaux arguments. La protection des "minorités" offre en ce sens un atout pour se placer du côté de la "civilisation" et du "droit international".
Au Kurdistan irakien, l'enseignement est dispensé jusqu'au baccalauréat dans six langues différentes : kurdes badani et sorani, syriaque, turkmène, arabe et anglais.
Alors que l'Iran, la Syrie et l Turquie n'ont jamais accepté l'existence d'un groupe "national" kurde au sein de leurs frontières respectives, ces trois États n'ont toutefois pas entrepris de campagne d'extermination massive comparable à celle de l'opération Anfal à l'encontre des Kurdes d'Irak dans les années 1980 et responsable de plus de 100 000 victimes, la plupart des civils.
Entre 2009 et 2013, les autorités kurdes se prirent à rêver à un développement digne de celui de Dubaï et d'autres monarchies du Golfe [...]
Susurluk [...] est aussi connue pour avoir été le théâtre d'un accident de la route assez banal qui révéla cependant au grand jour la collusion entre les différents pans de ce que l'on appelle désormais en Turquie "l'État profond".
Une Mercedes noire percuta de plein fouet un poids lourd. La plupart des passagers qui avaient une certaine notoriété périrent dans l'accident et on s'étonna de les voir associés dans de telles circonstances. Parmi eux se trouvaient [...] un criminel proche de l'extrême droite turque [...], l'adjoint du chef du bureau de la police stambouliote [...] et [...] un homme politique [...] chef d'une puissance milice kurde [...] Le coffre de la voiture retrouvée sur place contenait des armes (pistolets et mitrailleuses), plusieurs milliers de dollars et un passeport vert réservé au agents de l'État au nom d'Abdullah Catli, alors qu'il était officiellement recherché par la police turque et Interpol, pour meurtre, trafic de drogue et évasion d'une prison suisse. Que faisaient-ils ensemble ?
Bon an mal an, les chrétiens assyro-chaldéens et syriaques se maintinrent dans la région [de Mossoul], subissant également les exactions ottomanes à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. On en compte actuellement dans l'ensemble de l'espace kurde plusieurs centaines de milliers, essentiellement installés au Kurdistan irakien [...]
Le décret n°160 du 29 mars 1987 donne à Hassan Ali al-Majid, cousin de Saddam Hussein, les pleins pouvoirs pour mettre en œuvre la "solution finale" au problème kurde, que ni la politique d'arabisation intensive, ni les déplacements de populations, ni les exécutions, ni une guerre qui dure par intermittence depuis 1961 n'ont pu résoudre.