Citations de Boris Wolowiec (24)
Prendre et Jeter de l'Enfant
Extrait 1
L'enfant fait les présentations d'aussi. L'enfant fait les présentations d'encore. L'enfant fait les présentations d'aussi et encore.
L'enfant prend aussi. L'enfant prend encore. L'enfant prend aussi et encore. L'enfant jette aussi. L'enfant jette encore. L'enfant jette aussi et encore. L'enfant prend et jette aussi. L'enfant prend et jette encore. L'enfant prend et jette aussi et encore. L'enfant prend aussi et jette encore. L'enfant prend encore et jette aussi.
...
Les lieux où j’ai mangé un sandwich…
Les lieux où j’ai mangé un sandwich composent une constellation. Ils ne composent pas la constellation d’un visage. Ils composent la constellation d’une gueule, la constellation d’une gueule acharnée, la constellation d’une gueule hyaline acharnée, la constellation d’une gueule sphinge, la constellation d’une gueule hyaline sphinge.
Dévorer un sandwich. Oublier le titre d’un livre. Dévorer un livre. Oublier le nom d’un sandwich.
Savoir lire. Aimer écrire. Chercher son chemin. Trouver l’amour. Chercher l’amour. Trouver son chemin.
Découvrir un monastère cistercien à l’intérieur de la campagne autour de Troyes, là où les nuages donnent le sentiment de toucher le haut des collines comme dans les westerns.
Dormir par l'exubérance du tabou.
Dormir éclaboussé par des explosions de couleurs.
[…]
Dormir à l'intérieur du magma de la lucidité.
Dormir à l'intérieur du cyclone de lucidité de
l'imagination.
p.8
Le jour, écrire face à un mur qui tourne les pages d'une femme. La nuit, écrire face à une femme qui tourne les pages d'un mur.
Adresser la parole comme totem de souffle acéphale de
la solitude.
p.13
Affirmer la parole comme poignard de souffle de la
gravitation.
Parler afin que la respiration devienne le couteau de
candeur du plaisir. Parler afin que la respiration devienne
le poignard de translucidité de la paix.
Projeter la parole comme gag de clarté par contumace de
la respiration.
p.13
Parler jusqu'à devenir la respiration de l'espace.
p.13
Dormir comme l'éclair de sourire de l'océan.
Dormir comme le poignard de clandestinité du ciel.
Dormir comme un parachute déchiré par une source
de sourires.
Dormir comme un brin d'herbe d'océan doué de racines
de paroles.
p.10
Dormir à coups de marteaux.
Dormir les épaules comme des toupies.
Dormir à l'intérieur du pain de l'impardonnable.
p.10
Dormir paré par l'incroyable de la respiration.
Dormir à l'intérieur la pulsion d'anesthésie de la
respiration.
Dormir comme la parure alibre par contumace du
plaisir.
p.8
Affirmer sauf. Affirmer tu sauf.
Affirmer la solitude sauf. Affirmer la solitude tu sauf.
Affirmer le sang sauf. Affirmer le sang tu sauf.
Affirmer la solitude du sang tu sauf.
Affirmer le sommeil du sang tu sauf.
Affirmer l'extase de silence du sang tu sauf.
p.7
Table
La table berce. La table épaule. La table berce épaule la souche des rubans.
La table rabote. La table rabote l’aphasie. La table rabote l’archétype de l’aphasie.
La table rythme. La table rythme les racines du tabou.
La table boit. La table boit la fumée du tonnerre. La table boit la crampe de fumée du tonnerre. La table boit le tonnerre de fumée du besoin.
La table archive. La table archive l’anatomie. La table archive l’anatomie des ombres.
La table tranquillise. La table tranquillise les ressemblances. La table tranquillise le bain des ressemblances. La table tranquillise le bain de brûlures des ressemblances.
La table berce les tibias de l’ainsi. La table berce les tibias du c’est à dire. La table berce les tibias du c’est à dire ainsi.
La table caractérise. La table caractérise l’hébétude.
La table ralentit. La table ralentit le tour du monde.
La table taille. La table taille l’équilibre. La table taille l’équilibre du noir.
La table plante. La table plante le tremplin du torse. La table cartographie. La table cartographie le tremplin du torse.
La table tamise. La table tamise le bond. La table tamise le merci beaucoup du bond.
La table enracine. La table enracine l’échafaudage du tonnerre. La table enracine l’échafaudage de tonnerre du besoin.
La table tétanise le montage. La table tétanise le montage du noir.
La table compose les hématomes de l’habitude. La table enracine le montage de l’habitude.
La table syntaxise la béatitude. La table syntaxise l’extase. La table syntaxise l’habitude de l’extase.
La table timbre. La table timbre l’arbre. La table timbre le regard de l’arbre.
La table tubule. La table tubule l’intonation de la fable. La table boit l’intonation de la fable.
La table dorlote. La table coagule. La table dorlote la coagulation de quoi. La table dorlote la coagulation de l’ainsi quoi.
La table repose le linge des champignons. La table repasse le linge des champignons. La table repose en paix de ça.
Table
La table tient. La table tétanise. La table tient le carré de l’arbre. La table tétanise le carré de l’arbre.
La table accroupit. La table tétanise accroupit. La table tétanise accroupit le carré de l’arbre.
La table cadre. La table cadre la terre. La table cadre l’habitude de la terre. La table cadre absorbe. La table cadre absorbe la lévitation de la terre. La table cadre absorbe la lévitation d’habitude de la terre.
La table tient la fenêtre de la terre. La table tétanise la fenêtre de la terre.
La table tient debout. La table tient bon. La table tient debout bon. La table tient le vide debout bon.
La table tient retombe. La table tient retombe abstrait. La table tient retombe abstrait les tempes du thorax.
La table plante le thorax des braises. La table tient l’écran de l’écorce.
La table littéralise. La table échafaude. La table littéralise échafaude le visage du thorax. La table littéralise échafaude le visage d’écorce du thorax.
La table repose comme une souche-ruban….
Où se trouvent les phrases ? Où se trouvent les bibliothèques ? Parfois des phrases se trouvent à l'intérieur d'une bibliothèque. Parfois des bibliothèques se trouvent à l'intérieur d'une phrase.
La pensée se trouve-t-elle à l’intérieur du sentiment…
La pensée se trouve-t-elle à l’intérieur du sentiment ? Le sentiment se trouve-t-il à l’intérieur de la pensée ? La pensée se trouve-t-elle à l’intérieur du sentiment qui se trouve à l’intérieur du corps ? La pensée se trouve-t-elle à l’intérieur du sentiment qui se trouve entre les corps ? Le sentiment se trouve-t-il à l’intérieur de la pensée qui se trouve à l’intérieur du corps ? Le sentiment se trouve-t-il à l’intérieur de la pensée qui se trouve entre les corps ? La pensée se trouve-t-elle à l’intérieur des corps qui se trouvent à l’intérieur des sentiments ? La pensée se trouve-t-elle à l’intérieur des corps qui se trouvent entre les sentiments ? Où se trouve la pensée ? Une seule chose apparaît certaine, une seule chose apparaît évidente : le corps ne se trouve pas à l’intérieur de la pensée.
La chair a lieu…
La chair a lieu. Le problème reste de savoir si la pensée a lieu. Le problème reste de savoir si le sentiment a lieu. Le problème reste de savoir si la pensée a lieu uniquement à l’instant où elle n’est pas ma pensée, ou si elle a lieu uniquement quand elle est ma pensée. Et savoir si la pensée a le même lieu lorsqu’elle est dite ou non, lorsque je dis la pensée ou je ne dis pas la pensée, lorsque l’autre dit la pensée ou l’autre ne dit pas la pensée, lorsque je sens la pensée ou je ne sens pas la pensée, lorsque je dis la pensée et je sens la pensée, lorsque je dis la pensée sans la sentir, lorsque je sens la pensée sans la dire, lorsque je ne dis pas la pensée et je ne sens pas la pensée. Et savoir encore si la pensée a des lieux différents selon qu’elle montre l’âme ou qu’elle révèle l’esprit, selon qu’elle déclare un sentiment ou qu’elle détruit un sentiment. Où se trouve la pensée ? Où se trouve le sentiment ?
…
Ce qui compose l’âge symbolique d’un homme...
Ce qui compose l’âge symbolique d’un homme c’est ainsi la conjonction du temps dont il a besoin pour retrouver la forme de son destin avec le rythme du tournoiement sur lui-même qui correspond à ce temps.
Il est ainsi nécessaire de distinguer la durée qui sépare deux rencontres...
Il est ainsi nécessaire de distinguer la durée qui sépare deux rencontres avec la forme de son destin et le rythme auquel ces retrouvailles s’effectuent. Il y a des chairs qui retrouvent la forme de leur destin chaque jour, d’autres chaque semaine, d’autres chaque mois, d’autres chaque année, d’autres après plusieurs années. Cependant la chair qui retrouve la forme de son destin chaque jour après avoir effectué 20 tours sur elle-même n’a pas le même sentiment du destin que celle qui la retrouve chaque jour après avoir effectué 10 millions de tours ou 2 tours. De même la chair qui retrouve la forme de son destin tous les 20 ans après avoir accompli 5 tours sur elle-même n’a pas le même sentiment du destin que celle qui la retrouve tous les 20 ans après avoir accompli 500 tours.
Les chairs se distinguent par l’instant...
Les chairs se distinguent par l’instant où elles trouvent la forme de leur destin pour la première fois et par le nombre de fois où elles parviennent à retrouver la forme de leur destin pendant leur existence. Il y a des chairs qui trouvent cette forme avant même de naître, d’autres à la naissance, d’autres à 5 ans ou 10 ans ou 75 ans, d’autres à leur mort et il y a même ceux qui meurent sans l’avoir jamais trouvée.
Chaque chose…
Chaque chose, chaque chair tourne un nombre particulier de fois sur elle-même afin de retrouver la forme de son destin. Ce nombre de fois est son spin symbolique (parabolique). La chair tourne à chaque instant sur elle-même pour retrouver la forme de son destin. Les phrases surviennent là où la chair tourne sur elle-même pour retrouver la forme de son destin.