La danse classique représente toute ma vie. Je me sens puissante, intouchable lorsque je danse, et un jour j’incarnerai en qualité de danseuse étoile les rôles dont je rêve depuis que je suis une petite fille. Je marcherai dans les pas de Misty Copeland, de Julie Kent, de Polina Semionova. La crème de la crème, le top du top, les danseuses respectées de tous.
Nous sommes tous intimidés ; non pas parce que nous la craignons – elle n’a rien à voir avec les légendes mettant en scène des profs de danse diaboliques qui arpentent la pièce et vous assènent un coup à la moindre erreur –, mais plutôt parce qu’elle est une ancienne danseuse professionnelle, qu’il s’agit de son studio et que nous savons tous de quoi elle est capable sur scène.
La danse classique est un art à ce point universel et connu de tous que les gens pensent toujours en savoir plus sur le sujet que ce n’est le cas en réalité.
Je pratique la danse classique depuis tellement longtemps qu’elle est devenue une extension de moi-même. Je ne peux plus étirer mes jambes sans tendre les orteils par réflexe, et j’ai toujours une conscience aiguë de mes bras, de mon dos, de l’ondulation de mes épaules : quand je me rends d’une salle de classe à une autre, quand je fais la vaisselle, et même quand je choisis des pommes au marché avec Maman.
Les gens s’extasient souvent devant la beauté de la danse classique. Les jambes longilignes, les jolis chaussons, les chignons savamment exécutés.
Il me semble qu’on peut établir un lien entre la fréquence à laquelle deux personnes se défoncent ensemble et leur degré d’amitié.
J’avais treize ans, un âge bien trop avancé pour me précipiter dans le lit de mes parents en quête de réconfort.
Personne n’aime les gens qui passent leur vie à se chercher des excuses.
On ne peut pas vivre que pour la danse.