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Citation de Charybde2


Je commencerai l’écriture de ce rapport en notant la teneur de notre dernière conversation – qui non seulement a été la dernière que j’ai pu avoir avec Horak mais sera, selon toute vraisemblance, la dernière que j’aurai avec quiconque. Et donc, sans doute, la dernière conversation entre deux êtres humains, si tant est que lui comme moi appartenions à la catégorie des humains. Apparemment cette question fait débat. Ou le ferait s’il ne m’avait abandonné. Faisait débat, devrais-je dire.
Je ne savais pas comment faire fonctionner la machine correctement, pas plus que je ne savais comment l’éteindre – ce n’est pas moi qui en premier lieu ai débranché Horak à l’intérieur. Les instructions pour le fonctionnement de cette machine se trouvaient dans un secteur qui s’avérait corrompu, les données irrécupérables. J’ignorais tout autant quelle séquence ou quel code entrer, et mes lents cafouillages ne m’ont mené nulle part. Finalement, voyant que mon temps serait bientôt écoulé sans que rien ne soit résolu, j’ai décidé que des mesures drastiques s’imposaient.
• • •
Depuis quand quelqu’un n’a plus quitté l’antre et combien de temps cette personne a-t-elle survécu ? – la question que j’avais posée un peu plus tôt au terminal, avant tout ça. Je connaissais la réponse : le dernier d’entre nous à être sorti de l’antre l’avait fait il y a cent quarante jours ; ce que je voulais savoir, c’était si le terminal possédait cette information ou si cette partie des données avait été infectée, elle aussi. Le dernier d’entre nous à être sorti s’appelait Wollem, un nom choisi par le duo qui l’avait précédé, Vigus et Vagus. Tandis qu’ils approchaient de leur terme, ils s’étaient chargés de leur copie dans le terminal puis s’étaient mis à l’assemblage de Wollem. Ils avaient espéré créer un nouveau duo, comme à chaque fois jusque-là, mais il restait si peu de matériau que, par prudence, ils avaient préféré n’en créer qu’un des deux, pour qu’à son tour il puisse en créer un autre, nous accordant ainsi ne serait-ce qu’un peu plus de temps avant un fin ultime. Il y a cent quarante jours, Wollem est donc parti à la recherche de matériau supplémentaire, sachant que cette décision entraînerait sa mort. Mais avec un peu de chance, il ne mourrait qu’après être revenu avec du matériau en quantité suffisante pour que d’autres soient formés et que nous perdurions un peu plus longtemps.
Il n’est pas revenu.
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