AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Brian Wilson Aldiss (129)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Croisière sans escale

Dans le petit monde des amateurs de science-fiction on ne présente plus Brian Aldiss qui est l'auteur d'un nombre certain d'excellents romans , aussi solides que la pierre la plus dure , si on se réfère aux qualités de style et à l'envergure des univers qui sont généralement façonnés par une caractérisation parfaite et un sens du détail absolument méticuleux ..

Ce texte soigné est paru en 1956 et non seulement il n'a pas pris une ride , mais encore , c'est tout simplement un classique du genre .



Finalement , les récits de voyage spatial sur des vaisseaux générations qui soient de qualité , ne sont pas si nombreux que cela et malheureusement beaucoup sont épuisés .



Ce genre de voyage peut théoriquement très mal se passer , pour ce que l'on en sait , pour différentes raisons (cf. les études comportementales qui ont extrapolé autour de cette problématique ) .



Dans Croisière sans escales l'équipage n'a pas eu une destinée glorieuse , le savoir s'est perdu , il s'est envolé et les descendants de l'équipage en sont au point où les habitants de ce vaisseaux monde ne savent plus que leur univers est un vaisseau spatial ..



Pour eux , les coursives et les différents niveaux de ce vaisseau , sont devenus des jungles ou bien des corridors dangereux , un véritable milieu naturel .

Des territoires qu'ils faut explorer en tenant compte de mythes et de quelques récits historiques qui subsistent dans les mémoires obscures des différentes tribus qui sont la descendance de l'équipage et qui ne s'entendent pas toujours bien .



Les cultures et les problématiques élaborées par l'auteur sont de l'ordre de la dégradation de différents aspects du quotidien et de la culture ou des règlements antérieurs du vaisseaux .

Cet aspect des choses est quelquefois et ponctuellement désopilants .



L'auteur a fait en sorte que le lecteur soit contraint d'appréhender les données par le biais de l'imaginaire des habitants du vaisseau .

Ces gens ne comprennent pas toujours tout , surtout quand tous va s'accélérer et qu'ils vont découvrir qu'ils sont dans un vaisseaux spatial environné de vide , qui a de petits problèmes pas très sympatoches .



Le roman pose la question de la transmission du savoir et celle de la permanence des civilisations et de ce point de vue , il faut dire que c'est bien fait .

Le charme de ce texte tient en partie au fait que le lecteur sait à tout moment qu'il est dans un vaisseau spatial même si » l'équipage « , lui , l'a oublié .



Pour apprécier ce roman , il faudra se sentir à l'aise dans la découverte de cette civilisation , dont disons pour être gentil , qu'elle assez Löw Tech ( sourires ) un peu trop machiste mais où les femmes ne manquent pas de caractère cependant .



Un équipage primitif mais dévergondé .

Un vaisseau qui se délabre et qui est à découvrir exactement comme un continent perdu .

Des menaces existentielles difficiles à appréhender par « l'équipage « et une fin surprenante ..



Perso j'ai bien aimé ce texte et j'ai aussi beaucoup apprécié l'art et la manière de l'auteur , pour ce qui est de la construction de cet univers .



Par ailleurs la question de la permanence des cultures et des civilisations est une vraie question et elle n'est pas éludée par l'auteur .

Elle est traitée par le petit bout de la lorgnette et de fait les péripéties que vivent les personnages ne sont pas dénuées de sens ou d'envergure de ce point de vue , même si cela n'est pas perceptible au premier abord .



Un des plus solide ( le plus solide que je connaisse pour ma part ) récit de voyage sur un vaisseau génération : « l'anniversaire du monde « de Ursula le Guin ...

Commenter  J’apprécie          792
Le monde vert

Je viens de relire ce petit roman et à la relecture de mon commentaire , mais surtout de certains autres commentaires je décide de le réécrire .

Je commençais mon commentaire précédant par ces mots : « Un univers fascinant mais le sens of Wonder débridé fait des ravages ! » .

Je nuancerais énormément ce propos . Ce que voulais dire , c'est que je ne parviens pas à gober un aspect du texte ( les modalités de passage de la terre à la lune au cours d'un voyage ) .

Et je disais aussi: « C'est un texte qui peut marquer le lecteur car cet univers est extraordinaire et curieux au plus haut point .... « , Et bien oui il l'est et c'est une véritable merveille d'univers .

Ce texte est très bien écrit et de ce fait : l'univers est excessivement solide .

La caractérisation est bonne et à chaque instant le lecteur marche dans les pas de personnages très adaptés à leur environnement dans un monde redoutablement dangereux .

Nous sommes dans un très lointain futur , un futur à l'échelle des temps géologiques . Nous sommes sur terre et l'espèce humaine semble au bout du rouleau . Et un autre règne du vivant entame une évolution vers l'intelligence et c'est un processus qui met clairement et très concrètement en péril le reste des hommes .

Ce monde n'est donc plus le monde que nous connaissons et tout à terriblement changé . L'espèce humaine est presque méconnaissable , adieu l'état providence et les acquis scientifiques et technologiques !

Par ailleurs , le soleil commence le cycle qui devrait le conduire au statut de super nova .

Dans ce futur les plantes n'ont plus rien de décoratives . Elle frisent l'intelligence et elles sont devenues redoutablement dangereuses ...

Nous suivons un jeune adulte dans cet environnement hostile et en sa compagnie le lecteur apprend très précisément à se mouvoir dans cette jungle maligne et dangereuse , peuplée de végétaux qui se montrent capables de mettre en branle des comportements impliquant la ruse .

De ce point de vue c'est assez planant comme expérience comme expérience pour le lecteur . le texte est complètement centré sur cette donne de survie , avec l'examen soigné des comportements conduisant à une relative maîtrise d'un environnement hallucinant , vaguement familier , mais paradoxalement irrémédiablement étranger pour le lecteur .

C'est un roman qui tourne globalement autour de la quête personnelle de sens , de la quête de savoir et du passage à l'âge adulte et c'est assez bien traité comme thématique. En tous les cas c'est absolument crédible d'un point de vue romanesque.

Les aspects lunaires , qui m'avaient posé problème , m'apparaissent donc désormais comme très marginaux finalement . le plus gros du texte est un pure délice pour les amateurs de biosphères étrangères .

Bref : un roman qui fonctionne à merveille et un univers qui est un foisonnement étranger que l'on se plait énormément à découvrir intimement ... à explorer. ... à parcourir .

Sincèrement , c'est un univers qui est impossible d'oublier après l'avoir arpenté ..

Et puis , dans ce lointain futur : l'homme demeure l'homme et il nous concerne et il nous émeut .



Attention : Spoiling !

Mais c'est vrai aussi , il y a selon moi , une pilule assez difficile à digérer :

Les lianes grimpent jusque la lune qui dispose d'une atmosphère respirable !

Et là : j'avoue que j'ai du mal à adhérer .

C'est une question de seuil , mais c'est absolument personnel et relatifs au final

Mais c'est aussi principalement et incontestablement un univers inoubliable , qui est d'une présence remarquable et qui apporte dépaysement fascinant et jouissif .

Mais la lune et les lianes c'est bof ..

A lire évidemment. ... mais bon .. !



PS : dispo chez folio SF

Commenter  J’apprécie          684
Helliconia, tome 3 : L'hiver d'Helliconia

La conclusion ( ou le début sourire ) d'une excellente trilogie ...



Ce cycle est un magistral exemple de livre univers .

Les trois volumes ont en commun de grandes qualités ( même si le troisième tome est de loin mon préféré ).

Un style irréprochable que ce soit le rythme , la caractérisation , la cohérence .

Un univers crédible aux fondements solides avec des personnages denses qui nourrissent la trame narrative .



Un récit assez complexe , pour ne pas dire foisonnant , avec un très grand sens du détail et des nuances qui alimentent une intrigue complexe . cohérente et multiple à souhait .

Heliconia est un monde superbe que ou l'on a vraiment l'impression de se balader .

Du point de vue de l'histoire d'Heliconia , c'est le début du grand hiver qui va plonger la planète dans un froid intense et effacer la civilisation de la plus grande partie de cette planète .

Cet hiver va même rendre la vie impossible à la surface de ce monde .

L'intrigue se déroule principalement dans le nord où l'hiver est précoce et où l'on s'organise pour tenir : pour préserver la vie et la civilisation .



L'auteur mettra un terme à toutes " les affaires en cours " qui ponctuaient les deux tomes précédents .

j'ai particulièrement apprécié cet aspect fin du cycle très soignée et satisfaisante .

L'histoire se termine naturellement ... un peu comme une vague doucement sur un rivage .

C'est donc un roman très bien conçu et un univers dépaysant et crédible , impressionnant de réalité et de présence ...



On peu commencer ce cycle par le troisième tome , c'est mon humble avis . Ce ne manquera pas de sel .



Si le cycle de Dune et d'Heliconia ainsi que d'Hypérion ( entre autre car cinq oeuvre au total ) vous passionne :

Il y a la thèse de littérature de Laurent Genefort sur les livres univers , qui est disponible en ligne sur le site de l'auteur , en accès libre .

Commenter  J’apprécie          572
À l'est de la vie

Un roman un peu noir qui se déroule dans les confins de l'Europe et donc assez décalé , dans l'oeuvre de Aldiss , si on compare ce travail au reste de ses productions.

On est dans un monde du futur (mais proche de nous) qui est délabré et légèrement futuriste et où la guerre asymétrique est partout installée dans ce vaste grand est de l'Europe qui confines au Moyen-Orient.

C'est un récit qui explore le futur certes, mais cela fait beaucoup l'effet d'être un univers alternatif au notre.

Le personnage principal est à la recherche de sa mémoire au sens littéral du mot rechercher, car on la lui a dérobé pour que ses informations soient monétarisées .

Les nations de ce vaste territoire sont brisées et meurtries. Les seigneurs de la guerre et les mafieux de toutes dimensions prolifèrent et rognent sur tous les aspects de la légitimité politique.

Le style de l'auteur est de qualité et c'est un triste monde malmené, martyrisé et réaliste que le lecteur arpente sur les pas de l'auteur.

Il y a aussi de nombreux interludes , qui se tiennent en pensées et flashback en Europe occidentale et qui servent à dresser des portraits vitriolés de la caste des fonctionnaires internationaux , qui aux milieux des meurtres , des affrontements et des conflits , cherchent à sauver uniquement le patrimoine culturel de la ruine ambiante.

Ce futur a déjà largement eu lieu pour nous et dans cette région , mais il a heureusement été résorbé , sans établir une longue période de déliquescence et d'instabilité , contrairement à ce qui se déploie dans l'univers de ce roman.

Le personnage principal qui est anglais se fait dérober une grande partie de sa mémoire . Par contre l'environnement tissés par les peuples de cette région , regorge de mémoire . Ce qui les incite à s'embourber dans la vengeance et les contentieux sans fin causés par l'histoire et la tentation.

C'est une lecture agréable ,touchante et riche d'enseignements sur la créativité malheureuse de l'histoire et de la géopolitique , qui se plaisent souvent à élaborer, les pires catastrophes, comme si c'était une fatalité et même une nécessité évolutive.

Un peu comme si cette problématique maudite de la guerre, des fléaux et du meurtre en nombre était des plus naturelle . Comme si cette tendance était dans l'ordre des choses et consubstantielle à la nature humaine et aux sociétés humaines .

C'est une lecture agréable , qui donne l'impression de se balader dans un futur alternatif qui a déjà eu lieu et qui est déjà presque enterré dans notre univers .

Enterré jusqu'à la prochaine fois peut-être ?

Commenter  J’apprécie          519
Helliconia, tome 2 : Helliconia l'été

Apres le printemps et avant l'hiver : L'été ...

Perso c'est l'hiver que je préfère dans ce cycle ..



Ce qui est époustouflant dans ces trois récits , c'est la minutie des détails . le grand nombre de personnages soignés et surtout l'indéniable présence solide de l'univers .

C'est un superbe voyage au sens propre et ce cycle a très certainement demandé un travail fabuleux à l'auteur mais quelle réussite !



Une planète où les saisons durent mille ans ..

Une durée bien trop longue pour les civilisations d'héliconia et de ce fait les civilisations qui sont mortelles , sont vouées à un éternel recommencement et à un oubli des règles de fonctionnement de cet univers , sauf peut-être dans le nord.



Les aspects climatiques ne sont pas les seuls en jeux et l'exobiologie s'invite dans les débats aussi , avec la politique sur le continent le plus chaud de ce monde .

La question tient principalement dans le pourquoi et le comment les individus et les sociétés survivent , ou pas , a des chamboulements majeurs , avec la question de la mémoire !

Le tout avec une bonne dose de rythme et de suspens .



Les femmes ont la part belle dans ce roman et c'est d'elles que vient le salut ... souvent ...

C'est un must du genre planète opéra . Plein de questions et de personnages qui foisonnent ...



Une réflexion sur l'histoire et les limites de la mémoire humaine .

Une réflexion sur la fragilité des civilisations et des individus ainsi que sur la force des contraintes naturelles .

Adaptation .. non adaptation , de vastes questions très solidement et joliment posées , bien que un peu trop noyées dans une vie trépidante et foisonnante .



Je préfère les premier et second tome de cycle , parce que l'environnement est grandiose et qu'il s'impose fortement dans le récit .

Commenter  J’apprécie          510
Croisière sans escale

On prend en cours la vie de quelques personnages vivant dans un monde dont ils ne connaissent qu'une infime parcelle. Ils ignorent ce qu'il y a plus loin, ils ignorent même la forme que prend cet univers, et encore plus que tout, sa raison d'être.

Mais avant toutes choses, il convient pour chacun de trouver un sens à sa propre existence.

Formatés dès la naissance à coups de règles barbares et selon les préceptes d'une religion étrange, ils ne doivent pas vouloir dépasser les murs qui les entourent. Les territoires inconnus qui bordent leurs terres ne seraient que source de violence et de perdition. Les sentiments ne sont pas admis et les émotions sont extériorisées à la manière d'enfants en manque de sommeil.



Pourtant certains bruits courent, certains vieux fous narrent la présence d'autres mondes situés en amont, ou en aval, de celui-là... ou plutôt d'un monde bien plus vaste englobant le leur. Mais ce ne sont que des racontars, des bobards de personnes profondément dérangées et pouvant nuire à l'équilibre social.

Pourtant n'ayant rien à perdre, n'ayant aucun but dans sa vie, notre héros va insctinctivement accepter de se joindre à une expédition incroyable. Il va partir dans la quête de sa vie, et découvrir ce qu'il n'aurait jamais imaginé.





Bouquin vraiment sympathique, avec des bonnes analyses des comportements humains et des révélations finales qui valent le coup de parvenir au bout de ce voyage.



Merci à mon binôme estival du challenge SFFF pour m'avoir sélectionné ce roman.

Commenter  J’apprécie          466
Croisière sans escale

Si comme moi, vous n'êtes pas très familiarisé avec les romans de science-fiction, ou que vous pensez ne pas aimer ce genre du tout, alors ce roman est fait pour vous.

C'est pourtant un véritable roman de science-fiction, mais qu'est-ce que c'était bien !

L'histoire m'a intrigué dès le début et le style est impeccable.

Nous suivons un des personnages dans son quotidien, cet homme, Roy Complain, est un chasseur de la tribu des Greene et il vit dans une sorte de jungle étrange et carrément hostile.

L'enlèvement de sa compagne va être un déclencheur pour lui, et cela va le pousser à partir, accompagné de quelques autres, dans un but assez mystérieux.

Mais où est le côté SF là-dedans vous demandez-vous ?...justement c'est là que l'auteur fait très fort, car il se trouve que tout ceci se déroule en réalité dans l'espace, mais je vous laisse découvrir pourquoi et comment.

J'ai aimé le fait qu'à la fin du roman, toutes les questions importantes auront une réponse, que l'aspect scientifique de l'intrigue soit finalement simple à comprendre et que les personnages soient attachants.

Ce qui m'a beaucoup plu également c'est le côté "récit de voyage et d'exploration" qui prend une place importante dans l'intrigue et les bribes de savoirs oubliés qu'il faut tenter de retrouver au travers de tout un fatras de théories pseudo-religieuses alambiquées et farfelues au possible.

Ce roman, bien que datant de 1958, ne semble pas avoir vieilli, et ce n’est surement pas le dernier que je lirai de cet auteur très productif.

Un grand merci à Finitysend qui m'a consacré un peu de temps pour me conseiller des romans de science-fiction.

Commenter  J’apprécie          463
Le monde vert

L'Homme tel que nous le connaissons a disparu depuis bien longtemps. La terre et la lune ont arrêté leur rotation, présentant toujours leur même face à leur astre de référence. Les végétaux et les animaux géants sont aux commandes de ce nouvel environnement. Les descendants des Hommes plus petits et plus débiles essayent de survivre.

Dans la tribu de Lily-yo, les adultes vieillissent et en vieillissant les adultes deviennent stupides. Lily-yo ne se sent plus capables de diriger la tribu, il est temps pour les anciens d'effectuer la grande montée, Toy, encore adolescente prend le commandement et Gren sera son compagnon pendant la saison des amours.

C'est un univers complètement remodelé que nous propose l'auteur. Il est tellement complexe que mon pauvre cerveau de poisson rouge a eu du mal à se l'imaginer. L'histoire elle, est menée tambour-battant avec en toile de fond des créatures sont aussi surprenantes que dangereuses. J’ai moins adhéré au scénario que je trouve un peu décousu.

Ce n'est par super passionnant, ce livre ayant l'âge de ses artères puisqu’il a été écrit dans les années soixante mais il faut reconnaître à Brian Aldriss une imagination débordante qui par à-coup vous emmène fleurter avec la canopée.

Commenter  J’apprécie          421
La tour des damnés

Autour du thème de la crise de surpopulation, Brian Wilson Aldiss imagine une histoire d’expérimentation de développement d’une société en enfermement. Un groupe d’humains vit dans une immense tour fermée sans communication possible avec l’extérieur, à la manière des Monades urbaines de Silverberg. Le but est expérimental, les intentions des instigateurs sont assez troubles : études sur le développement d’une société, mais aussi sur l’évolution de l’humain, l’adaptation, le développement de capacités particulières. La seule tour encore en expérimentation est en Inde, un observateur y est envoyé pour espionner et rapporter l’état de cette société.

C’est une sorte de dystopie, posant diverses questions d’éthique, l’enfermement, la gestion de la surpopulation… La narration est fluide, la manière dont se distillent les différentes thématiques est plutôt bien amenée, pourtant elle laisse quelques frustrations : est-ce que le format novella se prête à l'ensemble des thématiques développées dans ce récit, c’est là que j'émets un doute, on a peu de temps pour s’attacher aux personnages et il y a deux thématiques bien distinctes, l’éthique de l’expérience d’un côté, et l’évolution des capacités humaines de l’autre, et les deux semblent trop vite développées, et ne se rejoignent que sur un fil ténu, le deuxième n’étant qu’un objectif caché qui justifierait le maintien de l’expérience.

Alors jamais je n’ai été embarqué par l’histoire, peu d’émotions, et des sujets pas assez poussés, c’est une lecture intéressante, mais trop étriquée pour être vraiment marquante. J’ai refermé le livre sans impressions particulières.
Commenter  J’apprécie          376
Croisière sans escale

J’ai eu beaucoup de mal la première fois que je l’ai lu, au point de le refermer et de passer à autre chose. L’année se termine et je voulais l’éjecter de ma PAL une bonne fois pour toutes.



Imaginons qu’un jour nous ayons acquis les technologies qui permettent de construire un vaisseau spatial dans l’espace. Notre connaissance est suffisamment évoluée pour que nous puissions voyager et quitter notre système solaire. C’est ce qu’il s’est passé dans le roman de Brian Wilson Aldiss. Le malheur, c’est que cet engin vogue sans but, ni commandant, puisque les personnes qui vivent à bord sont tous devenues sauvages.



Le récit se découpe en quatre parties voulues par l’auteur. J’ai eu beaucoup de mal avec la première. L’histoire se concentre uniquement sur une tribu. Il ne se passe pas grand-chose.

La seconde m’a donné du plaisir. Quelques membres du clan vont partir à l’aventure. Ils découvrent un monde de jungles où une espèce végétale a colonisé les dédales du vaisseau. À cela on rajoute d’autres factions et surtout, les géants.



Ce que j’ai ressenti avec ce roman, c’est un peu les montagnes russes. Par moments, j’ai été peu emballé, comme le début, ou bien encore lorsque l’on suit un interrogatoire. Bref, quelques longueurs viennent un peu gâcher l’ensemble. Et puis, ces violentes accélérations cardiaques, ces émotions que j’ai pu ressentir lors de la lecture du journal de bord – notamment les explications scientifiques pertinentes et intéressantes –, la découverte de ce monde végétal, ces pièces cachées, la révélation finale, les tournures de phrases que l’on trouve par-ci, par-là.

Je regrette un peu que l’auteur n’ait pas pigmenté davantage son récit avec les géants et les rats.



Au final, je suis un peu mitigé, mais j’ai quand même apprécié ce roman. Je suis même bluffé par l’imagination de l’auteur et sa capacité à m’avoir surpris par des révélations. Encore un bon cru de cette décennie glorieuse où l’âge d’or de la Science-Fiction.
Commenter  J’apprécie          340
Croisière sans escale

Roy Complain est chasseur dans une petite tribu qui nomadise dans un milieu fermé, entre des coursives envahies par la végétation des « poniques ». Etrange tribu pourvue d’une curieuse religion mélange d’un fatras psychologique, qui prône l’égoïsme, approuve la colère, et dans laquelle le bon Conscience et le diabolique Subconscient règnent. Des légendes se propagent de génération en génération. Certaines prétendent que le Monde est en fait un vaisseau qui se déplace dans un espace infini, un vaisseau autrefois dirigé par les Géants.

Roy n’a que faire de ces billevesées. Il a assez de problèmes personnels, problèmes qui vont l’amener à participer à une expédition vers l’Avant dirigée par Marapper, un prêtre qui croit aux légendes et espère devenir le maître du vaisseau. Les découvertes qu’ils feront vont être à tout le moins déstabilisantes.



J’ai quelques réticences face au thème du vaisseau générationnel. Par exemple le fait que le vaisseau ne doit pas se déplacer « trop vite » pour éviter que les effets relativistes se fassent sentir (allez lire La guerre éternelle de Joe Haldeman, L’âge des étoiles de Robert Heinlein ou Tau Zéro de Poul Anderson) et ne doit donc pas accélérer en permanence.

Mais ensuite je balance ces réticences aux orties et je me régale de lire, ne serait que parce que suivre une société confinée pendant des générations est passionnant.

Et le premier roman de Brian Aldiss s’est effectivement révélé fascinant. Diverses sociétés ont évolué différemment au sein du vaisseau, certaines plus sauvages que d’autres mais toutes assez violentes. L’auteur distille les découvertes tout au long du roman qui est marqué par l’action. Il a ajouté des éléments inattendus, tels ces étranges Hors-Venus, ces Géants et ces… aargh je ne le dirai pas (Fritz Leiber, sort de ce corps !). En cours de route j’ai pu me demander si Aldiss n’avait pas perdu les pédales, mais tout finit par s’expliquer et c’est fascinant (je me répète).



Alors j’ai ressenti ce que je n’ose appeler des maladresses (je pourrai quand je serai capable d’écrire un roman) mais que je n’apprécie pas vraiment. Par exemple le fait que l’auteur abandonne parfois le point de vue de Roy pour celui d’un autre personnage – dans le but de présenter des informations au lecteur dont Roy ne peut avoir connaissance – et n’utilise jamais plus ce deuxième point de vue. J’ai aussi trouvé que le personnage féminin Vyann, qui apparaît au départ comme dur et implacable, sombre trop rapidement dans le sentimentalisme.

Mais cela ne constitue que quelques cailloux dans la chaussure dont il est facile de se débarrasser dans le flot de la lecture. Le premier roman de Brian Aldiss est inventif, équilibré, plein de trouvailles et de suspense.



La postface de André-François Ruaud revient sur le thème du vaisseau générationnel et propose quelques nouvelles lectures par lesquelles j’ai bien envie de passer.

Commenter  J’apprécie          296
Helliconia, tome 1 : Le Printemps d'Hellico..

Au bout de l'espace : Heliconia ....



Un superbe planète opéra !

C'est le début du cycle et la fin de l'hiver un hiver de 1000 ans .

La civilisation peut renaitre et les hommes quitter les profonds refuges souterrains

et commencer de composer avec l'univers et les autochtones de ce monde .

Cet univers est splendide et c'est un must du genre planète opéra ..

Les personnages sont d'une remarquable présence et l'environnement est tangible et grandiose ..

Cette planète est peut-être le personnage principal de ce cycle .. ?

Helliconia est le lot des hommes et des habitants originels de la planète .

Les deux espèces doivent se côtoyer et s'adapter aux coups de boutoir d'un environnement en pleine débâcle glaciaire .

C'est le sujet du roman : adaptation .. croissance et survivance .

Le temps passe les générations se succèdent ,le monde se construit ,s'adoucie et la civilisation se développe .

Mais l'émergence est un moment spectaculaire et éloquent .

Tout à fait le genre de bouquin dont on peut éventuellement dire que l'on ne l'apprécie pas mais dont on ne peut nier les qualités de style .

De l'ambition et une indéniable envergure somptueuse se trouve dans ces pages.

Le printemps au début ressemble à l'hiver et vers la fin à l'été et au milieu : il y a la route.

Commenter  J’apprécie          284
Helliconia, tome 2 : Helliconia l'été

Suite de la trilogie.

L'été les habitants d'Helliconia maigrissent...

J'ai lu ces romans il y a déjà plusieurs années, mais je m'en souviens encore à peu près. Et j'ai enfin pu retrouver le titre de cette trilogie qui me hante.

L'auteur a fait preuve d'une grande imagination pour créer ce monde où les deux saisons principales durent aussi longtemps.
Commenter  J’apprécie          233
Helliconia, tome 1 : Le Printemps d'Hellico..

Cette trilogie m'a beaucoup marquée, je ne sais pas pourquoi.

Ces trois saisons d'une planète, décrites avec de nombreux détails, sont impressionnantes.

Le printemps est la plus courte.
Commenter  J’apprécie          211
Helliconia, tome 3 : L'hiver d'Helliconia

Suite et fin des saisons d'Helliconia, trilogie marquante dont j'ai longtemps rêvé.

Durant le long hiver, les habitants grossissent et se prémunissent du froid comme ils peuvent.

J'ai vraiment trouvé ces romans de SF intéressant.
Commenter  J’apprécie          192
Helliconia, tome 1 : Le Printemps d'Hellico..

"Le printemps d'Helliconia" est le premier roman d'une trilogie consacrée à une planète imaginaire, Helliconia, dont le cycle saisonnier obéit à des mécanismes différents des nôtres. Aldiss, pour écrire cet ouvrage, a amassé une documentation considérable et sa description du "grand printemps", du "grand été" et du "grand hiver" de sa planète, saisons qui s'étalent sur des siècles, est climatiquement, botaniquement, zoologiquement cohérente. Pourtant nous ne sommes pas dans un roman de "hard science" : l'auteur évite l'écueil de la sécheresse et de l'ennui en se plaçant toujours à hauteur d'hommes, de héros attachants qui tentent de s'adapter à la mutation de leur milieu. Leurs histoires sont racontées avec brio et ne lassent jamais, surtout dans ce volume du grand printemps. La compréhension globale de ce qui arrive nous est fournie non par les personnages à terre, qui sont trop primitifs pour saisir ce qui arrive, mais par le procédé d'une station d'observation humaine placée en orbite autour de la planète, où les changements sociaux et culturels vont de pair avec ceux du climat. Cela permet de varier les points de vue. Excellent roman.
Commenter  J’apprécie          180
La tour des damnés

En 1975, le CERGAFD, centre ethnographique de recherche sur les groupes à forte densité, a fait construire en Inde, avec l'accord de l'ONU, une gigantesque Tour pour les besoins d'une expérience. Il s'agissait d'y enfermer des volontaires de moins de 20 ans, de les vacciner contre toutes les maladies, de leur offrir tout le confort en espace et nourriture, sans leur offrir de moyens de contraception...afin d étudier le comportement de ces individus soumis au confinement, leur nombre ayant bien évidemment explosé un quart de siècle après ! On pense notamment observer le développement de capacités extra-sensorielles.



Au début du XXIe siècle, le contexte a changé. Les naissances sont mieux régulées, et l'alimentation synthétique est venue régler le problème des récoltes insuffisantes qui provoquaient des famines. L'ONU voit dans l'expérience de la Tour une inhumanité. Thomas Dixit est chargé d'établir un rapport sur les résultats de cette expérience, pour permettre aux instances commanditaires de juger de l'opportunité ou non de la poursuivre.



Il va découvrir en s'introduisant dans la Tour, et en se faisant capturer comme espion, que des chefs de clans, des tyrans se partagent les niveaux au prix de luttes de pouvoir avec enlèvements, esclavage...et assassinats à distance et en pensée, via l'utilisation de charmes de vie qui tuent en provoquant des visions nocturnes, don développé par cette humanité mutante dont les individus sont déjà vieux à 20 ans mais atteignent une très précoce maturité d'adulte à moins de 10 ans.

Cette vie ressemble à un enfer, mais finalement les habitants de cette Tour des damnés ont-ils vraiment envie d'en sortir, en imaginant seulement qu'ils aient conscience de l'existence d'un monde extérieur ?



Prahlad Patel, le plus puissant de ces tyrans, n'a pas l'air surpris d'apprendre de Dixit que les habitants de la Tour sont espionnés en permanence et sont l'objet d'une expérience...Va-t-il tuer Dixit pour acte d'espionnage et son arrogance ou l'utiliser pour obtenir la fin de cette expérience ?



Brian Aldiss a écrit ce court roman dans un contexte d'alerte sur les dangers futurs de la croissance exponentielle de la démographie mondiale.

Il suscite des réflexions sur la question des ressources, de l'espace de plus en plus réduit, et des solutions qui pourraient bien être envisagées pour la survie de l'humanité, avec dans la balance la capacité d'adaptation des hommes souvent remarquable, mais aussi les effets pervers potentiels sur l'évolution des sociétés humaines, toujours assoiffées de pouvoir et avides de croyances, quitte à fonder des paradis artificiels et à se mettre sous le joug de gourous.

On peut aussi y voir une anticipation sur les moyens de contrôle de la liberté des individus, vidéosurveillance à grande échelle, expérimentations...



Même si ce n'est pas le chef d'oeuvre du vénérable Sir Brian Aldiss, 90 printemps cette année, dont on préfèrera par exemple « Croisière sans escale », ce court roman est intéressant, comme toujours dans cette petite collection « dyschroniques », au passager clandestin, qui a le mérite de nous montrer que les grandes questions environnementales et éthiques actuelles étaient déjà source d'inquiétude et de prospective il y a un demi-siècle…sans qu'on y ait vraiment trouvé de solutions depuis !



Commenter  J’apprécie          170
Helliconia, tome 1 : Le Printemps d'Hellico..

Un monde lointain habité par une population proche des terriens, mais dont les cycles de saison durent plusieurs centaines d'années.

Chaque hiver les quasi humains tentent de survivre à la chappe de glace, et la civilisation retourne au primitif, à la perte du savoir et aux croyances superstitieuses.

L'auteur nous plonge littéralement dans ce monde de glace qui se réveille au fur et a mesure où le couple "étoile A - planète " se rapproche de l'étoile B, géante bleue.

Le récit est prenant, la description du monde est belle, grandiose même, l'imagination de l'auteur nous transporte dans cet environnement d'exoplanète, auprès d'habitants attachants, leurs relations, les luttes de pouvoir, les guerres et les maladies.

Un beau roman, un peu lent, avec beaucoup de détails que l'auteur nous livre au compte goutte ! Un style imagé, une construction littéraire laissant la place à de longues descriptions, nous faisant vivre ce long réveil de déglaciation, dans un environnement presque terrien, à l'exception de quelques créatures et surtout de ces deux soleils.

Commenter  J’apprécie          160
Le livre d'or de la science-fiction : Brian..

Ce recueil de 11 nouvelles couvre la période de la carrière de Brian Wilson Aldiss allant de 1958 à 1978, soit un large éventail de vingt ans de ses nombreux talents d'écrivain confirmé de science-fiction.

Aldiss, usant de pastiche ou non, se sert des sujets traditionnels de la SF pour amener ses textes vers des thèmes qui lui sont récurrents, le Temps, les univers concentrationnaires...

Ce sont des textes modernes, parfois psychédéliques, qui peuvent déconcerter.

Et l'on ne rencontre pas, ici, que des nouvelles fantastiques ou de science-fiction.

"Si loin de Prague" raconte, par exemple, le désarroi d'un intellectuel tchécoslovaque bloqué, en 1968, dans la banlieue de Delhi au lendemain de l'invasion de son pays par les forces soviétiques.

Une des "obsessions de ce recueil est le temps, non pas celui maîtrisé de HG Wells auquel il est rendu hommage dans "un dollar ça vaut combien", mais plutôt comme un temps perçu comme une notion subie et contrainte.

"Judas dansait" qui ouvre le recueil, est le premier texte qu' Aldiss publia aux États-Unis. Inspiré des événements entourant la crucifixion du Christ, il fait preuve d'une réelle originalité.

"Homme sur pont", qui évoque "1984", retrace la venue de "l' Homo-superior".

"Homme en son temps", qui se révèle comme une assez profonde réflexion, est le récit du décalage dans lequel s'empêtre un astronaute de retour sur Terre.

"Trajectoires immobiles" est extraite de "Barefoot in the head", le cycle psychédélique de l'Europe en folie.

"Le théorème du firmament" est une nouvelle peu connue, peu reprise par les anthologies. Le nom du héros de cette farce déroutante est emprunté à Michael Moorcock.

"Un vaisseau cher et délicat" est aussi une farce où ironie rime avec fantastique.

En épilogue ce recueil nous offre, "une optique chinoise", un roman court qui fait partie du cycle fascinant des "Planètes Zodiacales".

Au final, ce recueil nous présente d'excellents textes, parfois déroutants, parfois un peu difficiles d'accès. Mais qui tous sont empreints du grand talent de leur auteur.
Commenter  J’apprécie          150
Billion Year Spree: The True History of Sci..

Billion Year Spree est, en quelque sorte, le premier livre d'histoire de la science-fiction (sortie en même temps que l'Histoire de la SF de Sadoul, en France). C'est lui qui a établi les canons du genre, les catégories et écoles de pensée que l'on utilise encore aujourd'hui pour en parler.



C'est donc une œuvre importante avec un travail de recherche et de débroussaillage incroyable.



L'histoire qu'elle écrit est aussi celle de laquelle on tente aujourd'hui de sortir. C'est une histoire qui invisibilise beaucoup de gens, et met de l'avant un groupe d'hommes plutôt homogène qui envisagent des futurs qui leurs ressemblent à eux et uniquement eux.



Bref, le livre d'Aldiss est un livre important, mais devrait aujourd'hui mettre qu'une source parmi d'autres pour veux qui veulent comprendre l'histoire de la SF.
Commenter  J’apprécie          140




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Brian Wilson Aldiss (879)Voir plus

Quiz Voir plus

Le printemps

Quel est le nom de la déesse romaine du printemps et de la fertilité ?

Maia
Libitina
Vesta

18 questions
181 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}