Dans le petit monde des amateurs de science-fiction on ne présente plus
Brian Aldiss qui est l'auteur d'un nombre certain d'excellents romans , aussi solides que la pierre la plus dure , si on se réfère aux qualités de style et à l'envergure des univers qui sont généralement façonnés par une caractérisation parfaite et un sens du détail absolument méticuleux ..
Ce texte soigné est paru en 1956 et non seulement il n'a pas pris une ride , mais encore , c'est tout simplement un classique du genre .
Finalement , les récits de voyage spatial sur des vaisseaux générations qui soient de qualité , ne sont pas si nombreux que cela et malheureusement beaucoup sont épuisés .
Ce genre de voyage peut théoriquement très mal se passer , pour ce que l'on en sait , pour différentes raisons (cf. les études comportementales qui ont extrapolé autour de cette problématique ) .
Dans
Croisière sans escales l'équipage n'a pas eu une destinée glorieuse , le savoir s'est perdu , il s'est envolé et les descendants de l'équipage en sont au point où les habitants de ce vaisseaux monde ne savent plus que leur univers est un vaisseau spatial ..
Pour eux , les coursives et les différents niveaux de ce vaisseau , sont devenus des jungles ou bien des corridors dangereux , un véritable milieu naturel .
Des territoires qu'ils faut explorer en tenant compte de mythes et de quelques récits historiques qui subsistent dans les mémoires obscures des différentes tribus qui sont la descendance de l'équipage et qui ne s'entendent pas toujours bien .
Les cultures et les problématiques élaborées par l'auteur sont de l'ordre de la dégradation de différents aspects du quotidien et de la culture ou des règlements antérieurs du vaisseaux .
Cet aspect des choses est quelquefois et ponctuellement désopilants .
L'auteur a fait en sorte que le lecteur soit contraint d'appréhender les données par le biais de l'imaginaire des habitants du vaisseau .
Ces gens ne comprennent pas toujours tout , surtout quand tous va s'accélérer et qu'ils vont découvrir qu'ils sont dans un vaisseaux spatial environné de vide , qui a de petits problèmes pas très sympatoches .
Le roman pose la question de la transmission du savoir et celle de la permanence des civilisations et de ce point de vue , il faut dire que c'est bien fait .
Le charme de ce texte tient en partie au fait que le lecteur sait à tout moment qu'il est dans un vaisseau spatial même si » l'équipage « , lui , l'a oublié .
Pour apprécier ce roman , il faudra se sentir à l'aise dans la découverte de cette civilisation , dont disons pour être gentil , qu'elle assez Löw Tech ( sourires ) un peu trop machiste mais où les femmes ne manquent pas de caractère cependant .
Un équipage primitif mais dévergondé .
Un vaisseau qui se délabre et qui est à découvrir exactement comme un continent perdu .
Des menaces existentielles difficiles à appréhender par « l'équipage « et une fin surprenante ..
Perso j'ai bien aimé ce texte et j'ai aussi beaucoup apprécié l'art et la manière de l'auteur , pour ce qui est de la construction de cet univers .
Par ailleurs la question de la permanence des cultures et des civilisations est une vraie question et elle n'est pas éludée par l'auteur .
Elle est traitée par le petit bout de la lorgnette et de fait les péripéties que vivent les personnages ne sont pas dénuées de sens ou d'envergure de ce point de vue , même si cela n'est pas perceptible au premier abord .
Un des plus solide ( le plus solide que je connaisse pour ma part ) récit de voyage sur un vaisseau génération : « l'anniversaire du monde « de Ursula le Guin ...