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Michel Deutsch (Traducteur)André-François Ruaud (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782070344727
416 pages
Gallimard (27/09/2007)
3.96/5   99 notes
Résumé :
Roy Complain est un chasseur de la tribu Greene. Il arpente le monde envahi par la jungle des poniques et survit tant bien que mal grâce à ce qu'on lui donne en échange de son gibier. Jusqu'au jour où Gwenny, sa compagne, est enlevée dans des circonstances étranges. Il part alors, en compagnie de Marapper, le prêtre, et de trois autres membres de la tribu, à la découverte de secteurs inexplorés du monde où subsistent les traces d'une civilisation gigantesque et disp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Dans le petit monde des amateurs de science-fiction on ne présente plus Brian Aldiss qui est l'auteur d'un nombre certain d'excellents romans , aussi solides que la pierre la plus dure , si on se réfère aux qualités de style et à l'envergure des univers qui sont généralement façonnés par une caractérisation parfaite et un sens du détail absolument méticuleux ..
Ce texte soigné est paru en 1956 et non seulement il n'a pas pris une ride , mais encore , c'est tout simplement un classique du genre .

Finalement , les récits de voyage spatial sur des vaisseaux générations qui soient de qualité , ne sont pas si nombreux que cela et malheureusement beaucoup sont épuisés .

Ce genre de voyage peut théoriquement très mal se passer , pour ce que l'on en sait , pour différentes raisons (cf. les études comportementales qui ont extrapolé autour de cette problématique ) .

Dans Croisière sans escales l'équipage n'a pas eu une destinée glorieuse , le savoir s'est perdu , il s'est envolé et les descendants de l'équipage en sont au point où les habitants de ce vaisseaux monde ne savent plus que leur univers est un vaisseau spatial ..

Pour eux , les coursives et les différents niveaux de ce vaisseau , sont devenus des jungles ou bien des corridors dangereux , un véritable milieu naturel .
Des territoires qu'ils faut explorer en tenant compte de mythes et de quelques récits historiques qui subsistent dans les mémoires obscures des différentes tribus qui sont la descendance de l'équipage et qui ne s'entendent pas toujours bien .

Les cultures et les problématiques élaborées par l'auteur sont de l'ordre de la dégradation de différents aspects du quotidien et de la culture ou des règlements antérieurs du vaisseaux .
Cet aspect des choses est quelquefois et ponctuellement désopilants .

L'auteur a fait en sorte que le lecteur soit contraint d'appréhender les données par le biais de l'imaginaire des habitants du vaisseau .
Ces gens ne comprennent pas toujours tout , surtout quand tous va s'accélérer et qu'ils vont découvrir qu'ils sont dans un vaisseaux spatial environné de vide , qui a de petits problèmes pas très sympatoches .

Le roman pose la question de la transmission du savoir et celle de la permanence des civilisations et de ce point de vue , il faut dire que c'est bien fait .
Le charme de ce texte tient en partie au fait que le lecteur sait à tout moment qu'il est dans un vaisseau spatial même si » l'équipage « , lui , l'a oublié .

Pour apprécier ce roman , il faudra se sentir à l'aise dans la découverte de cette civilisation , dont disons pour être gentil , qu'elle assez Löw Tech ( sourires ) un peu trop machiste mais où les femmes ne manquent pas de caractère cependant .

Un équipage primitif mais dévergondé .
Un vaisseau qui se délabre et qui est à découvrir exactement comme un continent perdu .
Des menaces existentielles difficiles à appréhender par « l'équipage « et une fin surprenante ..

Perso j'ai bien aimé ce texte et j'ai aussi beaucoup apprécié l'art et la manière de l'auteur , pour ce qui est de la construction de cet univers .

Par ailleurs la question de la permanence des cultures et des civilisations est une vraie question et elle n'est pas éludée par l'auteur .
Elle est traitée par le petit bout de la lorgnette et de fait les péripéties que vivent les personnages ne sont pas dénuées de sens ou d'envergure de ce point de vue , même si cela n'est pas perceptible au premier abord .

Un des plus solide ( le plus solide que je connaisse pour ma part ) récit de voyage sur un vaisseau génération : « l'anniversaire du monde « de Ursula le Guin ...
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Si comme moi, vous n'êtes pas très familiarisé avec les romans de science-fiction, ou que vous pensez ne pas aimer ce genre du tout, alors ce roman est fait pour vous.
C'est pourtant un véritable roman de science-fiction, mais qu'est-ce que c'était bien !
L'histoire m'a intrigué dès le début et le style est impeccable.
Nous suivons un des personnages dans son quotidien, cet homme, Roy Complain, est un chasseur de la tribu des Greene et il vit dans une sorte de jungle étrange et carrément hostile.
L'enlèvement de sa compagne va être un déclencheur pour lui, et cela va le pousser à partir, accompagné de quelques autres, dans un but assez mystérieux.
Mais où est le côté SF là-dedans vous demandez-vous ?...justement c'est là que l'auteur fait très fort, car il se trouve que tout ceci se déroule en réalité dans l'espace, mais je vous laisse découvrir pourquoi et comment.
J'ai aimé le fait qu'à la fin du roman, toutes les questions importantes auront une réponse, que l'aspect scientifique de l'intrigue soit finalement simple à comprendre et que les personnages soient attachants.
Ce qui m'a beaucoup plu également c'est le côté "récit de voyage et d'exploration" qui prend une place importante dans l'intrigue et les bribes de savoirs oubliés qu'il faut tenter de retrouver au travers de tout un fatras de théories pseudo-religieuses alambiquées et farfelues au possible.
Ce roman, bien que datant de 1958, ne semble pas avoir vieilli, et ce n'est surement pas le dernier que je lirai de cet auteur très productif.
Un grand merci à Finitysend qui m'a consacré un peu de temps pour me conseiller des romans de science-fiction.
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On prend en cours la vie de quelques personnages vivant dans un monde dont ils ne connaissent qu'une infime parcelle. Ils ignorent ce qu'il y a plus loin, ils ignorent même la forme que prend cet univers, et encore plus que tout, sa raison d'être.
Mais avant toutes choses, il convient pour chacun de trouver un sens à sa propre existence.
Formatés dès la naissance à coups de règles barbares et selon les préceptes d'une religion étrange, ils ne doivent pas vouloir dépasser les murs qui les entourent. Les territoires inconnus qui bordent leurs terres ne seraient que source de violence et de perdition. Les sentiments ne sont pas admis et les émotions sont extériorisées à la manière d'enfants en manque de sommeil.

Pourtant certains bruits courent, certains vieux fous narrent la présence d'autres mondes situés en amont, ou en aval, de celui-là... ou plutôt d'un monde bien plus vaste englobant le leur. Mais ce ne sont que des racontars, des bobards de personnes profondément dérangées et pouvant nuire à l'équilibre social.
Pourtant n'ayant rien à perdre, n'ayant aucun but dans sa vie, notre héros va insctinctivement accepter de se joindre à une expédition incroyable. Il va partir dans la quête de sa vie, et découvrir ce qu'il n'aurait jamais imaginé.


Bouquin vraiment sympathique, avec des bonnes analyses des comportements humains et des révélations finales qui valent le coup de parvenir au bout de ce voyage.

Merci à mon binôme estival du challenge SFFF pour m'avoir sélectionné ce roman.
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J'ai eu beaucoup de mal la première fois que je l'ai lu, au point de le refermer et de passer à autre chose. L'année se termine et je voulais l'éjecter de ma PAL une bonne fois pour toutes.

Imaginons qu'un jour nous ayons acquis les technologies qui permettent de construire un vaisseau spatial dans l'espace. Notre connaissance est suffisamment évoluée pour que nous puissions voyager et quitter notre système solaire. C'est ce qu'il s'est passé dans le roman de Brian Wilson Aldiss. le malheur, c'est que cet engin vogue sans but, ni commandant, puisque les personnes qui vivent à bord sont tous devenues sauvages.

Le récit se découpe en quatre parties voulues par l'auteur. J'ai eu beaucoup de mal avec la première. L'histoire se concentre uniquement sur une tribu. Il ne se passe pas grand-chose.
La seconde m'a donné du plaisir. Quelques membres du clan vont partir à l'aventure. Ils découvrent un monde de jungles où une espèce végétale a colonisé les dédales du vaisseau. À cela on rajoute d'autres factions et surtout, les géants.

Ce que j'ai ressenti avec ce roman, c'est un peu les montagnes russes. Par moments, j'ai été peu emballé, comme le début, ou bien encore lorsque l'on suit un interrogatoire. Bref, quelques longueurs viennent un peu gâcher l'ensemble. Et puis, ces violentes accélérations cardiaques, ces émotions que j'ai pu ressentir lors de la lecture du journal de bord – notamment les explications scientifiques pertinentes et intéressantes –, la découverte de ce monde végétal, ces pièces cachées, la révélation finale, les tournures de phrases que l'on trouve par-ci, par-là.
Je regrette un peu que l'auteur n'ait pas pigmenté davantage son récit avec les géants et les rats.

Au final, je suis un peu mitigé, mais j'ai quand même apprécié ce roman. Je suis même bluffé par l'imagination de l'auteur et sa capacité à m'avoir surpris par des révélations. Encore un bon cru de cette décennie glorieuse où l'âge d'or de la Science-Fiction.
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Roy Complain est chasseur dans une petite tribu qui nomadise dans un milieu fermé, entre des coursives envahies par la végétation des « poniques ». Etrange tribu pourvue d'une curieuse religion mélange d'un fatras psychologique, qui prône l'égoïsme, approuve la colère, et dans laquelle le bon Conscience et le diabolique Subconscient règnent. Des légendes se propagent de génération en génération. Certaines prétendent que le Monde est en fait un vaisseau qui se déplace dans un espace infini, un vaisseau autrefois dirigé par les Géants.
Roy n'a que faire de ces billevesées. Il a assez de problèmes personnels, problèmes qui vont l'amener à participer à une expédition vers l'Avant dirigée par Marapper, un prêtre qui croit aux légendes et espère devenir le maître du vaisseau. Les découvertes qu'ils feront vont être à tout le moins déstabilisantes.

J'ai quelques réticences face au thème du vaisseau générationnel. Par exemple le fait que le vaisseau ne doit pas se déplacer « trop vite » pour éviter que les effets relativistes se fassent sentir (allez lire La guerre éternelle de Joe Haldeman, L'âge des étoiles de Robert Heinlein ou Tau Zéro de Poul Anderson) et ne doit donc pas accélérer en permanence.
Mais ensuite je balance ces réticences aux orties et je me régale de lire, ne serait que parce que suivre une société confinée pendant des générations est passionnant.
Et le premier roman de Brian Aldiss s'est effectivement révélé fascinant. Diverses sociétés ont évolué différemment au sein du vaisseau, certaines plus sauvages que d'autres mais toutes assez violentes. L'auteur distille les découvertes tout au long du roman qui est marqué par l'action. Il a ajouté des éléments inattendus, tels ces étranges Hors-Venus, ces Géants et ces… aargh je ne le dirai pas (Fritz Leiber, sort de ce corps !). En cours de route j'ai pu me demander si Aldiss n'avait pas perdu les pédales, mais tout finit par s'expliquer et c'est fascinant (je me répète).

Alors j'ai ressenti ce que je n'ose appeler des maladresses (je pourrai quand je serai capable d'écrire un roman) mais que je n'apprécie pas vraiment. Par exemple le fait que l'auteur abandonne parfois le point de vue de Roy pour celui d'un autre personnage – dans le but de présenter des informations au lecteur dont Roy ne peut avoir connaissance – et n'utilise jamais plus ce deuxième point de vue. J'ai aussi trouvé que le personnage féminin Vyann, qui apparaît au départ comme dur et implacable, sombre trop rapidement dans le sentimentalisme.
Mais cela ne constitue que quelques cailloux dans la chaussure dont il est facile de se débarrasser dans le flot de la lecture. le premier roman de Brian Aldiss est inventif, équilibré, plein de trouvailles et de suspense.

La postface de André-François Ruaud revient sur le thème du vaisseau générationnel et propose quelques nouvelles lectures par lesquelles j'ai bien envie de passer.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
"Parle-leur du monde, Bob", proposa une mère.
Fermour consulta Complain du regard.
"Ne t'occupe pas de moi, demanda ce dernier. Je me fiche encore plus des théories que des mouches!"
La théorisation, de même que tout effort de réflexion n'ayant pas un intérêt strictement pratique, était assez mal vue par les autorités de la tribu, d'où l'embarras de Fermour.
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— Vous ne vous rendez pas compte de l’intérêt que ce cas présente pour moi ! Je connais Wantage depuis sa petite enfance. Et, à présent, le voilà qui va mourir ! Ici ! Dans la nuit ! C’est une chose merveilleuse et, en même temps, bien propre à rabattre l’orgueil, que de contempler une vie, une œuvre d’art achevée, un poème parfait. L’homme s’en va pour le Long Voyage, mais son histoire lui survit dans l’esprit des autres.
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De sous sa tunique sale, il sortit le Manuel des Schémas de branchements et l’agita devant leurs yeux :
— Comment avez-vous fait pour soustraire cela à la fouille ? s’enquit Scoyt.
— Disons, si vous le voulez bien, que j’en suis redevable à la luxuriante pilosité de mon aisselle… »
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Peut-être parce qu'ils percevaient , rodant dans l'air , une émanation de cette ancienne férocité : contrairement à la vertue , la violence survit longtemps à ceux qui l'ont manifestée .
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Marapper regardait s'éloigner le couple d'un air désespéré. Son ancienne énergie avait été éteinte par l'Avant, où tout le monde lui était étranger. Indiscutablement, Marapper préférait être un gros poisson dans une petite mare plutôt qu'un petit poisson dans une grande.
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Video de Brian Wilson Aldiss (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Brian Wilson Aldiss
Extrait de l'hommage à Brian Aldiss aux Utopiales 2017 avec N.Spinrad, L.Genefort, G.Klein et L.Queyssi.
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