Brigitte Caron

Il y aurait des lecteurs GR qui serait probablement déçu d'apprendre que ce roman ne traite pas de la fin du dix-neuvième siècle viennois mais plutôt de la a fin du vingtième siècle montréalais qui n'a pas la même allure. Pour ma part, je l'ai bien détesté pour d'autres raisons, mais que je dois reconnaitre qu'il nous donne merveilleusement bien le zeitgeist de Montréal des années mille neuf cents quatre-vingt dix. Il rempli aussi assez bien le role de représenter la postmodernité de la littérature québécoise dans les cours du niveau collégial.



À première vue, one pense que "La fin de siècle comme si vous y étiez (moi, j'y étais)" est une collection de monologues écrites par un humoriste. Il possède des la vulgarité qui est la marque de commerce des revues d'humour au Québec. Le texte est bourré des anglicismes et on se moque de toutes les vaches sacrés de la société québecoise. Les dialogues sont richement comiques et les personnages sont très attachantes.



Il ya cinq protagonistes dans le roman. Ils ont tous moins que trente ans. D'abord il y a Manon qui n'est pas bien dans sa peau. Elle rejette son prénom de baptême et insiste que l'on l'appelle Ninon. Elle est très loyale. Elle veut devenir écrivaine.



Patricia s'implique dans toutes les bonnes causes. Elle est Amnistienne et écologiste. Bien qu'elle ait fait l'amour une fois avec une homme, c'est une lesbienne très fière.



Dany qui a subi des abus sexuelles de la part de son père est douce comme un agneau. Elle est déchirée entre Patricia et un homme Sylvain qu'elle voit très rarement.



Marc est le seul homme parmi les personnages majeurs. Il est incapable de s'engager à quoi que ça soit et passe sa vie en voyage à l'étranger. En Équateur il est faussement accusé d'etre un trafiquant de cocaïne. Mis en prison, il attend Patricia qui vient le libérer.



Joanne est la "guidoune préférée" de Marc. Elle adore baiser. Son carburant de vie, c'est l'alcool.



Pendant le premier tiers du roman, on a l'impression que rien ne se passe. À tour de role, tous les cinq personnages prennent le role de narrateur. Ils racontent surtout des blagues. Peu à peu, des intrigues s'engagent. Marc se fait arrêter. Patricia court à sa rescousse. Joanne se promet de toujours se servir du condom même pour les pires. Ninon travaille fort à son roman et le fait publier.



Le changement fréquent de narrateur est une technique marquant la postmodernité littéraire.

Un autre est la métafiction qui domine le cinquième et dernier chapitre du roman. Premièrement on constate que le roman que l'on lit est le même roman que Ninon écrit. Ensuite on lit les critiques des quatre autres personnages sur le roman de Ninon.



Ma première réaction au roman a été que l'auteure, une comédienne et humoriste de métier, avait écrit une belle collection de sketches. Néanmoins l'idée proposée par l'Université Laval que c'est plutôt un roman postmoderne est peut-être valable. De tout façon, il ne m'a pas plu. Je le recommande seulement aux ceux qui suivent un cours où il se trouve sur la liste de lecture. (