L’amour fait mal. Il vous hérisse l’épiderme, vous cisaille les entrailles, vous fait glisser à la fois sur du velours et de la soie, à la fois dans les orties et les chardons. p.190
L’amour fait vivre, respirer, avaler l’air à grandes foulées, le rendre plus pur, fait voir l’herbe plus verte, le ciel plus bleu. p.190
J’ai à découvrir le monde “avec”. Le monde avec bonheur, avec espoir, avec des abeilles qui butinent, avec des oiseaux qui chantent, avec des lendemains qui enchantent, peut-être des après-demain qui déchantent, mais des surlendemains qui déjantent. p.222
Au programme : une soirée en tête-à-tête avec Nestor, mon chat, seul butin auquel je tenais, lorsque j'ai quitté John. Par contre, aucun risque qu'il me fasse faux-bond, ce félin affamé. Il est marqué "croquettes" sur mon front. Dès que je franchis la porte de la petite maison, il miaule à la mort jusqu'à ce que je craque, ce qui arrive assez rapidement, les oreilles agacées par ses miaulements intempestifs,
Ramenée comme une pochtronne par Marius et un enfant de 10 ans dont j'avais la garde pour une nuit. J'ai honte, un peu. Je suis crevée, beaucoup. Ma rage flambe, passionnément.
Ah vieillir ensemble... encore une belle illusion ! Qui a vraiment envie de partager son quotidien déclinant avec un autre vieillard ? De supporter la décrépitude, la maladie, les rides, les langes pour adultes, la gagaterie, le dentier qui flotte dans un verre à côté du lit. Les belles choses s'en vont, ne reviendront plus, les moches arrivent, ne repartiront plus. qui a envie de ça ? À la réflexion, pas moi.
La vieillesse, la jeunesse, une notion d'une perpétuelle relativité. Je suis jeune pour une personne de quatre-vingts ans, mais une créature préhistorique d'avant l'ère des dinosaures pour un gamin comme Clovis. Je ne suis ni jeune ni vieille, juste relativement mi-vieille ou mi-jeune, comme le gouda ou le cheddar. À part que je ne pue pas des pieds.
Une vie à faire des plans, marketing plans, sales plans, operating plans, tactical plans, rantanplan.
p222
C’est si facile d’être radical, je suis contre ceci, je suis pour cela. C’est tellement plus difficile de trouver le juste milieu, pas celui qui s’accommode des horreurs, des extrêmes, non, celui qui respecte l’humain.
Se lamenter sur les malheurs passés est le meilleur moyen d'en attirer un autre.
Une famille, ça se construit, plus que ça ne se transmet. Les deux, à y réfléchir, mais quand on n'a plus le choix, on prend ce qui reste, non ?
Pas toujours facile de vieillir, de perdre peu à peu ce qu'on croyait avoir pour toujours : la jeunesse, l'autonomie, la liberté.