Draw My Life | Bruna Vieira
Demain, c’est le premier jour de classe, et je n’ai aucune idée de comment ça va se passer. C’était censé être comme affronter une page blanche, mais la mienne est déjà toute griffonnée. Et j’ai peur de ce que les autres vont penser de moi. Je sais, c’est sans doute idiot, puisque personne ne me connaît, je peux être qui je veux. Mais la peur, c’est comme ça, non ? Elle ne te demande pas la permission d’entrer.
Si au moins je voyais un petit signe pour me dire que les choses vont s’arranger. Un signe qui me montrerait que je ne suis pas en train de tout faire de travers.
Je veux savoir qui je suis sans que personne n’attende rien de moi en retour.
Mais la peur, c’est comme ça, non ? Elle ne te demande pas la permission avant d’entrer.
- C'est quelque chose de très personnel, tu sais...
- Quoi ? Ton tatouage ou ton envie de fuir ?
- Les deux.
- Tu veux que personne ne soit au courant...
- Ouais.
- Pourtant tu t'es fait tatouer sur le bras...
- Ouais.
- Très malin.
- Hmm.
- Je peux te donner un conseil ?
- Non.
- Tu devrais laisser les gens te connaître.
Lorsqu'on ne devient pas ce que les autres attendent de nous, ils finissent par nous ignorer.
De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une.
C’était censé être comme affronter une page blanche, mais la mienne est déjà toute griffonnée.
- Wouah, comment t'es belle !
- Encore ? Je ne sais jamais comment réagir. Est-ce qu'il croit m'avoir fait un compliment ? Je ne me sens pas flattée. Je me sens envahie. C'est quand même pas de ma faute !
"Quand le pluvier d'Egypte mange les restes de nourriture dans la bouche du crocodile, les deux animaux en profitent, n'est-ce pas ? Pourtant, s'il ne le faisait pas, tous les deux survivraient sans problème. On appelle ce type de rapport "protocoopération""
J'imagine le premier oiseau qui a fait ça. Quel courage d'aller picorer entre les mâchoires du crocodile... Ou quelle naïveté ! (p.42)